Israël vers un gouvernement minoritaire dirigé par Netanyahu. Quatrième élection? option basse
Le résultat de la troisième élection d’Israël en 11 mois indique qu’au moins la moitié de l’électorat éprouve le désir écrasant de continuité de ce gouvernement plutôt que le chaos d’un autre scrutin dans l’impasse et les ravages économiques qui en résultent. Pour cette raison, le Likoud de Binyamin Netanyahu et son bloc de droite sont arrivés en tête, suivis par leur challenger, Kahol Lavan de Benny Gantz.
Ganz et ses trois co-dirigeants n’ont pas réussi à diagnostiquer avec précision l’humeur populaire dominante, car leurs trois campagnes électorales étaient fermement fixées sur l’inaptitude de Netanyahou à gouverner, en vertu de trois actes d’accusation de corruption et d’un procès imminent le 17 mars. En tout cas, ont-ils soutenu, il serait trop occupé par le procès pour exercer ses fonctions avec diligence en tant que Premier ministre.
Et donc, après que Netanyahou a annoncé la grande victoire de son parti lundi soir, le 2 mars, à la fin du scrutin, les dirigeants de Kahol Lavan ont attendu en vain de bonnes nouvelles.
Ce que leurs stratèges n’ont pas compris, c’est qu’une tranche importante de l’électorat était prête à séparer Netanyahou en tant qu’homme politique et leader national du personnage que la police et le parquet avaient inculpé de fraude, d’abus de confiance et de corruption. Certains ont crédité ses allégations de complot mené par une faction adverse au sein de l’organe chargé de l’application des lois, accusée d’avoir trafiqué les charges retenues contre lui et retourné des témoins à cette fin.
La loi autorise clairement un Premier ministre à rester en fonction – même s’il est reconnu coupable – jusqu’à ce que le processus d’appel soit épuisé, ce qui promet de longues années de litiges. Entre-temps, suffisamment d’électeurs ont décidé de rester du côté de Netanyahou et de son fidèle bloc de partis de droite et religieux pour la continuité du gouvernement. Bien que fermement en tête après le dépouillement de la plupart des bulletins de vote mercredi midi, ce bloc semble être trop juste d’au moins deux à trois mandats pour obtenir le sésame des 61 sièges magiques de la Knesset nécessaires à établir un gouvernement majoritaire, et les résultats finaux sont donc très attendus.
Kahol Lavan est trop en retard pour déposer une requête contre Netanyahou et tente de faire monter le spectre d’une quatrième élection, ainsi que d’une législation interdisant au leader du Likoud de diriger un gouvernement. Une requête à cet effet a également été déposée auprès de la Cour suprême. Les juges font face à des délibérations difficiles avant de décider d’entrer dans un champ de mines constitutionnel en annulant une élection nationale.
Avec 95,5% des voix, le résultat le plus probable de cette élection, selon les analystes de DEBKAfile, est que le président confiera au Premier ministre sortant Binyamin Netanyahou la formation d’un gouvernement minoritaire de préférence à une quatrième élection. Des négociations sont déjà en cours avec d’éventuels transfuges du camp d’opposition pour monter à bord et pourvoir les postes vacants pour une administration durable.