Voici le Top 10 des plus grands mensonges concernant Israël véhiculés depuis plus de 20 ans par les médias français. L’adoption de la nouvelle loi anti « fake news » changerait-elle la donne ?
La loi qui a été votée début juillet par l’Assemblée nationale, et qui est discutée au Sénat cette semaine, met la notion de « fake news » au coeur de l’actualité.
Cette loi n’est destinée selon ses promoteurs à réprimer que dans un cadre très strict la diffusion de fausses nouvelles « en période électorale ».
C’est aussi l’occasion pour InfoEquitable de dresser un bilan de la désinformation anti-israélienne qui depuis des décennies alimente la haine des Juifs et qui a fait des ravages dans l’opinion.
Voici donc une revue des plus gros mensonges – ceux qui ont le mieux marché – diffusés depuis plus de vingt ans dans la presse française.
1996 – Un tunnel sous les Mosquées ?
En septembre 1996, les autorités israéliennes procèdent à des travaux d’aménagement mineurs du tunnel archéologique situé en contrebas du mur des Lamentations à Jérusalem.
LE MUR DE LAMENTATIONS. LE TUNNEL ARCHÉOLOGIQUE SE SITUE DANS LE PROLONGEMENT DU MUR SOUS LES MAISONS À GAUCHE.
Ces travaux visent à assurer une meilleure circulation des foules de touristes qui effectuent la visite de ce tunnel le long du prolongement du mur des Lamentations. Le tracé passe sous les maisons du quartier musulman qui jouxte le mont du Temple, revendiqué par les musulmans comme « esplanade des Mosquées ».
Immédiatement, les Palestiniens lancent une campagne de protestation, accusant Israël d’avoir « percé un tunnel sous l’esplanade des Mosquées » afin de provoquer l’effondrement des édifices religieux.
Cette accusation délirante est amplement relayée par l’Agence France-Presse puis par une bonne partie de la presse française.
La propagation de cette rumeur entrainera une semaine de violences à Jérusalem qui se soldera par plus de 80 morts.
En 1996, Internet n’était encore que balbutiant en France et en Europe. On ne trouve sur la toile que peu d’articles de presse relatant cet épisode. Ils furent pourtant légion.
InfoEquitable a néanmoins retrouvé cet article du Mondequi témoigne de la campagne mensongère lancée par les Palestiniens.
Daté du 28 septembre 1996, il évoque le « tunnel sous l’esplanade des mosquées à Jérusalem-Est » sans à aucun moment mettre en doute la véracité de cette information.
2000 – Tuvia Grossman, un Juif lynché présenté comme une victime palestinienne
Fin septembre 2000, les Palestiniens déclenchent les violences qui déboucheront sur la « seconde Intifada ».
Le 30 septembre, Libération publie à sa une cette photo :
Le journal présente le jeune homme au visage en sang comme un manifestant palestinien victime de la brutalité des forces de l’ordre israéliennes.
Il s’agit en réalité d’une manipulation. Le jeune homme, qui s’appelle Tuvia Grossman, est en réalité un étudiant juif américain qui vient de faire l’objet d’une tentative de lynchage de la part d’émeutiers palestiniens. Il ne doit son salut qu’à l’intervention du garde frontière israélien que l’on distingue au second plan.
C’est l’agence américaine Associated Press qui a été a l’origine de la légende erronée de cette photo qu’elle a diffusée.
S’agissait-il d’une « erreur » involontaire ? Il est permis d’en douter.
Depuis des années, on ne compte plus les manipulations, les falsifications et les caviardages opérés par les militants pro-palestiniens présents dans les agences et les rédactions de presse.
En 2002, Tuvia Grossmann a obtenu devant la justice française la condamnation de Libération et de l’Associated Presspour « utilisation abusive de son image ».
Les deux organes de presse ont été condamnés à lui verser quelques milliers d’euros d’indemnités. Mais médiatiquement, le mal était fait.
2000 – Al Dura : l’image qui a fait le tour du monde
Les images de la mort de Mohammed al-Dura constituent sans nul doute l’une des « fake-news » les plus réussies de ces 20 dernières années.
Le 30 septembre 2000, toutes les télévisions du monde diffusent les images d’un enfant palestinien Mohammed al-Dura et son père pris dans une fusillade.
Tournée à Gaza par un cameraman palestinien, cette séquence a alimenté les violences de la seconde Intifada et a joué un rôle non négligeable dans la montée de l’antisémitisme, notamment en France.
Après des années de polémiques et de décisions judiciaires contradictoires, la grande majorité des experts sérieux qui se sont penchés sur le dossier est d’avis que les images ne peuvent résulter que d’une mise en scène.
Une commission officielle israélienne a elle-même conclu à la thèse de la falsification.
