Il est des fois mauvais de parler de certains gestes, clairement faits pour s’attirer de la publicité, car ce faisant, on ajoute à l’effet et on les fait mieux connaitre. Toutefois, le cas présent est curieux.
Un avocat israélien du nom Gila’d Paz a déclaré demander asile politique au Canada, se sentant menacé en… Israël ! En effet, ce personnage s’inscrit dans le courant du BDS (Boycott, Divestment and Sanctions), et il pense que son avenir est en danger dans le pays. Le ministre de la sécurité intérieure, Eldan, a réagi en disant qu’il fallait peut-être concevoir une loi contre les gens qui disent du mal d’Erets Israël (il faut peut-être rappeler à ce dernier que, dans nos sources, d’autres ont effectivement été punis pour cela – avec 40 ans dans le désert…).
Paz est arrivé le 11 août à Montréal, et a déposé une demande d’asile, se sentant, à ses dires, menacé sur le plan politique en Israël. Jusqu’à lors, il défendait souvent, à titre personnel, le droit des arabes, faisait partie d’Amnesty et du groupe politique Mérets, en bref, il s’inscrivait dans un créneau fort extrémiste. Ses positions par rapport au sionisme n’ont pas besoin d’être particulièrement développées, et pour lui la seule manière d’agir est de contrer le peuple juif sous tous les plans, dans le monde entier. En cela, BDS répond clairement à ses aspirations. On appelle cela, pour lui, la démocratie, le respect de l’avis des gens, etc.
Gilad Eldan et son collègue, ministre de l’Intérieur, ont récemment déclaré qu’ils voulaient contrer l’œuvre du BDS dans le pays – défense fort légitime il faut le reconnaitre. Ses représentants étrangers vont être rejetés du pays. Paz, israélien, se sent également menacé, et préfère donc prendre les devants et voudrait s’installer au Canada.
La question est de savoir ce que redoute ce personnage : lui-même reconnait que le système démocratique est bien appliqué en Israël, la preuve en est du reste que le parti auquel il se réfère, Mérets, existe et a sa représentation à la Knesset (une personne comme Paz permet du reste de mieux comprendre la nature de ce parti, pour les ignares). Et, surtout, pourquoi n’a-t-il pas demandé l’asile politique chez les… Palestiniens ?