L’accord vise à garder l’argent hors des mains du Hamas tout en réduisant la pression américaine sur Jérusalem.
DAVID ISAAC
Le cabinet de sécurité israélien a approuvé dimanche une décision visant à geler les fonds destinés à l’Autorité palestinienne que cette dernière prévoyait d’envoyer dans la bande de Gaza. Au lieu de cela, Jérusalem acheminera l’argent vers un tiers, la Norvège, pour qu’elle le garde.
La décision, qui bénéficie du soutien des États-Unis, empêche que les fonds destinés à Gaza ne parviennent à l’Autorité palestinienne « en aucune circonstance » à moins d’être approuvés par le ministre des Finances, a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué.
L’AP consacre chaque mois environ 275 millions de shekels, soit 73 millions de dollars, à Gaza.
Le ministère des Finances de l’Autorité palestinienne a vivement réagi à cette décision, annonçant début novembre qu’il n’accepterait aucune recette fiscale d’Israël à moins de la recevoir en totalité.
« Nous rejetons toute réduction de nos droits financiers ou toute condition imposée par Israël qui pourrait empêcher l’Autorité nationale palestinienne de subvenir aux besoins de notre peuple à Gaza », a réitéré Hussein al-Sheikh, secrétaire général du comité exécutif de l’OLP.
Malgré la pression américaine pour transférer les fonds, Smotrich est resté ferme, ce qui a conduit à un accord dimanche selon lequel les fonds destinés à Gaza seraient plutôt envoyés mensuellement sur un compte fiduciaire norvégien.
Les États-Unis et la Norvège respectent la proposition du Cabinet de sécurité, formulée par Netanyahou, Smotrich et le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer, a déclaré le bureau du Premier ministre.
Les États-Unis se porteront garants de l’accord, selon le cabinet du Premier ministre.
En expliquant la raison d’être de l’accord, la Douzième chaîne a rapporté qu’il enlevait la pression américaine sur Netanyahou et satisfaisait Smotrich.
« Pas un seul shekel n’ira à Gaza », a tweeté Smotrich dimanche. « Et cette fois avec le soutien américain pour la politique que je mène depuis le premier jour. »
La déclaration du Cabinet du premier ministre note que « toute violation de l’accord » donne au ministre des Finances le droit de « geler immédiatement » tous les actifs de l’AP et déclenche le retour de toutes les sommes du compte norvégien à Israël.
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a été le seul à voter contre cette décision. Il a tweeté dimanche : « Malheureusement, le Premier ministre Benjamin Netanyahou déplace constamment la ligne rouge. … Même à droite, il y a ceux qui sont encore influencés par la konceptzia [hypothèse directrice], notamment selon laquelle ‘les bonnes solutions viennent de Norvège’.»
Bien que cela soit sous-estimé, la décision du gouvernement en novembre de payer à l’AP une partie de ses impôts incluait le montant que l’AP consacre à son programme « payer pour tuer » visant à récompenser les terroristes emprisonnés et leurs familles pour avoir perpétré des attaques contre les Juifs.
Depuis le massacre du Hamas du 7 octobre, l’Autorité palestinienne a ajouté des milliers de Palestiniens à sa liste de personnes admissibles à recevoir des allocations mensuelles pour les terroristes.
Les responsables de l’AP ont annoncé que 3 550 terroristes supplémentaires emprisonnés en Israël recevront des indemnités, selon Palestine Media Watch.
Sur les 3 550 terroristes, 661 sont des membres du Hamas originaires de la bande de Gaza.
Peu après le 7 octobre, l’Autorité palestinienne a accepté de verser immédiatement 3 millions de dollars aux terroristes du Hamas qui ont perpétré l’attaque.
