Lettre ouverte à monsieur Magnette et le Conseil Communal de Charleroi qui se positionnent sur le conflit israélo-palestinien
Cette lettre devrait être lue par tous les hommes politiques européens qui pensent pouvoir contribuer à résoudre le conflit proche-oriental, et qui ignorent superbement les éléments factuels d’histoire et de droit (NDLR)
Monsieur Magnette, votre Conseil Communal de Charleroi, et vous, avez voté en faveur d’une motion sur le conflit israélo-palestinien.
Je suis un citoyen belge, non juif et n’ayant aucun lien avec Israël mais votre motion sur le conflit israélo-palestinien me laisse perplexe. Le milieu Socialiste et Écolos se rangent souvent, me semble-t-il, comme un seul homme pour condamner Israël. Au sein du PS un zèle particulier est attribué à l’ancien sénateur Pierre Galand qui a initié beaucoup de motions anti-israéliennes au Sénat. Il dirige aussi plusieurs organisations antisionistes, dont l’Association Belgo-Palestinienne Wallonie-Bruxelles. Et puis, il y a Elio Di Rupo qui déclare à la RTBF « Il y a eu des milliers d’enfants, des milliers de femmes, des milliers d’innocents, des milliers de civils qui ont été tués… »
Heureusement, au sein de la famille socialiste belge il y a des femmes et des hommes qui ont donné le ton de l’humanisme et de la fraternité. Vous faites confiance aux personnes qui sont en accord avec la sensibilité voulue par la gauche. Nos sociétés revendiquent des valeurs humanistes, pourquoi certaines fractions politiques, aujourd’hui, sont-elles sélectives dans leurs prises de positions envers les Juifs et Israël ? Après de sombres années, nous avons proclamé « plus jamais ça ! » Nos sociétés portent bien un idéal, que sont devenues nos belles constructions humanistes ? Je suis atterré face à cette injustice et il n’y a pas de meilleur indicateur de la santé d’une société que son comportement envers les Juifs ; leur histoire nous confronte avec ce qui nous fait honte. L’antisémitisme est « l’indicateur le plus sûr d’un processus de décomposition des démocraties » atteste D. Schnapper. Santé donc de la société, du politique, du média… qui pose son regard sur les Juifs. Lorsque vous lancez une « motion », faites donc bien attention de vous renseigner correctement, « Frottez-vous » aux autres opinions pour ne pas fragiliser vos déclarations.
Le premier point de votre « motion » suggère que le gouvernement fédéral et les entités fédérées dont la Région wallonne prennent immédiatement des sanctions économiques contre Israël !
Voilà un signe de négligence et de perte de temps, car, en réalité, le BDS sévit depuis bien longtemps. « Trois lettres initiales des mots « Boycott Désinvestissements Sanctions contre Israël ». Il s’agit là d’une organisation dotée de moyens financiers extrêmement importants. L’objectif de ce BDS est le même que celui du Hamas, de l’OLP ou, par exemple, de la Syrie : détruire Israël par la guerre économique cachée derrière la cause palestinienne. Rappelez-vous cette époque qui a laissé des cicatrices dans nos sociétés occidentales avec ce genre d’attaque dirigée contre les juifs d’Europe, et bien, le « BDS actuel » non seulement a repris le même intitulé mais reproduit la démarche initiale des nazis. Une organisation créée le 27 septembre 1939 dirigée d’abord par Helmut Knochen, un simple Sonderkommando est appelé par tous le « B.D.S-Paris » !
« B comme Boycott » ?
