Il faut distinguer la « takana » telle qu’elle a été indiquée par nos Sages et les contingences, qui ont entraîné des changements et des aménagements – bien entendu, ceci ne peut être concevable que pour une mitsva qui a été indiquée par nos Sages, une mitsva de la Tora ne changera pas selon les contrées et le temps.
Pour l’allumage des lumières de ‘Hanoucca, on tiendra compte de la réalité à l’étranger : quand il était dangereux d’allumer à la porte de la maison, on était dispensé de le faire. Les gens à l’étranger bénéficient d’une sorte de dispense générale, mais il doivent déposer les bougies sur leur table. Du fait que la plupart des gens ne sont pas chez eux au moment de l’allumage, il est possible d’attendre que les membres de la famille soient de retour à la maison. Mais bien entendu, si on peut effectuer l’allumage à sa porte et à l’heure du coucher du soleil, ou une demi-heure plus tard, c’est l’idéal. Quant aux Juifs qui ont la chance de vivre en Erets Israël, il faut qu’ils sachent que là, la plupart des Juifs reviennent à la règle établie par nos Sages : allumer à l’endroit où il le faut et à l’heure exigée.
Comment allumer les néroth de ‘Hanoucca ?
Il faut allumer à gauche de l’entrée, face à la mezouza, afin de proclamer le miracle qui a eu lieu durant ‘Hanoucca. Les lumières au Temple ont brûlé pendant huit jours, alors qu’elles n’auraient dû brûler qu’un seul jour. Cette proclamation du miracle doit être faite aux yeux de tous. C’est pourquoi on allume à la porte de la maison. Il est toutefois clair que dans les conditions actuelles, il est rare que l’on puisse effectuer l’allumage à l’endroit indiqué ! La plupart d’entre nous habitant en étage. Certains allument dans la cage d’escalier. D’autres sont d’avis qu’il vaut mieux effectuer l’allumage à la porte d’entrée de l’appartement, mais est-ce un endroit où l’on parvient à proclamer le miracle ? C’est rare que les gens passent devant la porte. Si l’on habite à moins de 10 mètres du sol de la rue, on peut effectuer l’allumage à une fenêtre, puisque le public peut encore parvenir à voir nos bougies à partir de la rue. Si on habite plus haut, l’intérêt d’effectuer l’allumage à la fenêtre se perd, sauf si on a des voisins qui habitent à la même hauteur dans l’immeuble d’en face, et qui peuvent voir nos bougies. Sinon, on revient à la disposition prise à l’étranger : on effectue l’allumage sur sa table, et cela suffit.
Quand allumer ?
Quelle est l’heure indiquée pour effectuer l’allumage ? D’après la Guemara, celle à laquelle les derniers commerçants passent dans la rue. C’était fort tôt à l’époque, et deux avis sont en présence : soit au coucher du soleil, soit à la tombée de la nuit.
Quand on est pointilleux sur l’application des mitsvoth, on s’efforce d’être à la maison pour effectuer l’allumage à temps. Mais les personnes qui travaillent et qui ne peuvent pas se libérer, n’auront pas le choix : soit elles demanderont à leurs épouses d’effectuer l’allumage, ce qui est le mieux, soit elles l’effectueront le soir, en rentrant. Il faut alors que les enfants soient présents, et il se peut qu’il faille les réveiller s’ils dorment… Il vaut sans doute mieux demander à son épouse de le faire à temps, et se rendre quitte ainsi, solution valable également quand on est en déplacement.
Certains auteurs sont d’avis du reste que, puisque la vie chez nous a changé et qu’au coucher du soleil, ou une demi-heure plus tard, la soirée ne fait que commencer, il faut veiller à ce que la bougie tienne toute la soirée, jusqu’à ce que les gens aillent se coucher (rav de Brisk).
Nous parlons de bougies : en réalité, la Halakha veut qu’il soit préférable d’utiliser de l’huile d’olive, puisque le miracle a eu lieu avec une telle huile.
Tout le monde s’accorde sur le fait que le vendredi soir, où il faut évidemment allumer les bougies avant l’allumage des bougies du Chabbath, un quart d’heure environ avant le coucher du soleil, il faut veiller à ce qu’il y ait suffisamment d’huile pour que toutes les bougies, tant celles de ‘Hanoucca ou celles de Chabbath, tiennent jusqu’au soir, jusqu’au moment où les hommes rentrent de la prière du vendredi soir.
Qui allume ?
Ceci dépend des traditions. Chez les sefarades, c’est le chef de famille. Chez les achkenazes, chaque membre de la famille.
On allume une lumière le premier soir, puis on en ajoute une tous les jours. En cas d’impossibilité d’agir ainsi, on se contentera d’allumer une lumière chaque soir.
On dit trois bénédictions le 1er soir et deux les autres soirs.
Une semaine de fête
On ne dit pas de supplications. On ne jeûne pas. On dit le Hallel entier tous les jours.
Les femmes ont l’habitude de ne pas faire de travaux pendant la première demi-heure qui suit l’allumage des néroth de ‘Hannouca.
Par Nathan Katz
Magazine Kountrass numéro 170