Londres – Des journalistes juifs et des militants contre l’antisémitisme se sont vus interdire l’accès à un événement organisé par d’importants membres du parti du Labour, au Royaume-Uni.
Lors de cet événement qui a eu lieu jeudi, John McDonnell, chancelier fantôme du Labour et confident du leader de la formation, Jeremy Corbyn, a prononcé un discours.
Les billets de douzaines de juifs qui s’étaient, dans le passé, exprimés dans le cadre de la crise de l’antisémitisme qui a touché le parti travailliste britannique cet été ont été tout simplement annulés, a fait savoir The Independent. Aucune justification ne leur a été donné.
Les organisateurs ont ultérieurement accusé ces personnes refoulées de l’événement, parmi lesquels des journalistes du Jewish Chronicle et du Jewish News, ainsi que des blogueurs, d’avoir « déformé les événements » lors de la crise, a ajouté The Independent.
Certains journalistes ont eu ensuite le droit d’entrer mais ils ont dû payer – comme les autres journalistes – 10 livres, qui iront soutenir la campagne de l’activiste Jenny Mason qui se présente au Parlement.
Lors de cet événement, McDonnell a rejoint Manson, présidente du groupe controversé Jewish Voice for Labour, qui cherche à devenir députée travailliste dans la circonscription du nord de Londres. La soirée était organisée par son équipe de campagne, qui est liée à une branche de l’organisation Momentum de Corbyn.
Le groupe de Manson a été condamné avec force par les groupes juifs en raison de son rejet des inquiétudes portant sur l’antisémitisme ancré dans la formation
Un porte-parole du groupe Labour Against Antisemitism, dont les membres n’ont pu accéder à la salle dans laquelle l’événement avait lieu, a déclaré que « l’interdiction faite aux membres juifs du Labour d’assister à un événement de John McDonnell, ce soir, est un acte de ségrégation raciale qui souligne l’antisémitisme institutionnel qui est dorénavant endémique au sein du parti ».
Manson s’est fréquemment exprimée en faveur des personnes qui ont été accusées d’antisémitisme, et notamment en faveur de l’ancien maire de Londres, Ken Livingstone, suspendu par la formation après avoir clamé qu’Adolf Hitler avait soutenu le sionisme.
Elle avait précédemment indiqué qu’elle avait « commencé à s’identifier en tant que juive afin témoigner contre l’Etat d’Israël et son comportement ».
Les principaux groupes juifs au Royaume-Uni, ainsi que l’ex-grand rabbin du pays, Jonathan Sacks, ont qualifié Corbyn, politicien d’extrême-gauche qui a prôné le boycott global d’Israël et appelé le Hezbollah et le Hamas « ses amis », d’antisémite. Jeremy Corbyn est ensuite revenu sur ses différents propos.
Dans un enregistrement datant de 2013 et rendu public cette année, le leader du Labour clamait que les « sionistes » nés au Royaume-Uni ne comprenaient pas l’ironie britannique.
Source antisemitism.org.il