Ce mot n’était pas beaucoup utilisé dans les années 30 en Allemagne ou en Autriche mais le mouvement, à l’époque, recommandait violemment aux populations de ne rien acheter aux commerçants juifs, de ne pas se faire soigner par des médecins juifs, de ne pas acheter des livres d’auteurs juifs. Souvenons-nous de « la Nuit de Cristal » et des autodafés sur les places publiques allemandes… Maintenant BDS remplace le mot juif par israélien ou sioniste. Un rapport des plus sérieux, édité par de hauts responsables des services de renseignement du Land allemand du Bade – Wurtemberg note le parallèle entre les deux BDS rappelant que la propagande du parti néonazi Der Dritte Weg appelait lui aussi à boycotter les produits juifs (Israël étant alors inconcevable !). On aurait pu espérer cette horreur morte pour de bon. Pareille prolifération des activités pro-BDS en Allemagne a fini par faire sortir de sa réserve M. Felix Klein, commissaire du gouvernement allemand pour la lutte contre l’antisémitisme, qui a écrit dans le Welt Die que « le mouvement BDS est antisémite dans ses méthodes et objectifs. »
Je dis cela, pour vous aider, mais renseignez-vous pour montrer que vous ne vous laissez pas mener par les idées d’un groupe, il semble que la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré en 2016 : « Quiconque, sous la houlette du mouvement BDS, appelle à boycotter les produits et services israéliens, parle le même langage que les nazis. Tout cela n’est rien d’autre qu’un antisémitisme grossier. »
BDS défend donc un antisionisme qui n’est autre que « le visage renouvelé de l’antisémitisme » selon les propos du Président Macron le 16 juillet dernier à la cérémonie d’anniversaire de la Rafle du Vel d’Hiv à Paris.
« D comme Désinvestissement »
Des émissaires antisionistes parcourent la planète afin de convaincre multinationales et gouvernements de ne pas ou de ne plus investir en Israël de la même manière que le dictateur allemand demandait aux entreprises de ne pas utiliser de banques dites « juives ».
« S de sanctions contre Israël »
Mais la lettre « S de sanctions contre Israël » mérite de s’y attarder. C’est quoi la sanction suprême dans l’esprit des dirigeants et des militants du BDS ? C’est la disparition totale d’Israël pays juif pour en faire la Palestine arabe. Antisionisme, et antisémitisme ne font qu’un.
Le second point : Israël serait criminel. Vous signalez vouloir que
« la Belgique prenne la tête d’une initiative internationale à travers les Nations Unies ou l’Union Européenne pour faire cesser les crimes » !
Une vidéo circule sur la toile, celle d’un journaliste libanais, installé avec des confrères sur un toit d’où ils ont une vue imprenable sur l’immeuble du Renseignement du Hamas (ainsi que d’Al Jazzera et Associated Press), qui va être détruit par l’armée israélienne (Tsahal). Cette vidéo a été signalée par la MENA, dont le journaliste a été impressionné par le calme des journalistes installés là, qui ne portent ni casque ni gilet pare-balles et qui ont, manifestement, eu tout le temps nécessaire pour préparer leurs objectifs. Ils sont à Gaza.
Les journalistes qui couvrent les conflits, ailleurs dans le monde, risquent leur vie. Pas ceux-là. Ils font confiance à la technologie de Tsahal et savent qu’ils ne risquent rien, car les Israéliens préfèrent avorter une opération que tuer un civil.
En effet, Jawad Mehdi, propriétaire de la tour Jalaa, a reçu un appel d’un officier israélien. Au téléphone, on lui demande en arabe d’organiser l’évacuation de l’immeuble dans l’heure. Le propriétaire tente de négocier un délai supplémentaire. La conversation se prolonge. La tour de 13 étages, évacuée dans la panique, sera pulvérisée une heure plus tard. La tour a été détruite, car elle abritait une unité du Hamas.
L’armée israélienne a inventé le « roof knocking », baptisé « hakesh bagag » en hébreu en 2009, a placé cette technique de tir d’avertissement étendue aux appels et SMS ou même au largage de tracts. À l’époque, près de 165 000 appels d’avertissement à Gaza, souvent des messages pré-enregistrés en arabe. Depuis, des caméras sont embarquées sous les cockpits et l’armée diffuse régulièrement des vidéos montrant la technique « en action ».
« Nous envoyons un petit missile, vide, pour taper sur le toit et faire comprendre aux civils qu’ils doivent évacuer l’immeuble. Nous restons en observation pour nous assurer de leur départ », explique à l’AFP un responsable de l’aviation militaire israélienne. « Dès que nous avons le plus de certitudes possibles sur l’évacuation du bâtiment, nous tirons. »
Le parquet militaire israélien est inclus dans l’élaboration de certains de ces protocoles d’avertissement. Tsahal est soumis à un strict contrôle judiciaire de la Cour suprême de Justice. L’élément de surprise est généralement considéré comme une exigence fondamentale pour la réussite des opérations militaires, mais à Gaza, Tsahal renonce à cet élément en annonçant ses intentions. L’armée israélienne fournit donc systématiquement des avertissements aux résidents des immeubles ou aux personnes installées dans des quartiers, où les attaques sont prévues, ce qui n’a pas d’équivalent dans le monde. Aucune armée dans l’Histoire de la Guerre n’a pris de mesures aussi importantes que Tsahal pour minimiser les dommages aux civils dans une zone de combat.
