Interception de drones du Hezbollah : « Les dilemmes posés aux décideurs »
Chabbath, nos forces, qui comprenaient des navires lance-missiles et un avion de chasse, ont intercepté trois avions sans pilote du Hezbollah alors qu’ils se dirigeaient vers la plate-forme gazière de Karish. Ceci peut conduire à une escalade durant le gouvernement de transition.
Le major-général (Rés.) Tamir Heiman, directeur de l’Institut d’études sur la sécurité nationale, ( INSS) a tweeté aujourd’hui (dimanche) en référence aux trois avions sans pilote envoyés par l’organisation terroriste du Hezbollah à la plate-forme de gaz de Karish et interceptés par nos forces.
Heiman a écrit : « Le dilemme auquel sont confrontés les décideurs ce soir est entre quatre options principales :
a . S’arrêter là, vu qu’aucun dommage n’a été fait et que cette interception était un succès, ce qui pourrait conduire à d’autres tentatives similaires.
B. Attaquer un site au Liban – pourrait conduire à une escalade durant le gouvernement de transition.
C -Facturer un prix, mais illustrant notre réticence à attaquer le Liban.
D. Une réponse de type « guerre psychologique » – cyber, boom supersonique, messages stratégiques – aucun risque d’escalade, mais cela peut être perçu comme une faiblesse. »
Le major-général Res. a ajouté : « Au niveau opérationnel israélien, il y a une application parfaite du concept de protection économique en mer. Détection précoce, protection à plusieurs niveaux – air et mer. Et élimination d’une menace loin de la cible. »
Chabbath, nos forces de Tsahal, qui comprenaient des navires lance-missiles et un avion de chasse, ont intercepté trois avions sans pilote s’approchant du Liban vers les eaux économiques d’Israël et ont tenté de s’approcher de la plateforme de gaz de Karish.
Les drones, appartenant à l’organisation terroriste Hezbollah, ont été interceptés par nos forces à une distance de sécurité de la plate-forme de gaz de Karish, l’un d’eux par un avion de chasse et deux autres par un missile éclair d’un navire lance-missiles de Tsahal.
Plus tard dans la nuit, l’organisation terroriste Hezbollah a publié une déclaration dans laquelle elle a commenté l’action : « Cet après-midi, une unité nommée Jamil Sakaf et Hadi Yaei a envoyé 3 drones dans la zone contestée de la zone de Karish pour une mission de collecte. La mission a été accomplie et aussi le message passé. La victoire vient d’Allah. »
Aujourd’hui (dimanche), le porte-parole de Tsahal, le général de brigade Ran Kochav (notre photo), a révélé à la radio 103fm qu’il y avait des premières informations de renseignement sur l’infiltration de drones du Hezbollah, a-t-il déclaré : « Les drones ne semblaient pas armés ». Kochav a ajouté : « Cette zone économique d’Israël fait partie d’Israël, ce n’est pas une zone disputée, il n’y a pas de discussion à ce sujet. Le Hezbollah essaie de nuire à la souveraineté israélienne de toutes sortes de manières – sur terre, dans les airs et sur mer ».
Les premières informations du renseignement ont conduit à la « défaite de Nasrallah » : c’est ainsi que le plan du Hezbollah a été contrecarré
Le porte-parole de Tsahal, le général de brigade Ran Kochav, s’est entretenu ce matin (dimanche) avec Golan Yokfaz et Anat Davidov dans leur émission sur 103FM et a fourni plus de détails sur l’ incident : « Toute la zone économique se trouve en territoire israélien. ».
Le général de brigade Ran Kochav a évoqué l’interception de l’avion s’approchant de l’espace aérien de la plate-forme de Karish l’affaire de la mort de la journaliste Shirin Abu Aqla et les négociations sur la question des prisonniers et des personnes disparues.
