Khochavi : offensive graduelle pour briser l’arsenal du Hezbollah

Le chef d’état-major des Forces de défense israéliennes, le général Aviv Kochavi, a lancé sa campagne contre le Hezbollah, intitulée “Modifions l’équation” avec une attaque par détournement de drones dans le district de Dahya à Beyrouth, samedi 24 août, sans divulgation officielle de son véritable objectif.

Les sources militaires de DEBKAfile relèvent que le général Kochavi dirige cette campagne en personne. Il est le premier chef militaire israélien à avoir reçu, de la part du Premier ministre et du ministre de la Défense, une entière latitude pour une opération de guerre, après avoir d’abord présenté son plan, visant à écraser les instruments de guerre du Hezbollah, devant le cabinet chargé de la sécurité nationale et des affaires étrangères.

Quand un commandant du front nord a demandé au chef d’état-major cette semaine: que se passe-t-il si le gouvernement intervient? Il a répondu : Ils m’ont laissé les mains libres.

Depuis l’opération Dahya, le chef de l’armée harcèle le Hezbollah par étapes, jusqu’à le conduire au bord de la guerre.

1. Sur le plan opérationnel, les forces de Tsahal sont bien préparées pour un conflit à grande échelle contre le groupe chiite, aux frontières d’Israël avec la Syrie et le Liban, en particulier avec ce dernier. Un éventail complet des brigades blindées et d’artillerie de l’armée, ainsi que ses forces spéciales et navales ont été mises en avant. L’armée de l’air a lancé des circuits 24 heures sur 24 dans l’espace aérien libanais, prêts à frapper à tout moment.
2. Une campagne sans précédent de renseignements / propagande a été lancée. Certaines données confidentielles recueillies par les services de renseignements israéliens ont été divulguées judicieusement, de jour en jour. Son but est de faire comprendre aux dirigeants du Hezbollah et du groupe iranien Al Qods, l’inquiétante nouvelle que leurs plus hauts rangs opérationnels sont profondément pénétrés et que leurs plans secrets sont un livre ouvert pour Tsahal et le Mossad.

Par ces mesures, Kochavi lance un défi à Nasrallah pour répliquer à ses menaces de vengeance, tout en s’assurant qu’il apprécie le prix élevé attaché à une telle action : toute attaque du Hezbollah sur Israël – grande ou modique – entraînerait la destruction de son l’arsenal de missiles ainsi que d’autres systèmes offensifs, tels que sa flotte d’UAV explosifs.

Le plan du chef d’état-major découle de la volonté de ne jamais laisser le Hezbollah lancer le type de guerre d’usure que les rebelles houthis du Yémen mènent contre l’Arabie saoudite , par des assauts sporadiques de missiles balistiques et de drones armés contre les installations militaires et civiles stratégiques du royaume. Le Hezbollah a récemment accumulé les armes nécessaires pour lancer ce type d’agression transfrontalière contre Israël. Kochavi est résolu à éliminer cette montagne d’armes meurtrières avant qu’elle ne soit activée, même si cela prend des semaines ou plus.

Lors de conversations avec les dirigeants du conseil local et les communautés du nord d’Israël cette semaine, le général a déclaré qu’il n’y avait aucune garantie sur le résultat de cette campagne, ni sur le moment où l’Iran pourrait intervenir pour soutenir son supplétif libanais. Téhéran pourrait assister à la destruction totale de l’arsenal du Hezbollah, dans lequel le régime islamique a beaucoup investi depuis de nombreuses années, en la prenant comme une atteinte directe à un intérêt vital pour sa sécurité nationale, en particulier depuis qu’Israël a étendu son champ d’action au secteur irakien.

Kochavi a également expliqué lors de sa tournée des communautés du nord qu’Israël changeait l’équation compte tenu des circonstances changeantes et plus menaçantes apparues depuis le cessez-le-feu Israël-Hezbollah, confirmé par la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies, mettant fin à la guerre de 2006. Israël s’est ensuite engagé à ne pas lancer d’opérations hostiles contre le Hezbollah. Depuis lors, les troupes de ce groupe chiite combattent hors du Liban, en Syrie, sous le commandement d’officiers iraniens, de concert avec un régime qui a juré d’annihiler Israël et ils ont commencé à moderniser les missiles de Nasrallah pour pouvoir mener des attaques de haute précision.

Kochavi confronte maintenant Hassan Nasrallah, du Hezbollah, face à deux grandes options. Il peut reporter son attaque visant à mener sa vengeance et attendre un moment opportun, ou il peut faire faillite dans les heures à venir. Quelle que soit la voie choisie, il comprendra que le troisième round de la guerre entre le Hezbollah et Israël, au bout de 13 ans d’observation, a commencé et qu’il se déroulera selon un nouveau scénario, dicté par Tsahal.