Aucun pays arabe n’a rappelé son ambassadeur ou a gelé ses relations diplomatiques avec Israël comme ce fut le cas lors des précédents conflits. Malgré les fortes pressions de la rue, l’Égypte, la Jordanie, le Maroc et les Émirats arabes unis ont compris depuis longtemps que les Islamistes menacent leur propre régime.
Dans une interview accordée à la télévision norvégienne, le secrétaire américain Antony Blinken a déclaré qu’il y avait une « fausse équivalence » établie entre le Hamas, un groupe terroriste attaquant sans discrimination des civils israéliens, et Israël, un État qui se défend. Comment ne pas voir que le Hamas cible les civils israéliens alors que Tsahal cible, de manière chirurgicale, les objectifs militaires ?
Est-ce là l’attitude d’un État criminel ? Vous savez, les Juifs n’ont eu pendant des millénaires qu’un Livre pour patrie. Ce livre a construit notre civilisation ; notre morale en est son fruit. J’ai la faiblesse de croire à la probité du peuple juif et d’Israël. Le Judaïsme a servi au développement éthique de l’humanité, particulièrement de nos sociétés occidentales. Nous sommes la moisson de ses semailles anciennes et quoiqu’on cherche à lui imputer, les accusations sans nombre, des appels aux actes antisémites de toutes natures… Les Juifs ne peuvent désavouer leurs fondamentaux au risque de disparaître, ils s’y obstinent depuis des millénaires. Ils sont les garants de cette moisson. Par contre, notre antisémitisme a probablement la même durée.
Autre point, récurent : le droit international et le refus de la paix
Les Juifs ont rêvé leur retour à leur terre d’origine pour ne plus à être traités en parias, rejetés, calomniés, maltraités. Depuis combien de siècles se sont-ils répété
« l’année prochaine à Jérusalem » ?
Israël n’a pas été fondé pour servir de havre de paix aux Juifs, mais bien pour offrir une société alternative, désirable et durable au monde brisé et rempli de haine. Les Juifs ont rêvé un lieu paisible où ils pourront élever leurs enfants dans la tranquillité et la paix. L’obsession d’Israël, c’est la sécurité et la paix. Mais d’autres pensées montent aux cœurs de nombreuses autres nations ; depuis le lendemain de la proclamation d’indépendance, c’est la guerre.
Ce fut le 17 mai 1965, lorsque Levi Eshkol, troisième Premier ministre d’Israël, est monté à la tribune de la Knesset pour détailler un plan remarquable pour l’harmonie régionale. C’était avant la guerre des Six Jours de 1967 à un moment où il n’y avait pas « l’occupation,» pas de « colonies » et pas de « judaïsation » de Jérusalem.
Il n’y avait seulement qu’Israël, une entité juive souveraine minuscule luttant pour survivre dans un quartier hostile et entouré par ceux qui cherchaient sa destruction.
Eshkol, qui était âgé de 70 ans à l’époque et ce jour d’été fatidique, il a courageusement mis en avant une vision globale de ce à quoi la paix avec les pays arabes pourrait ressembler, si seulement ils étaient prêts à en admettre l’idée.
Il n’a pas communiqué de slogans ou d’accroches, comme beaucoup de politiciens le font aujourd’hui. Eshkol a parlé dans des phrases claires et sans ambiguïté, offrant de lancer des pourparlers directs avec les dirigeants arabes dans le but de transformer les accords d’armistice de 1949 en traités de paix durables.
Il a dit « Nous proposons que les négociations directes soient menées entre Israël et les États [arabes] qui ont signé des accords avec nous, de les remplacer par des pactes de paix. Le règlement de paix sera fait sur la base d’Israël tel qu’il est. »
En d’autres termes, malgré les tentatives arabes précédentes pour détruire l’État juif, Eshkol était prêt à accepter les lignes de démarcation d’Israël de 1949, comme frontières si seulement nos voisins étaient prêts à faire la même chose.
