La théologie chrétienne de la libération est une doctrine qui a pris racine au sein du christianisme d’Amérique Latine. Depuis lors, c’est devenu un courant significatif au sein du protestantisme contemporain. A ses débuts, elle dénonçait les Juifs comme les adversaires du Nouveau (ou du Premier) Testament, qu’il accusait d’incarner une religion légaliste et impitoyable[1]. Depuis, elle a reçu de nouvelles injections de doses d’antisémitisme, dont l’antisionisme, entre autres de la part du Mouvement Sabeel palestinien[2].
L’un des partisans bien connu de la version noire de la théologie de la libération est le pasteur Jeremiah A. Wright Jr. C’est un producteur d’antisémitisme classique et d’insultes antisémites et antisraéliennes, depuis plus de 15 ans, autant lorsqu’il prêchait que depuis son départ en retraite. Tout d’abord, il a été pasteur d’une communauté protestante de Chicago ; avant qu’il soit élu président en 2008, Barack et sa femme Michelle étaient membre de sa communauté. Whright a marié Obama et son épouse en 1992 et ils n’ont quitté son église qu’en 2008.
La définition de l’antisémitisme a été approuvée par 31 gouvernements démocratiques de pays-membres de l’Alliance pour la Mémoire de la Shoah (IHRA), et parmi eux, les Etats-Unis[3]. Elle est, dans ses grandes lignes, similaire à la définition de travail de l’antisémitisme adoptée par le Département d’Etat[4]. En appliquant cette définition de l’IHRA aux déclarations de Wright, on peut mettre en lumière le caractère extrémiste de ses insultes antisémites.
La définition de l’IHRA dit que l’antisémitisme comporte le fait de « dénier au peuple Juif son droit à l’auto-détermination, par exemple, en proclamant que l’existence de l’Etat d’Israël est une entreprise raciste ». C’est pourtant ce qu’a fait Wright un certain nombre de fois, par exemple, en 2015, lors d’un débat sur la réconciliation inter-raciale à l’Eglise de Chapel Hill N.C. Là, il a parlé de « l’Etat illégal d’Israël » et en parlant des droits des Palestiniens à travers le prisme des Cananéens antiques, il a affirmé : « Quel genre de D’ as-tu qui t’as promis de poser ton c. sur ma terre[5]? » En tant que pasteur chrétien, il devrait être familier de ce que les chrétiens appellent l’Ancien Testament, dans lequel D’ promet la terre d’Israël aux Juifs, alors appelés Israélites…
Le Centre Simon Wiesenthal publie chaque année une liste en dix points sur les pires incidents et injures antisémites au cours des 12 derniers mois. Wright a été mentionné dans cette publication en 2011 sur le fondement de sa déclaration : « L’Etat d’Israël est un endroit illégal et génocidaire… Assimiler le Judaïsme à l’Etat d’Israël, c’est confondre la chrétienté avec le rappeur Flavor Flav.”[6] [fondateur de « Public Ennemy »]. C’était encore un exemple de sa dénégation des droits à l’autodétermination du peuple juif.
En 2015, Wright a participé à un rassemblement avec le dirigeant antisémite de la Nation of Islam, Louis Farakhan. Là, il a désigné Israël comme un Etat d’Apartheid. Il y a aussi prétendu que « Jésus était Palestinien[7]« . Ce mensonge faisait partie de ses tentatives pour détacher le peuple juif de la terre d’Israël en détournant l’histoire.
La définition de l’IHRA dit, en outre, qu’il est antisémite d’accuser les « Juifs en tant que peuple d’être responsable de méfaits réels ou imaginaires commis par un seul individu juif ou même pour des actes commis par des non-Juifs ». Wright l’a fait en disant : « Vous ne percevez pas le lien qu’il y a entre le 11 septembre 2001 et le conflit israélo-palestinien? Quelque chose ne va pas? Vous avez besoin de m’emprunter mes lunettes[8] « ? Il a gardé le silence sur le fait que ces meurtres de masse ont été commis par des Musulmans venant de l’étranger afin de mener des meurtres de masse aux Etats-Unis.
Comme on peut le voir ci-dessus, en analysant les déclarations de ce prédicateur dans le cadre de la définition de l’IHRA, on trouve que la rubrique sous laquelle tombent ses déclarations antisémites, c’est la catégorie déjà mentionnée, consistant à « dénier au peuple juif son droit à l’existence, c’est-à-dire, en prétendant que l’existence d’Israël est une entreprise raciste ». Pourtant Wright est un avocat auto-proclamé de l’auto-détermination des Afro-Américains, grâce à la théologie de la libération des Noirs[9] [10]…
La définition de l’IHRA mentionne également comme antisémite « de faire des allégations mensongères, déshumanisantes, diabolisantes ou stéréotypées à propos des Juifs en tant que tels, ou sur le pouvoir des Juifs en tant que collectivité – telle que, en particulier, mais pas uniquement, le mythe sur une conspiration juive internationale ou des Juifs contrôlant les médias, l’économie, le gouvernement ou d’autres institutions sociales ». Wright n’a pas fait que prétendre ne parler que des sionistes et d’Israël parmi les cibles de sa haine, quand il a déclaré : « Eux les Juifs, ne le laissent même plus me parler », en parlant d’Obama[11].
Tombe également sous cette rubrique une autre remarque de Wright : « Le vote juif, le vote de l’AIPAC qui le contrôle, ne le laisserait pas [Obama] envoyer une représentation au Darfour [Durban] à la conférence de révision qui parle de cette folie parce que les sionistes, ils ne le laisseront pas parler à quelqu’un qui appelle un chat un chat. Le nettoyage ethnique se poursuit à Gaza. Le nettoyage ethnique commis par les sionistes est un péché et un crime contre l’humanité. Ils ne veulent pas que Barack parle de cela parce que c’est contre Israël[12]« .
