Le gouvernement israélien a annoncé qu’il renonçait à son projet d’expulser les migrants africains, la plupart érythréens et soudanais, entrés illégalement en Israël. Dans une lettre adressée à la Cour suprême, le gouvernement souligne que cette possibilité n’est plus envisagée pour l’instant, puisqu’aucun pays interpellé n’est prêt à les recevoir (même contre paiement !) et que donc, effectivement, il n’est pas possible d’expulser ces migrants contre leur gré, car telle est la décision prise par cette haute instance humanitaire et protectrice des faibles (sauf quand il s’agit des riverains du Sud de Tel Aviv, qui sont juste des Juifs…).
Les autorités continueront à rechercher des solutions en vue du départ volontaire des migrants mais des expulsions forcées « ne sont plus au programme’, ajoute-t-il. Début avril, le premier ministre Benjamin Netanyahou avait annulé un accord conclu avec le Haut-Commissariat de l’Onu aux réfugiés (HCR) en vue du transfert dans des pays occidentaux de plusieurs milliers d’Africains entrés illégalement en Israël et de la régularisation de plusieurs milliers d’autres.
Le sort des quelque 37.000 réfugiés africains divise la société israélienne. Les nationalistes, socle électoral de Netanyahou, ont fait pression sur le gouvernement pour réclamer leur expulsion tandis que d’autres estimaient qu’une telle mesure contredisait le principe même de la fondation d’Israël en tant que foyer pour les Juifs fuyant les persécutions. Or dans l’optique humaniste gauchiste, quelle différence peut-on établir entre un migrant noir et un Juif persécuté ? Même combat, n’est-ce pas ?
On conçoit qu’à ce sujet, le débat de fond de la nature du pays est posé, et que les passions sont déclenchées, plus encore qu’ailleurs…