Par Philippe ARNON
Illustration : Israeli Jewish orthodox march in Jerusalem’s Old City on June 2, 2019 to commemorate Jerusalem Day. – Jerusalem Day commemorates Israel’s capture of the holy city’s mainly Palestinian eastern sector in the 1967 Six-Day War. (Photo by Menahem KAHANA / AFP)
C’est époustouflant. On dirait qu’il y a entre l’Israélien et la terre qu’il cultive, une fraternité, une complicité indicible, une propulsion qui élève ce couple particulier vers les sommets de la réussite. Et pourtant … dans la diaspora, il était interdit aux Juifs de cultiver la terre. En bonne logique, ils ne connaissaient rien d’elle et bien sûr, comment la travailler. Et pourtant encore … quand les premiers Juifs sont arrivés en terre d’Israël au XIXème siècle, ils ont trouvé une terre ingrate, comme laissée à l’abandon depuis leur départ. Voilà ce qu’écrivait l’écrivain américain Mark Twain après sa visite en 1867 : “Elle est sous l’emprise d’une malédiction qui a flétri ses champs et entravé ses énergies. La Palestine est désolée et mal aimée”. Mais là où il y a de l’eau, Mark Twain parle de “contraste”. Il écrit ainsi : “Parfois dans les vallons, nous tombions sur des vergers luxuriants de figues, d’abricots, de grenades et autres, mais le plus souvent, le paysage était accidenté, montagneux, sans verdure et hostile”. Or, les cultivateurs à cette époque sont musulmans. Ils sont fatalistes et se laissent allés au renoncement tout simplement parce qu’ils se limitent à la seule terre qui est fertile qui leur permet de vivoter sans trop d’effort. La terre d’Israël dans sa totalité ne leur parle pas, tout simplement parce qu’ils ne cherchent pas le dialogue avec elle. Elle est presque rien, quasiment morte, un moyen sans lumière d’être. Or, de nombreux historiens juifs, grecs et romains comme Philon d’Alexandrie et Flavius Josèphe attestent que dans l’Antiquité, la terre d’Israël était fertile et que la civilisation hébraïque fondée sur l’agriculture avait atteint un fort niveau de développement.
Alors quand les Juifs entreprirent leur aliya, chacun d’eux étant envoûté par la fameuse devise “L’année prochaine à Jérusalem”, ils durent engager un travail de titan. Organisés dans cette organisation collective qu’on appelle le kibboutz – qui est bien plus qu’une « coopérative classique”-, ils asséchèrent les marais du bord de la côte mettant ainsi fin à la malaria ; ils enlevèrent les milliards de rochers pour réaliser de beaux champs uniformes ; ils irriguèrent puis plantèrent ; ils créèrent un canal ravitaillant en eau du nord les terres du sud … sous la menace toujours cruelle des musulmans. C’est comme s’ils s’étaient élancés dans une course qui ne finit jamais. Et aujourd’hui encore, ils sont restés dans cette compétition phénoménale. Leur énergie et leur imagination créatrice semblent ne jamais s’arrêter. Les initiatives qu’ils prennent chaque jour en témoignent. Il y a dans ce magnifique pays une synergie de décideurs, d’industriels, de scientifiques, de kibboutznicks et de banquiers qui concourt à ce qu’il faut raisonnablement appeler “le génie de la terre”.
Quelques exemples. Le concept d’irrigation au goutte-à-goutte (le tiftouf) amélioré par l’ingénieur de l’eau Sim’ha Blass a conduit à une meilleure croissance des plantes. Il est question aujourd’hui – car le progrès ne semble jamais vouloir s’arrêter en Israël !- d’irrigation de précision, à débit variable. Car Israël est un pays qui manque cruellement d’eau. En effet, 60% de la superficie d’Israël est désertique et la quasi-totalité du reste semi-désertique. Alors l’État a multiplié les stations de désalinisation d’eau de mer. Aujourd’hui, avec plus de 600 millions de mètres cubes d’eau produits par an, les usines de dessalement d’eau de mer du pays assurent 80% de l’eau potable domestique. Parallèlement, le taux de recyclage des eaux usées atteint en Israël 87% contre 20% en moyenne dans le reste du monde. Parallèlement encore, la recherche agronomique travaille sur des variétés résistantes à l’eau salée comme la tomate “Jahnun” ou la pomme de terre. Dans le désert du Néguev, connu pour ses plantations sous serres qui sont une conquête de richesses sur la désolation, la nappe phréatique étant saumâtre, les agriculteurs en ont profité pour se lancer dans la pisciculture ! Résultat : Israël, est le leader mondial de la gestion de l’eau et, cerise sur le gâteau, exporte son savoir-faire dans le monde entier !