« Les quatre États arabes qui ont des frontières avec nous seuls s’étendent sur une superficie de 1,2 millions de kilomètres carrés »,
a-t-il souligné,
« et Israël ne dispose que d’une partie – le soixantième de la zone – en sa possession, en d’autres termes un peu plus que 1,5 % – des 21 000 kilomètres carrés. »
Le premier ministre a ensuite détaillé les avantages que la paix apporterait, allant de la coopération économique à une réduction de la course aux armements, ainsi que l’ouverture des frontières et la liberté d’accès aux lieux saints.
Il a même promis qu’Israël fournirait une aide financière pour la réinstallation des réfugiés palestiniens dans les pays arabes voisins.
En retour, Eshkol a fait une demande simple, il a demandé aux États arabes
« le plein respect de l’indépendance, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de tous les États de la région. »
Pourtant même cela s’est avéré être trop et la réponse arabe est venue deux ans plus tard, lorsque l’Égypte et la Syrie ont mobilisé leurs armées en 1967 et ont essayé de rejeter les Juifs à la mer.
La Palestine, qui aurait pu voir le jour entre 1948 et 1967 ne fût-ce qu’en répondant positivement au partage décidé par l’ONU, ou tout simplement parce que la Jordanie et l’Égypte en avaient fait leurs territoires, devait maintenant exister à tout prix. Lorsqu’Israël proposa la restitution des territoires qu’elle avait gagnés à l’issue de cette guerre de survie en échange d’une paix globale, ce fut pour se faire opposer les trois fameux « Non » de la ligue arabe, réunie le 3 septembre 1967 à Khartoum :
« Non à la paix avec Israël, non à la reconnaissance d’Israël, non à toute négociation avec Israël. »
Le reste, c’est l’Histoire, Israël a triomphé dans la guerre des Six Jours. La plupart des gens n’ont jamais entendu parler du plan Eshkol, et vous pourriez vous demander pourquoi. La réponse est vraiment très simple :
il y a une brèche béante dans le récit mis en avant par les Palestiniens et leurs partisans, qui affirment que la racine de toute discorde israélo-palestinienne réside dans les événements de 1967, plutôt que dans le long et profond désir arabe de rayer Israël de la carte.
La proposition d’Eshkol, pour la paix régionale au Moyen-Orient serait entrée déjà dans sa sixième décennie et la question dite palestinienne aurait été résolue depuis longtemps.
Cette paix d’ailleurs aurait pu commencer à se mettre sur pied :
– en 1991 à Madrid …
– en 1993 avec les accords d’Oslo…
– en 1995 avec « Oslo II »
– en 1998 avec Wye Plantation…
– en 1999 à Charm-el-Cheikh…
– en 2000 à Camp David…
– en 2005 de nouveau à Charm-el-Cheikh…
– en 2007 à Annapolis…
– en 2010 avec la soi-disant reprise des pourparlers « directs »…
Cette paix aurait pu faire suite
– au retrait israélien de 6 villes de Cisjordanie en 1995,
– au retrait israélien en l’année 2000 de 6,1 % de territoires supplémentaires de Cisjordanie (cela portant le retrait israélien d’alors à 40 % du territoire),
– à l’annonce faite en 2004 par Ariel Sharon de démanteler toutes les implantations israéliennes de la bande de Gaza (7500 habitants…),
– de la fin de ce démantèlement en août 2005,
– à la libération de 198 prisonniers palestiniens en août 2008,
– de 227 autres en décembre de cette même année.
La paix, oui, si les missiles, roquettes, attentats… avaient cessé, mais…
Cette bande de Gaza, cette terre développée alors par les Israéliens, donnée alors aux Palestiniens aurait pu devenir ce noyau d’un État palestinien de paix.