2001 – La journaliste du Nouvel Obs Sara Daniel accuse les soldats israéliens de violer les femmes palestiniennes
Le 8 novembre 2001, la journaliste Sara Daniel, grand reporter au Nouvel Obs, publie un long reportage consacré aux « crimes d’honneur » pratiqués en Jordanie.
Sous cette appellation, on désigne les assassinats par leurs propres familles de femmes musulmanes dont le seul tort est d’avoir été violées, une pratique barbare supposée racheter « l’honneur » du clan.
Dans son article, Sara Daniel se penche également sur la situation « à Gaza et dans les territoires occupés ».
Après avoir indiqué que chez les Palestiniens, deux tiers des homicides seraient en réalité des « crimes d’honneur » visant des femmes, la journaliste délivre cette information :
Les femmes palestiniennes violées par les soldats israéliens sont systématiquement tuées par leur propre famille. Ici, le viol devient un crime de guerre, car les soldats israéliens agissent en parfaite connaissance de cause.
Cette accusation de « viol » à l’encontre des soldats de Tsahal est bien entendu sans le moindre fondement. Elle ne sort que de l’imagination – pour ne pas dire des fantasmes – de la fille de Jean Daniel, le patron du Nouvel Obs.
Aucune plainte, aucune dépêche d’agence, aucun article n’a d’ailleurs jamais fait état de telles accusations.
Les Palestiniens eux-mêmes, pourtant prompts à charger les Israéliens de tous les crimes, n’ont jamais rapporté de tels faits.
Cette fois, la ficelle est un peu grosse et la pilule ne passe pas.
Face au tollé suscité par les élucubrations de Sara Daniel, LeNouvel Obs publie… Oh, même pas un démenti, tout juste une « mise au point » de la journaliste…
… Dans laquelle elle affirme que sa pensée a été « dénaturée » par un « défaut de guillemetset la suppression de deux phrases dans la transmission » ( ?).
On n’en saura guère plus, Sara Daniel n’a jamais précisé quel était le sens exact du passage qui aurait été dénaturé.
Au passage, on peut relever le courage intellectuel de la fille du patron de l’hebdomadaire de la gauche caviar qui a préféré rejeter la faute sur un typographe anonyme plutôt que d’assumer pleinement ses responsabilités.
NB – Si cette mise au point figure aujourd’hui sur Internet, l’article incriminé a aujourd’hui totalement disparu.
(Questionsubsidiaire : Pourquoi LeNouvel Obs n’a-t-il pas jugé préférable de publier l’article de Sara Daniel dans sa version restaurée – avec les deux phrases manquantes et les guillemets en bonne place – afin de permettre au lecteur d’apprécier la bonne foi de sa journaliste vedette ?)
14 juillet 2009 – Quand le Mossad distribue des aphrodisiaques aux jeunes filles palestiniennes…
A l’évidence, Le Nouvel Obs n’a pas tiré les leçons des divagations de Sara Daniel.
Quelques années plus tard, il est le seul journal français à reprendre une dépêche délirante de l’AFP faisant état d’un nouveau complot israélien.
Selon le Hamas, les services secrets juifs auraient mis en œuvre un vaste plan de distribution de « chewing-gum aphrodisiaques » dans le but de « pervertir » les femmes palestiniennes.
Les accusations du Hamas ont été rapportées avec le plus grand sérieux.
Et le démenti israélien relégué en bas de l’article en quelques lignes.
Septembre 2012 – La tradition du mensonge stalinien (et antisémite) respectée à la fête de l’Huma
A l’été 2012, un film-pamphlet contre l’islam met les foules musulmanes en ébullition et provoque de nombreuses violences à travers le monde.
« L’innocence des Musulmans » a été produit par un copte égyptien vivant en Californie.
Plusieurs ambassades américaines sont attaquées par des émeutiers en colère, dont celle de Benghazi en Libye, ce qui se solde par la mort de quatre personnes dont l’ambassadeur Christopher Stevens, lynché par la foule dans des conditions atroces.
Des représentations diplomatiques US sont également attaquées en Europe, Allemagne et en Grande-Bretagne.
C’est dans ce contexte explosif que le député européen communiste et directeur de l’Humanité Patrick Le Hyiaric profère une belle calomnie lors de son discours de clôture de la Fête de l’Humanité, le 18 septembre 2012.
A la tribune, devant des dizaines de milliers de spectateurs, il affirme que « ce film insupportable » a été réalisé par « un intégriste israélien ».
Affirmation gratuite, erronée, fausse, archi-fausse, ne reposant sur aucune base mais propice à chauffer le public de la fête de l’Huma et à le convaincre sans trop d’efforts que les Juifs et les sionistes sont bien les ennemis des musulmans.
