Alors que le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah atteint presque la première semaine, la situation sur le terrain reste explosive. Des affrontements sporadiques, des accusations mutuelles de violations et des échanges tendus entre diplomates dessinent un tableau fragile et inquiétant. Malgré tout, les responsables américains, soutenus par la France, gardent l’espoir d’une stabilité à venir.
Selon des sources diplomatiques, Washington a exhorté Israël à faire preuve de retenue face aux provocations présumées du Hezbollah. « Vous devez vous calmer », aurait déclaré un haut responsable américain à des interlocuteurs israéliens, soulignant l’importance de préserver l’accord de cessez-le-feu. Cette demande intervient alors que des militants du Hezbollah continuent de patrouiller à proximité de la frontière, tout en rétablissant des infrastructures stratégiques, notamment des sites de stockage de roquettes.
Les tensions sont exacerbées par des survols israéliens de drones au-dessus de Beyrouth, que les États-Unis et la France considèrent comme une violation directe de l’accord. Cette posture agace profondément Israël, qui reproche aux puissances occidentales une lecture déséquilibrée du cessez-le-feu.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a dénoncé la présence du Hezbollah au sud du Litani, un point clé du cessez-le-feu. « Leur présence là-bas constitue une infraction majeure », a-t-il déclaré lors d’un échange tendu avec son homologue français, Jean-Noël Barrot. Saar a souligné qu’Israël ne fait que réagir aux agressions du Hezbollah, appelant à des réponses fermes et immédiates.
Barrot, de son côté, a insisté sur une application équitable des termes de l’accord. « Toutes les parties doivent respecter leurs engagements », a-t-il affirmé, tout en saluant les efforts conjoints des États-Unis et de la France pour maintenir la paix.
En coulisses, Israël remet en question l’efficacité du dispositif de supervision du cessez-le-feu. Le major-général Jasper Jeffers, du Commandement central des opérations spéciales (SOCCENT), a récemment visité Beyrouth dans le but de renforcer la coopération avec les forces armées libanaises. Cette démarche vise à accélérer leur déploiement dans le sud du Liban, une mesure cruciale pour apaiser les tensions.
Malgré ces tensions, les responsables américains se montrent prudents, mais optimistes. Selon une source proche des négociations, l’accord de cessez-le-feu n’est pas encore menacé d’effondrement. Toutefois, les prochains jours seront déterminants pour évaluer la solidité de cet accord, qui repose sur une période d’essai de 60 jours.
Alors que la situation demeure incertaine, la communauté internationale continue de jouer un rôle clé dans la médiation. Mais à mesure que les tensions s’intensifient le long de la frontière nord d’Israël, la paix semble plus fragile que jamais, suspendue à un équilibre précaire entre diplomatie et réalités militaires.
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