C’est l’occasion de rappeler l’histoire récente de Gaza avec les propos de Daniel Horowitz :
« Israël a décidé de mettre fin à l’occupation de Gaza en août 2005. Sur décision du gouvernement d’Ariel Sharon, l’armée a intimé l’ordre aux citoyens israéliens de quitter les lieux mêmes où beaucoup d’entre eux étaient nés. En novembre 2005 Israël a officiellement remis à l’Autorité palestinienne le contrôle de Rafiah, poste frontalier entre Gaza et l’Égypte. Tsahal s’est replié, marquant ainsi la fin de l’occupation. »
La dignité avec laquelle s’est effectué l’exode de milliers de familles israéliennes voyant leur passé et leur avenir s’effondrer sous leurs yeux fut poignante. Le panache avec lequel la nation s’est résignée à cette décision malgré des clivages idéologiques profonds est incontestable. C’est l’honneur d’Israël que ces femmes, hommes, soldats, ouvriers, policiers, agriculteurs, intellectuels athées ou rabbins érudits aient eu la sagesse de ne pas recourir à la violence autour d’une remise en question d’un terroir qu’Israël avait pourtant encouragé à mettre en valeur pendant des décennies. Malgré le désarroi de cette population expulsée par ses propres forces de l’ordre, c’est la raison d’État qui a prévalu. Le gouvernement d’alors su trouver les mots pour expliquer à son opinion publique qu’évacuer Gaza était un pas en avant, sinon vers la paix, du moins vers un apaisement.
Israël a donc, de sa propre initiative, quitté Gaza en pariant sur l’idée que ce serait pour les Gazaouis un tournant historique qui leur permettrait de se développer et de prospérer. Au cours de réunions bilatérales précédant l’évacuation, des responsables palestiniens exprimèrent à leurs homologues israéliens leur soulagement de voir l’occupation prendre fin. Ils affirmèrent qu’on serait enfin en mesure de voir de quoi étaient capables les Palestiniens. Ils assurèrent que Gaza s’avérerait un « miracle économique », un « Singapour du Moyen-Orient », un cas d’école pour le monde entier. Pour illustrer cette vision, des projets grandioses furent évoqués : réseau routier, port en eau profonde, centrale électrique, système d’égouts, aéroport, hôtels de tourisme, toutes ambitions auxquelles les places financières ne manqueraient pas de s’associer (source : chronique de Dov Weisglass, journal israélien « Haaretz »)
On connaît la suite : le Hamas s’empare du pouvoir et installe à Gaza un régime impitoyable. Étant affilié aux « Frères Musulmans » l’idéologie du Hamas est plutôt la promotion de l’islamisme que du nationalisme. Pour ce faire, liquidation d’opposants, discrimination des femmes et règne généralisé de l’arbitraire. Ensuite, bombardements incessants du Sud d’Israël contre la population civile…
Au sujet du Droit International, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a voté le 23 décembre 2016 une résolution (UNSC 2334) déclarant illégales toutes les mesures en termes d’aménagement du territoire, d’urbanisme, de peuplement ou de développement économique prises par Israël dans les territoires dont il a pris le contrôle à l’issue de la guerre des Six Jours.
Selon Le spécialiste en Droit, le Dr Michel Gurfinkiel, la résolution UNSC 2334,
« comme la plupart des autres déclarations ou résolutions de l’ONU ou d’autres instances internationales prétendant mettre fin à ‘’l’occupation israélienne’’ en Cisjordanie et à ‘’Jérusalem-Est’’ et défendre ‘’les droits du peuple palestinien’’, affirme de manière axiomatique qu’Israël n’est en l’occurrence que l’occupant militaire de territoires qui lui sont étrangers et sur lesquels il ne détient aucun autre droit. Or cette affirmation est fausse… »
Armistice 1918, San Remo 1920, Mandat britannique 1922, Lausanne 1923
En effet, aux termes du droit international, la Cisjordanie et « Jérusalem-Est » appartiennent toujours… à la Palestine, telle qu’elle a été créée par une déclaration des Grandes Puissances adoptée lors de la Conférence de San Remo, le 25 avril 1920, et par un mandat de la Société des Nations (SDN) adopté le 24 juillet 1922. Cette Palestine est explicitement décrite dans ces deux documents comme le Foyer National du peuple juif. Et l’État d’Israël en est depuis 1948 le seul successeur légal.
