Israël refuse la proposition française d’accélérer son retrait du Liban

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Les tensions persistent entre Israël et la communauté internationale concernant le retrait des forces israéliennes du sud du Liban. Alors que la France a soumis une initiative visant à assurer un retrait plus rapide, Israël a rejeté cette proposition, préférant maintenir une présence militaire dans cinq zones stratégiques au-delà du délai fixé.

Une proposition française pour sécuriser le retrait israélien

Lors d’une conférence internationale sur la Syrie à Paris, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a révélé que la France avait élaboré une proposition visant à garantir un retrait ordonné des troupes israéliennes tout en préservant la stabilité de la région. L’initiative suggérait que des soldats de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), y compris des militaires français, prennent position dans ces zones sensibles afin d’assurer une transition sécurisée.

« Nous avons travaillé à une solution qui réponde aux préoccupations sécuritaires d’Israël, tout en permettant un retrait complet », a déclaré M. Barrot. Selon lui, cette approche bénéficiait du soutien des Nations Unies et pouvait constituer une alternative crédible au maintien prolongé des forces israéliennes.

Israël maintient sa position

Malgré ces efforts diplomatiques, Israël a opposé une fin de non-recevoir à la proposition française, préférant prolonger sa présence sur cinq sites jugés stratégiques. Cette décision intervient alors que le délai initial de retrait, fixé au 26 janvier dans le cadre d’un cessez-le-feu négocié par Washington en novembre, avait déjà été repoussé au 18 février.

Selon la télévision publique israélienne, les États-Unis auraient donné leur aval pour que les troupes israéliennes conservent une présence « à long terme » dans le sud du Liban. En parallèle, des sources diplomatiques ont confirmé qu’Israël avait formulé une demande officielle pour prolonger de dix jours supplémentaires son stationnement dans ces zones.

Un contexte tendu sur le terrain
Depuis octobre, Israël mène des opérations militaires contre le Hezbollah dans le sud du Liban, en réponse aux attaques du groupe terroriste. L’accord de trêve conclu sous l’égide des États-Unis prévoyait un double engagement : d’un côté, le retrait progressif des troupes israéliennes et, de l’autre, le départ des combattants du Hezbollah ainsi que le déploiement de l’armée libanaise dans la région.

Toutefois, la mise en œuvre de cet accord se heurte à des difficultés. Israël insiste sur la nécessité de maintenir un contrôle sur certains points stratégiques afin d’éviter que le Hezbollah ne réinvestisse ces positions après son départ. De son côté, la France, appuyée par l’ONU, tente de convaincre Israël qu’un remplacement par des forces de la FINUL pourrait garantir la sécurité tout en respectant les engagements internationaux.

 

Une position israélienne dictée par l’expérience
Si Israël se montre aujourd’hui réticent à accepter la proposition française, c’est parce que l’Histoire a prouvé à maintes reprises que de telles garanties internationales n’ont jamais permis d’assurer sa sécurité. Par le passé, des accords similaires ont été conclus, supposément destinés à stabiliser le sud du Liban et à empêcher le Hezbollah d’y rétablir sa présence. Or, à chaque fois, ces engagements ont été trahis : ni la FINUL ni l’armée libanaise n’ont su ou voulu empêcher le groupe terroriste de réoccuper la région, d’y reconstruire ses infrastructures militaires et de se réarmer massivement sous le regard impuissant, voire complice, de Beyrouth.

Face à cette réalité, Israël ne peut plus se permettre de fonder sa sécurité sur des promesses creuses, dictées non pas par des considérations stratégiques objectives, mais par la volonté de certains pays de ménager des intérêts arabes, au mépris des conséquences pour l’État hébreu. La proposition française, bien qu’en apparence équilibrée, ne garantit en rien qu’Israël ne se retrouvera pas, dans quelques mois, confronté à la même menace, mais avec un Hezbollah plus fort et mieux armé.

 

En refusant d’abandonner précipitamment des positions stratégiques, Israël ne fait que tirer les leçons du passé : la sécurité de son peuple ne peut être confiée à des forces qui, par idéologie ou par incapacité, ont déjà failli dans leur mission. Tant que la communauté internationale ne démontrera pas une réelle volonté d’empêcher le Hezbollah de redevenir une menace immédiate, Israël a raison de ne pas céder aux pressions diplomatiques et de privilégier une approche fondée sur la réalité du terrain plutôt que sur de vagues assurances politiques.

Jforum.fr

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