La Jordanie s’éloigne d’Israël pour la Turquie et le Qatar

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Abdallah abolit une partie du traité de paix entre la Jordanie et Israël, tout en réorientant sa politique de détente avec la Turquie, la Syrie et le Qatar.

Le roi Abdallah de Jordanie a notifié à Israël, dimanche 21 octobre, qu’il ne renouvellerait pas deux annexes du traité de paix que son père, le roi Hussein, avait signé avec le Premier ministre Yitzhak Rabin, en 1994. Ces annexes ont accordé à Israël des droits de propriété de 25 ans sous souveraineté jordanienne, sur les zones de Naharayim / Baqura et de Zofar / Al Ghamr près de la région d’Arava, dans le sud d’Israël, où travaillent des agriculteurs israéliens.

Tandis que l’annonce intervient deux jours après une grande manifestation anti-israélienne à Amman, les sources de DEBKAfile révèlent que cela fait partie d’une tentative calculée du monarque jordanien d’aligner son royaume sur la Turquie, la Syrie et le Qatar. Son premier ministre, M. Omar al-Razzaz, a eu des discussions intensives avec des ministres turcs afin de persuader Ankara de cesser d’acheminer ses marchandises d’exportation vers le Golfe via le port d’Haïfa et de les envoyer plutôt par la Syrie et la Jordanie. À cette fin, la Jordanie a rouvert ses portes plus tôt ce mois-ci à la frontière entre la Syrie et Nassib, en dépit des fortes objections de Washington et de Jérusalem. Le roi est en train de rétablir ses liens avec Bachar Assad, en Syrie, et attend avec impatience une visite rapide à Amman d’une impressionnante délégation officielle syrienne, dirigée par le ministre des Affaires étrangères, Walid Moallem.

Le Qatar joue un double rôle : d’une part, Doha finance l’approvisionnement en carburant israélien de la bande de Gaza afin de désamorcer les tensions entre le Hamas et Israël ; et, d’autre part, de tenter de convaincre le roi de Jordanie de se ranger de son côté, et d’abandonner ses liens avec le rival du Qatar, l’Arabie saoudite. Le roi Abdallah espère que Riyad, affaibli par l’affaire Khashoggi, ne remarquera pas sa désertion.

Le fait de revenir sur les deux annexes du traité de paix avec Israël sert l’alignement progressif du monarque de Jordanie sur trois alliés, dont deux sont hostiles à Israël. Il espère que sa nouvelle orientation aidera à canaliser les troubles internes grandissants sur son incapacité à résoudre la crise économique galopante du royaume. Des militants des Frères musulmans, dirigés par le mouvement palestinien issu du Hamas, ont attisé les troubles en demandant l’abrogation du traité de paix avec Israël et la fermeture de l’ambassade israélienne à Amman. En fait, le Hamas utilise la Jordanie comme théâtre d’un deuxième front contre Israël, au même titre que la bande de Gaza.

 Adaptation : Marc Brzustowski – www.jforum.fr

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