Tout d’abord, la Grande-Bretagne et les Puissances alliées exercent une autorité légitime et absolue sur la Palestine au moment où elles prennent ces décisions. Par droit de conquête, ce qui est alors suffisant en soi, et par traité, la Turquie ayant renoncé à ce territoire à trois reprises : armistice signé en 1918, traité de Sèvres de 1920, et enfin traité de Lausanne de 1923, qui se substitue au précédent. Certes, le texte de Lausanne n’a été formellement signé qu’en juillet 1923, après la promulgation du Mandat ; mais le gouvernement turc a fait savoir dès 1922 qu’il ne contestait celui de Sèvres qu’à propos de l’Anatolie, et acceptait au contraire ses dispositions sur les autres territoires qui relevaient jusqu’en 1914 de l’Empire ottoman, à commencer par le Levant. Ensuite, la Puissance ou le groupe de Puissances qui contrôle légitimement un territoire en dispose à sa guise. Ce principe ne fait l’objet d’aucune restriction avant et pendant la Première Guerre mondiale. À partir du traité de Versailles, en 1919, son application est tempérée par un autre principe, l’autodétermination des populations. Mais il reste en vigueur pour l’essentiel : l’autodétermination étant tenue pour souhaitable a priori, mais ne revêtant jamais de caractère obligatoire, et pouvant même être refusée (ce sera le cas de l’Autriche germanophone, à laquelle le traité de Versailles interdit, dès 1919, de s’unir à l’Allemagne).
La Grande-Bretagne, les Puissances alliées et la SDN sont donc juridiquement en mesure de créer n’importe quelle entité dans les territoires dont la Turquie s’est dessaisie et l’attribuer à n’importe quel seigneur ou groupe humain. Ce qu’elles font, en établissant plusieurs États arabes (Syrie puis Liban, Irak, Transjordanie) et un État juif (la Palestine)…
Une fois la Palestine dotée d’une personnalité en droit international public et érigée en Foyer national juif, personne, ni la puissance tutélaire britannique, ni les Puissances en général, ni la SDN en particulier, ni l’ONU en tant qu’héritière et successeur de la SDN depuis 1945, ne peut la dépouiller de ces caractères. C’est une application du principe le plus ancien et le plus fondamental du droit international public :
« les traités lient absolument et irrévocablement les États qui les concluent, et ont priorité sur leurs lois internes ».
Versailles années 90 : OLP contre Alsthom et Véolia
Dans les années 90, l’OLP a déposé plainte auprès du tribunal de Grande instance de Versailles contre Alsthom et Véolia, qui ont répondu à un appel d’offre pour la construction du tramway de Jérusalem, y voyant la construction du tramway illégale. Le tramway a été mis en service en 2011, et traverse la ville jusqu’à Jérusalem Est et les territoires que l’on dit occupés.
L’ONU, l’UE, de nombreuses ONG et gouvernements considèrent qu’Israël occupe illégalement ces territoires. Le tribunal a été amené à rechercher les textes de droit international, et il a dû établir les droits des Palestiniens et des Israéliens.
La Cour d’appel de Versailles a reconnu que les Palestiniens n’ont aucun droit – au sens du droit international – sur la Judée Samarie. Israël, au contraire est légitimement en droit d’occuper ces terres. La Cour d’appel de Versailles ne nie pas l’occupation, mais elle affirme qu’Israël a des droits.
2012 : Commission Lévy sur le statut juridique des localités juives de Cisjordanie
En janvier 2012, le gouvernement israélien a demandé à une commission spéciale d’examiner le statut juridique de la Cisjordanie et des localités juives qui y ont été créées depuis le cessez-le-feu de 1967. Connue sous le nom de Commission Lévy du nom de son président, Edmund Lévy, ancien juge à la Cour suprême d’Israël, celle-ci a retenu explicitement, dans un rapport daté du 21 juin 2012 et rendu public le 9 juillet de la même année, la doctrine des droits éminents de l’État hébreu sur la Cisjordanie, et donc de la légalité absolue de ses localités juives. Le document a été ensuite examiné et approuvé par le Bureau du Conseiller juridique du Gouvernement, un organisme comparable, par ses attributions et son autorité, au Conseil d’État français.
Le raisonnement juridique international est « exceptionnel » : il est d’abord posé, comme axiome,
« qu’Israël occupe des terres depuis 1967 »
avant d’examiner la règle de Droit qui doit lui être appliquée. Autrement dit, les juridictions refusent d’examiner le point de savoir si Israël occupe ou non (illégalement) la zone C de Cisjordanie, préférant affirmer, de façon péremptoire, qu’Israël est « un occupant », comme pour installer, dans l’opinion internationale, qu’il y aura nécessairement un démantèlement des « colonies (soi-disant) illégales ».
Je vous salue, M. Magnette et, à l’avenir soyez prudent ; optez pour le ton humaniste et celui de la fraternité afin d’éviter du tumulte envers la communauté juive.
Christian Rayet, MABATIM.INFO