Le mensonge du directeur de l’Humanité est d’autant plus flagrant qu’au moment où il prononce son discours, l’identité et la nationalité du producteur (qui étaient incertaines quelques jours auparavant) sont parfaitement établies.
On aurait voulu jeter de l’huile sur le feu et attiser dans les banlieues la haine contre les « sionistes » qu’on ne se serait pas pris autrement.
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) et la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) ont à l’époque vivement dénoncé les propos de Patrick Le Hyiaric.
Mais ce dernier n’a jamais jugé utile de publier le moindre rectificatif.
Novembre 2017 – Nouveau mensonge des communistes : « Marine Le Pen a été reçue en grande pompe en Israël »
La pratique du mensonge anti-israélien est plus qu’une habitude chez les communistes français. Cela relève quasiment d’un trouble obsessionnel compulsif.
Il s’agit bien sûr d’un bobard, faux et archi-faux. Marine Le Pen n’a jamais effectué de voyage officiel en Israël et y a encore moins été reçue « en grande pompe ».
Rappel historique : depuis le procès des blouses blanches – et même bien avant – les staliniens ont toujours considéré que la calomnie « antisioniste » demeurait un outil – certes très rustique, mais tout à fait légitime – pour mieux faire avancer la cause et guider le prolétariat.
CARICATURE ANTISÉMITE DANS LA PRESSE SOVIÉTIQUE: DES « SIONISTES » SE PARTAGEANT LE GÂTEAU DE LA RUSSIE
…et pour terminer
Depuis deux ans, InfoEquitable lutte contre la désinformation anti-israélienne et traque les « fake news ». Pour mémoire, voici les plus beaux spécimens que nous avons débusqués.
Mai 2018 – le bébé palestinien de Gaza asphyxié par des gaz lacrymogènes israéliens
Le 14 mai dernier, les autorités gazaouites annoncent qu’un bébé palestinien de 8 mois, Leïla al-Ghandour, est mort asphyxié par des gaz lacrymogènes tirés par des soldats israéliens.
Sans aucune vérification, l’Agence France-Presse (AFP) consacre à l’affaire une dépêche complaisante qui sera reprise par de nombreux journaux…
… Et diffuse cette émouvante photo qui semble garantir l’authenticité de l’information :
La photo va faire le tour du monde.
Mais très vite, l’info se révèle être une « fake news ». Une enquête d’InfoEquitable poussera l’AFP à corriger tardivement le tir.
Le ministère de la santé à Gaza, tenu par le Hamas, retire lui-même Leïla al-Ghandour de « la liste des victimes » dans l’attente des « résultats de l’autopsie ».
Plus de deux mois après la mort du nourrisson, cette autopsie serait « toujours en cours », selon le ministère.
Cette thématique des gaz lacrymogènes israéliens tueurs de civils est en réalité un classique des « fakes » palestiniens depuis des lustres.
2000/2018 – L’intox des civils sans défense abattus par l’armée israélienne
Depuis près de 20 ans, la propagande du Hamas et de l’Autorité palestinienne a fourni aux médias de nombreux affaires visant à convaincre les opinions publiques – en particulier occidentales – de la cruauté des soldats de Tsahal à l’encontre des civils palestiniens.
En septembre 2016, InfoEquitable a publié un long dossier dans lequel nous décryptions plusieurs affaires d’enfants et civils palestiniens prétendument victimes de tirs israéliens.
L’examen de ces cas apporte également un éclairage sur la complaisance et le manque de rigueur professionnelle de l’Agence France-Presse (AFP) qui a rapporté ces informations sans toujours procéder aux vérifications qui s’imposaient.
Août 2016 – la photo frelatée du château d’eau bombardé
Le 21 août 2016, l’aviation israélienne riposte à un tir de roquette et bombarde plusieurs objectifs dans la bande de Gaza.
L’Agence France-Presse (AFP) diffuse alors cette photo d’un château d’eau – c’est à dire un objectif civil – en affirmant qu’il fait partie des cibles visées par Tsahal :
Les dégâts sur le château d’eau remonteraient en fait au moins à la guerre de l’été 2014… soit deux ans plus tôt !
Le recyclage des vieux clichés est un truc éternel de la guerre des images.
Malgré les courriers adressés par InfoEquitable à l’AFP, aucune explication ni mise au point n’a été apportée par la direction de l’agence.
Voici donc un aperçu des campagnes de diffamation anti-israéliennes reprises diffusées depuis des lustres dans la presse française. Et il ne s’agit-là que de quelques exemples.
Un travail exhaustif nécessiterait l’édition d’une encyclopédie en plusieurs volumes.
De son côté, InfoEquitable continuera son travail de décryptage des « fake news » et fera preuve de la plus grande vigilance face à la désinformation.