A partir de janvier 2019, le gouvernement israëlien n’assurera plus le déploiement de ses agents de sécurité pour les compagnies aériennes, sur le territoire israelien comme dans le monde entier. Le poids financier risque de déstabiliser ces compagnies, en particulier El Al.
Le ministère israëlien des affaires étrangères – Benyamin Netanyahou, par ailleurs Premier ministre – a décidé de ne plus prendre en charge les personnels de sécurité des compagnies aériennes. Jusqu’ici, ces employés étaient utilisés par le département de sécurité d’El Al – Israel Airlines Ltd. – pour la sécurité des vols des trois compagnies aériennes israéliennes : El Al (y compris Sun d’Or), Arkia Airlines Ltd. et Israir Airlines and Tourism Ltd… Ils sont employés d’El Al dans le sens où El Al les place dans les aéroports, organise leur horaire de travail, etc., mais ils sont en fait des employés du ministère des Affaires étrangères. Ils disposent d’un permis de travail spécial qui inclut la possibilité de se déplacer entre les pays et entre les aéroports, et surtout ils sont sélectionnés en fonction des conditions de sécurité dictées par l’Agence de sécurité israélienne. En d’autres termes, l’État finance la sécurité des compagnies aériennes israéliennes à l’étranger, tandis qu’une agence d’État dicte les conditions requises par la situation sécuritaire dans les divers pays et qu’une autre agence d’État emploie les travailleurs. Ce statu quo est maintenant remis en question.
Le directeur général du ministère des Affaires étrangères a envoyé à la fin de la semaine dernière un courrier à l’agence de sécurité pour confirmer qu’à partir de janvier 2019, le ministère des Affaires étrangères n’emploiera plus les agents de sécurité au profit des compagnies aériennes israéliennes. « Cette disposition entraîne une exposition diplomatique, juridique et de gestion de plus en plus grande et va à l’encontre de la pratique habituelle dans les relations diplomatiques et avec les pays étrangers », explique ce courrier.
La position adoptée par le ministère des Affaires étrangères perturbe quelque peu le service de sécurité d’El Al. Le président d’El Al, Eli Defes, a déjà envoyé une lettre d’avertissement à l’agence de sécurité : « Sans ces travailleurs, l’appareil de sécurité aérienne ne peut exister… Toute solution exige une réflexion approfondie et une préparation très difficile, qui est susceptible de varier d’un pays à l’autre ». Des problèmes de mise en œuvre des lois locales sont également susceptibles de se poser, comme l’interdiction de la discrimination dans l’emploi sur la base de l’origine ethnique. A l’heure actuelle, selon les règles fixées par l’ISA, le ministère des Affaires étrangères n’emploie que des Juifs dans la sécurité aérienne pour les compagnies aériennes israéliennes.