Alors que les faits à caractère antisémite ont augmenté de 27% en 2019, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, mais que les atteintes aux personnes sont en net recul (-44%), France 2 consacre une soirée spéciale pour comprendre les origines et l’histoire de l’antisémitisme à travers deux documentaires entrecoupés d’un débat, animé par Julian Bugier. Le journaliste recevra entre autres le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer, l’historienne spécialiste de la Shoah Annette Wieviorka, le Grand rabbin de France Haïm Korsia et le compositeur Michel Jonasz.
« Il faut maintenir l’idée d’une distinction entre les deux registres »
À la suite des propos d’Emmanuel Macron, le sociologue Michel Wieviorka préfère, lui, appeler à la prudence. « Il faut maintenir l’idée d’une certaine distinction entre les deux registres, même si souvent ils se chevauchent. Vous pouvez très bien être l’un et pas l’autre », a-t-il souligné dans « Culture Médias » mardi. « On peut circuler assez facilement d’une catégorie à une autre. Mais il ne faut pas les ramener l’une à l’autre. Être antisémite, c’est développer la haine des Juifs. Etre antisioniste, c’est considérer que l’Etat d’Israël ne doit pas exister », a fait remarquer le sociologue.
Il a pris l’exemple des Etats-Unis, où, dans certains milieux évangéliques, « les Juifs sont détestables et [des évangéliques] ont des propos antisémites. Et ces mêmes milieux évangéliques sont les soutiens les plus ardents de l’Etat d’Israël et je dirais même de la politique de Netanyahou ». Il rappelle également que « beaucoup d’antisémites dans l’Histoire disaient que c’était très bien si les Juifs allaient vivre en Israël ».