Inquiet de voir les forces syriennes se rapprocher du plateau du Golan, Israël soutiendrait militairement des groupes armés affiliés à l’Armée syrienne libre, délaissés par la CIA dans la guerre contre Damas, selon le quotidien Haaretz.
Malgré des déconvenues, comme le sursaut des rebelles islamistes dans la région de la Ghouta (Est de Damas), la Syrie reprend morceau par morceau certaines des dernières enclaves qui échappent encore à son contrôle. Dans le sud du pays, l’armée arabe syrienne progresse ainsi depuis plusieurs mois en direction du plateau du Golan, au grand dam d’Israël, qui l’occupe depuis 1967 et qui l’a finalement annexé en 1981. Les deux pays sont d’ailleurs officiellement en guerre.
Certains de ces groupes étaient jusque-là financés par le Military Operations Command, un centre géré par la CIA
D’après Elizabeth Tsurkov, universitaire et membre du think tank Israeli Forum for Regional Thinking, dont l’enquête sur le terrain est reprise par le quotidien israélien Haaretz daté du 21 février, Israël soutiendrait désormais directement le groupe armé rebelle de l’Armée syrienne libre (ASL).
«Toutes mes sources ont confirmé l’identité d’au moins sept groupes [rebelles syriens] qui perçoivent un soutien israélien, à la condition que les groupes ne soient pas nommés», écrit encore Elizabeth Tsurkov, précisant toutefois qu’il s’agissait de formations affiliées à l’Armée syrienne libre. Si cette dernière ne prône pas le djihad, elle a pu s’allier avec des groupes islamistes comme le Front al-Nosra ou Ahrar al-Cham, notamment à Alep, pour combattre les troupes du gouvernement syrien.
La Syrie en mesure de menacer le plateau du Golan ?
Fin décembre 2017, l’armée arabe syrienne marquait un point décisif avec la reconquête de la poche de Beth Djine. Les forces de Damas affrontaient alors plusieurs groupes de rebelles affiliés à Al-Qaïda, parmi lesquels les djihadistes du Hayat Tahrir al-Cham. Ce groupe armé est issu notamment de la fusion, localement, de plusieurs autres milices islamistes, dont le Fatah al-Cham (anciennement Front al-Nosra, lié à Al-Qaïda).
Une telle situation est inacceptable pour l’Etat hébreu, qui voit ainsi les milices iraniennes et l’armée régulière syrienne s’approcher de la frontière disputée depuis 1967. «Israël, qui s’inquiète de voir l’Iran augmenter sa portée en Syrie via ses milices et le puissant mouvement terroriste chiite libanais du Hezbollah en particulier, a entrepris des démarches diplomatiques et, selon certaines informations, des initiatives militaires», écrivait en décembre 2017 le quotidien The Times of Israel.
Source francais.rt.com