Au début de l’interview, le général de brigade Kochav a décrit l’interception du drone et a déclaré que les premières informations de renseignement avaient été reçues à ce sujet : « Leur mission est de défendre Israël. Depuis l’enquête initiale que nous avons menée, le Hezbollah fait voler trois avions sans pilote, du Liban au l’espace maritime, vers ce que nous appelons la zone économique d’Israël, et les systèmes de détection suivent tout au long du vol de l’avion. pas très rapide, mais très difficile à détecter, mais nos systèmes de détection sophistiqués les détectent, et c’est là qu’une procédure de combat est réellement menée. »
Israël peut-elle se contenter de ce type d’opération ?
Ceci n’est pas une solution à long terme. Les drones ne sont plus une arme chère, et peuvent être envoyés en nombre. A contrario le système de défense aérien et les missiles hypersoniques utilisés coûtent eux très chers. Il y a donc derrière cela un désavantage pour Israël.
Il convient donc de faire comprendre au Hezbollah que lui aussi peut payer un coût plus cher et le Liban doit aussi comprendre qu’il n’est pas un spectateur innocent. Bien qu’il y ait un gouvernement de transition, Tsahal doit passer un message fort avant que cela ne dégénère.
La situation économique du Liban et son besoin d’aide internationale sera mis dans la balance, d’autant que l’alliance des 30 pays contre le Hezbollah (voir notre article) s’est réunie cette semaine, et que celle-ci est en capacité – et dans la nécessité aussi par rapport à ses besoin de gaz de cette zone – de faire passer le message aux libanais.
Les intentions du Hezbollah contre la plateforme de gaz Karish
Une vengeance du Hezbollah mais aussi la volonté de faire échouer les pourparlers autour de la plateforme de gaz Karish dont le Liban conteste la propriété israélienne: c’est ainsi que l’on peut analyser l’envoi de 3 drones au-dessus de la plateforme par le Hezbollah.
« Prêt à défendre ses infrastructures »
Réagissant à cet incident, le ministre israélien de la Défense Benny Gantz a écrit sur Twitter que l’État d’Israël « est prêt à défendre ses infrastructures contre toute menace ». « L’organisation terroriste Hezbollah sape la capacité de l’État libanais à parvenir à un accord sur la frontière maritime, qui est pourtant vital pour l’économie libanaise et ses citoyens. Ceci en dépit des intentions d’Israël d’avancer dans les négociations pour résoudre le problème, a-t-il ajouté. Israël continuera de protéger ses atouts et se considère obligé et en droit d’agir et de répondre à toute tentative de lui nuire ».
Cette action terroriste intervient quelques heures après une attaque, attribuée à Israël, sur le port syrien de Tartous contre une livraison d’armes pour le Hezbollah. Ces dernières semaines, l’Iran tente de faire passer de l’armement anti-aérien en Syrie afin de contrer les attaques israéliennes. Ce matériel ne peut être acheminé que par voie maritime et l’hypothèse la plus probable est qu’il arrive au port de Tartous qui est sous surveillance russe.
Outre cet objectif, l’envoi des drones est une façon pour le Hezbollah de faire pression sur le médiateur américain dans le cadre des négociations entre Israël et le Liban sur la limite des eaux territoriales. Le Hezbollah veut que le gouvernement libanais ne cède rien et exige un déplacement vers le sud des eaux territoriales libanaises afin de réduire celles israéliennes et d’y inclure des gisements de gaz. L’organisation terroriste, par cette attaque, entend envoyer un message d’intimidation aux négociateurs mais aussi aux investisseurs potentiels dans le gisement de gaz israélien.
Le Hezbollah a ouvert aujourd’hui un nouveau front dans sa lutte contre Israël. Il a montré qu’il n’hésiterait pas à utiliser des drones, voire des drones armés contre les intérêts israéliens en mer. Israël, quant à lui, lui a montré que toute tentative d’agir dans cette zone était, ni plus ni moins, qu’une atteinte à sa souveraineté et que l’agresseur en paiera le prix.
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