Mais en Israël, s’agissant de l’agriculture, l’imagination des hommes est inépuisable. Il y a dans ce pays plus de 500 entreprises d’agro-technique. Ainsi, au-delà du concept d’irrigation au goutte-à-goutte, des réalisations techniques extraordinaires ont permis de faire de l’agriculture israélienne, de loin la plus performante du monde. Par exemple, pour pallier la pénurie d’insectes polinisateurs et les ravages causés sur eux par le dérèglement climatique, la société Bloom X a mis au point une plateforme motorisée qui aspire le pollen des arbres à l’aide d’une charge électrostatique qu’elle disperse ensuite sur une autre rangée d’arbres qui en a besoin. Bloom X fait appel à des algorithmes afin de déterminer le meilleur moment pour maximiser la pollinisation. Résultat : une augmentation des rendements de 40%. Contre le manque de main-d’œuvre, la société Tevel a créé elle, une plate-forme roulante qui dirige 8 drones qui ensemble captent des images de fruits analysées à l’aide de l’intelligence artificielle, permettant ainsi de déterminer le taux de sucre et la présence d’éventuelles maladie dans le fruit. Quand celui-ci est jugé mûr, il est cueilli par les drones et déposé dans la plate-forme. De telles innovations, il y en a des centaines d’autres et je ne peux pas bien sûr toutes les citer ici.
Mais qu’est-ce qui peut bien conduire ce pays à la réalisation de tels miracles ? Car c’est bien de miracles dont il s’agit puisque du néant ou plus exactement d’une adversité extrême, surgit, comme les fleurs au printemps, la belle richesse nourricière des hommes ! Il ne faut pas aller chercher bien loin. Il y a toujours eu de par le monde entre le paysan et sa terre un amour filial comme celui qui unit le père à ses enfants. Mais cet amour, s’il ne va pas jusqu’à s’apparenter à de l’immobilisme, n’est pas particulièrement innovateur, moteur de progrès : le fermier a souvent appris de son père et reproduit sagement ce que celui-ci lui a enseigné. C’est la routine. Mais en Israël, il en va tout autrement. Ici, il y a le Père mais avec un grand P. Il y a donc, en plus de l’amour filial, la spiritualité mieux encore, la transcendantalité. Je suis sûr que c’est elle qui enveloppe l’esprit de l’agriculteur israélien dans cette exaltation phénoménale qui ressort de la révolution permanente qu’il mène quotidiennement, même s’il n’en est pas conscient.
Dans Genèse 12,1 il est écrit : “D’ a dit à Abram : “Va-t’en de ton pays … vers le pays que je te montrerai”. Et dans Genèse 26, 3-4 : “Habite ce pays : Je serai avec toi et te bénirai, car c’est à toi et à ta descendance que Je donnerai toutes ces terres… Et Je multiplierai ta descendance comme les étoiles du ciel, et Je donnerai toutes ces terres à ta descendance, et toutes les nations de la terre se béniront en ta descendance”. Il en résulte que l’Eternel a donc fait de la terre d’Israël, une terre sainte (érets hakodech). Il y a donc une adéquation unique entre le Ciel et la terre, une attraction mutuelle entre les deux éléments en vue d’une symbiose, une fusion. Et je ne pense pas fabuler en disant que c’est cette symbiose qui coule dans l’esprit et les veines des cultivateurs israéliens et les rendent si créateurs. “Si vous suivez Mes lois, si vous gardez Mes commandements, et les mettez en pratique, Je vous enverrai des pluies en leur saison, la terre donnera ses produits, et les arbres des champs donneront leurs fruits” peut-on lire dans le Lévitique 26 : 3-4. En chérissant la terre d’Israël par la création permanente de techniques toujours plus innovantes, en la travaillant jusqu’à l’épuisement, les hommes et les femmes d’Israël sont bien en conformité avec l’Eternel et c’est la raison pour laquelle le monde entier les admire. Et ce n’est pas fini car l’Eternel regarde Son peuple qu’Il a élu et ce peuple, en bonne logique, va encore poursuivre son élan. Cela ne fait pas l’ombre d’un doute. L’Eternel a créé la Vie et c’est la raison pour laquelle, les Israéliens choisissent la Vie … depuis 3000 ans … ce qui en fait les rend éternels eux aussi ! contrairement à ces êtres étranges qui les entourent et qui eux, s’adonnent à la mort dont leur religion a fait une drogue dont ils ne peuvent depuis 14 siècles déjà, se désintoxiquer. “L’Eternel est ma lumière et mon salut : de qui aurais-je peur ? L’Eternel est le soutien de ma vie : de qui devrais-je redouter ?” Psaume 27:1.
Je suis goy. Vive Israël !
Philippe ARNON