Un journaliste libanais dénonce « l’apartheid du Hezbollah » à la veille des législatives

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FILE - In this Sept. 17, 2012 file photo, Hezbollah leader Sheik Hassan Nasrallah, center, escorted by his bodyguards, waves to a crowd of tens of thousands of supporters during a rally denouncing an anti-Islam film that has provoked a week of unrest in Muslim countries worldwide, in a southern suburb of Beirut, Lebanon. Nasrallah, who took over the militant group in 1992, has focused on integration into Lebanon’s sectarian-based politics, fighting Israel and expanding the group’s regional reach. (AP Photo/Hussein Malla, File)

Dans un édito publié sur le site de L’Orient-Le Jour, son rédacteur en chef Ziyad Makhoul évoque lundi « l’apartheid du Hezbollah », après qu’un candidat aux élections législatives au Liban, connu pour ses positions anti-Hezbollah, a été agressé dimanche dans le sud du pays.

« Ali el-Amine est sans doute l’énième Libanais victime de la loi du plus fort ; ce terrorisme, il est loin d’être le premier, et malheureusement le dernier, à le subir », écrit Ziyad Makhoul, parlant de ce « journaliste chiite farouchement opposé à la formation de Hassan Nasrallah dans tout ce qu’elle a de néofasciste ».

Le rédacteur en chef énumère alors dans son texte les déclinaisons de ce « néofascisme » évoquant « la pratique purement dictatoriale et l’assassinat pur et simple du pluralisme », « la délibanisation du chiisme libanais et son embrigadement sous une autorité supranationale opérant de Téhéran » ou encore « le salut de ces jeunes hommes, le front ceint du drapeau hezbollahi, le bras levé exactement comme face à un quelconque führer ».

Ramzi Haidar (AFP/File)Hezbollah’s militia never disarmed after Lebanon’s devastating 1975-90 civil war and is the country’s most powerful armed force
Ramzi Haidar (AFP/File)

 

Depuis plusieurs années, Israël tente de mettre en garde la communauté internationale contre le soutien de Téhéran au groupe terroriste libanais Hezbollah, allié du régime syrien de Bachar al-Assad, et la formation d’un « croissant iranien » au Moyen-Orient

Par ailleurs, Hassan Nasrallah appelle régulièrement à la « destruction » de son voisin de même qu’il emploie la rhétorique de l' »apartheid » communément utilisée par le président de l’Autorité palestinienne et autres opposants de l’Etat hébreu.

Or, dans son Edito, Makhoul a recourt lui aussi à cette terminologie afin – cette fois-ci – de se référer à l’emprise du mouvement terroriste chiite, mentionnant les « victimes d’une véritable ségrégation, d’un véritable apartheid intercommunautaire, qui n’a rien à envier à ce qui se faisait en Afrique du Sud, à ce qui se fait en Israël contre les Palestiniens ».

Ziyad Makhoul soulevait déjà en janvier dernier le problème de la censure au Liban, une semaine après la condamnation d’une journaliste par le tribunal militaire à six mois de prison pour avoir mentionné une connivence entre l’armée et le Hezbollah.

Selon lui, le candidat et journaliste Ali al-Amin – qui a ouvertement accusé le Hezbollah, poids lourd de la vie politique libanaise soutenu par l’Iran – « a tout pour incarner, aux côtés de tant d’autres de ses coreligionnaires (…) ce printemps chiite, cette intifada », se référant au printemps arabe de 2011 et au premier soulèvement palestinien de 1987.

« Une intifada contre l’autocratie du Hezbollah, contre la mainmise de Téhéran sur une des composantes fondamentales du Liban, contre le verrouillage absolu de la démocratie et du processus électoral », écrit encore Ziyad Makhoul.

Le Liban va tenir le 6 mai ses premières élections législatives en près d’une décennie. Le dernier scrutin remonte à 2009: le Parlement avait prorogé son mandat à trois reprises, invoquant le risque d’un débordement de la guerre en Syrie voisine et la nécessité d’amender la loi électorale.

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