Un incitateur et un producteur d’insultes et de haine contre les Juifs et/ou Israël, a, très probablement, d’autres cibles auxquelles exprimer toute sa haine; C’est aussi le cas avec Wright. Il a déclaré : « D’ ne bénit pas l’Amérique ! D’ maudit l’Amérique![13] » et il a désigné son propre pays comme étant : « Les Etats-Unis du K-K-K-A[14]« . Il a aussi accusé les Blancs d’avoir créé le Sida[15].
Il y en aurait tant à dire sur l’antisémitisme de Wright, mais les citations ci-dessus le qualifient déjà comme un incitateur central à la haine des Juifs et d’Israël.
L’incitation antisémite de Wright montre un deuxième aspect pertinent : le fait qu’Obama ait pris ses distances alors qu’il faisait partie de la communauté de Wright. Obama a justifié cela en disant que Wright avait changé au fil des années[16] et qu’il ne l’avait jamais entendu parler d’aucune ethnie dans des termes désobligeants[17]. Dans sa justification, il est passé à côté du cœur du sujet.
Rétrospectivement, nous savons qu’Obama, si cela lui convient, a une grande facilité à détourner les yeux devant les crimes commis par des groupes ou des individus spécifiques. Alors qu’il était Président, il a blanchi l’Islam de nombre d’énormes crimes provenant de certaines de ses parties. Il a dit, par exemple, que « Daesh et Al Qaïda sont des déviations de l’Islam[18]« . C’était absurde de la part d’un président chrétien de parler comme s’il était un théologien musulman. Une analyse de sa rhétorique concernant l’Islam démontre en détail son aveuglement intentionnel et sa surdité à propos des crimes commis par des Musulmans au nom de leur religion[19].
Plus récemment, il y a eu un troisième exemple d’une attitude identique. Fidel Castro a commis beaucoup de crimes barbares[20]. Quand il est mort, il y a quelques temps, Obama a déclaré que : « L’histoire se souviendra et jugera l’énorme impact de ce personnage singulier sur le peuple et sur le monde autour de lui[21]« . Ainsi, la surdité concernant l’antisémitisme vient rarement seul. Obama l’a démontré au cours de sa présidence, autant en ce qui concerne la criminalité provenant du monde musulman que la brutalité du dictateur cubain.
Manfred Gerstenfeld et Leah Hagelberg
Le Dr. Manfred Gerstenfeld a présidé pendant 12 ans le Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem (2000-2012). Il a publié plus de 20 ouvrages. Plusieurs d’entre eux traitent d’anti-israélisme et d’antisémitisme.
Leah Hagelberg, MSW, est associée de recherche dans le champ de l’Antisémitisme
Adaptation : Marc Brzustowski
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[1] www.academia.edu/1033457/Salvation_from_the_Jews_Israel_in_Liberation_Theology
[2] www.ngo-monitor.org/data/images/File/NGOMonitor_Sabeel_June_2015.pdf
[3] www.holocaustremembrance.com/sites/default/files/press_release_document_antisemitism.pdf
[4] www.state.gov/j/drl/rls/fs/2010/122352.htm
[5] www.theatlantic.com/politics/archive/2015/09/what-ever-happened-to-jeremiah-wright/406522/
[6]www.wiesenthal.com/atf/cf/%7B54d385e6-f1b9-4e9f-8e94-890c3e6dd277%7D/TOP-TEN-SLURS_2011-FINAL_2.PDF
[7] www.jpost.com/International/Obamas-ex-pastor-Israel-is-apartheid-state-Jesus-was-a-Palestinian-422665
[8] http://archive.adl.org/nr/exeres/af8dd36d-7995-443d-847f-4aaa7def18b1,db7611a2-02cd-43af-8147-649e26813571,frameless.html
[9] https://trinitychicago.org/the-black-value-system/
[10] www.newyorker.com/magazine/2008/04/07/project-trinity
[11] www.foxnews.com/us/2015/10/11/president-obama-ex-pastor-jeremiah-wright-jesus-was-palestinian.html
[12] http://archive.adl.org/nr/exeres/af8dd36d-7995-443d-847f-4aaa7def18b1,db7611a2-02cd-43af-8147-649e26813571,frameless.html
[13] www.theatlantic.com/politics/archive/2015/09/what-ever-happened-to-jeremiah-wright/406522/
[14] http://thecaucus.blogs.nytimes.com/2008/03/13/the-wright-controversy/?_r=1
[15] http://voices.washingtonpost.com/fact-checker/2008/05/wrights_wild_charges.html
[16] www.nytimes.com/2008/04/29/us/politics/29text-obama.html
[17] www.nytimes.com/2008/03/18/us/politics/18text-obama.html
[18] www.israelnationalnews.com/Articles/Article.aspx/19777
[19] Ibid.
[20] www.washingtonpost.com/opinions/global-opinions/farewell-to-cubas-brutal-big-brother/2016/11/26/d369affe-0eeb-11e6-bfa1-4efa856caf2a_story.html?utm_term=.f8ae738b276f
[21] www.whitehouse.gov/the-press-office/2016/11/26/statement-president-passing-fidel-castro
En savoir plus sur http://jforum.fr/jeremiah-wright-retour-sur-le-pasteur-antisemite-dobama.html#4Y5hVwEIjtEhspcq.99
Les Juifs normalement au courant savaient cela avant l’élection du nazislamiste à la tête des USA.
Dommage que KOUNTRASS n’en parle que maintenant que ces deux ordures sont sur le point de finir de nuire…