Un centre culturel et une salle privée de réceptions du Nord, où s’est produit samedi et dimanche le polémiste antisémite Dieudonné, disent avoir été trompés, affirmant avoir loué leurs espace pour une marque de cosmétique et un spectacle théâtre, et non pour permettre à l’humoriste controversé de s’exprimer en public.
« La Condition publique a privatisé sa salle de spectacle samedi 27 janvier dans le cadre d’un lancement défini d’une marque de cosmétique », expliquent dans un communiqué commun Jean-Christophe Levassor, directeur de cet établissement public de coopération culturelle, et Frédéric Minard, son président et adjoint à la culture de Roubaix.
« A partir de 17 h 30, de nombreuses personnes se sont présentées » pour un spectacle de Dieudonné dans cette ancienne friche textile roubaisienne transformée en espace socioculturel. « Comprenant avec une totale surprise la supercherie, nous avons alors fermé l’établissement », ont-ils d’abord déclaré.
La direction a finalement décidé de ne pas annuler le spectacle, « pour garantir la sécurité des personnes et du quartier, et pour ne pas participer à la stratégie évidente de victimisation de Dieudonné », ont-ils estimé.
Environ 1.200 personnes ont assisté à deux représentations du polémiste, coutumier des polémiques scandaleuses, a été condamné à plusieurs reprises pour incitation à la haine raciale, diffamation, injures raciales et antisémites, et également pour apologie d’actes de terrorisme pour avoir déclaré après les attentats de Charlie Hebdo « je me sens Charlie Coulibaly ».
« En aucune manière la Condition publique n’aurait programmé le spectacle de Dieudonné », insistent MM. Levassor et Minard, qui examinent les « options de recours devant le préjudice évident subi ».
Dimanche vers 20 h 00, des centaines de spectateurs faisaient la queue pour entrer dans une salle privée de réceptions de La Chapelle d’Armentières.
« Je me suis fait avoir, pourtant on a été vigilant », a déclaré à l’AFP Michaël Decherf, le gérant, affirmant avoir découvert qu’il s’agissait de Dieudonné dans la salle, au moment de la première représentation à 18 h 00.
« On a signé avec une agence parisienne. On a vérifié si elle existait, son chiffre d’affaires, il n’y a pas eu de problème de paiement », a-t-il raconté, expliquant que le l’intermédiaire en question, qui l’a démarché une semaine plus tôt, avait parlé d’un « atelier théâtre et de ventes de produits cosmétiques. »
Pour Me Jacques Verdier, l’un des avocats de Dieudonné M’bala M’bala, « c’est un sous-événement ».
« La société de production (productions de la plume) loue des salles en France, plusieurs dizaines chaque année, je ne vois pas trop l’intérêt pour elle d’aller se recommander d’une société de cosmétique », a-t-il déclaré à l’AFP.
Source www.i24news.tv