Israël et le Hezbollah : vers une guerre d’envergure au Liban

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Ce samedi matin, une trentaine de missiles ont été lancés par le Hezbollah en direction de la ville de Safed et du village voisin de Mushara, dans le nord d’Israël. Ce déluge de roquettes a ciblé des zones résidentielles et des localités traditionnelles, telles que Safed, Rosh Pina et Hazor HaGalil, particulièrement touchées alors que de nombreux habitants se rendaient aux synagogues pour la prière du Shabbat. Ces attaques sont d’autant plus symboliques qu’elles interviennent à un moment de recueillement religieux.

En réponse, l’armée israélienne a frappé des positions du Hezbollah dans la région de Harmel, située à environ 150 kilomètres de la frontière israélo-libanaise. Ces frappes ont entraîné des pertes humaines, selon les médias libanais, bien que le bilan précis reste incertain. Israël a également intensifié ses attaques aériennes, menant environ 150 frappes en moins d’une semaine, non seulement dans les zones frontalières, mais aussi dans des régions plus profondes du Liban.

Un responsable du Hezbollah, cité par le média libanais Al-Diyar, a affirmé que leur mouvement est passé d’un soutien aux combats à Gaza à une véritable guerre existentielle contre Israël. Selon cette source, le Hezbollah se prépare à une éventuelle invasion terrestre israélienne, qu’il considère comme une erreur stratégique majeure de la part de Tel-Aviv. Le responsable a averti qu’une telle incursion serait « désastreuse » pour Israël, et que les plans de création d’une zone tampon à la frontière reposent sur des « illusions ».

Cette déclaration souligne l’ampleur du conflit et la détermination du Hezbollah à résister à toute tentative israélienne d’étendre son contrôle dans la région. Le groupe chiite libanais est bien ancré dans le sud du Liban, et sa capacité à riposter a été démontrée à plusieurs reprises au cours des dernières années.

Le Hezbollah justifie ses tirs massifs sur Safed comme une réponse directe à une attaque israélienne contre son quartier général à Nabatieh, qui aurait causé la mort de 13 personnes, dont des commandants de l’organisation. Cet événement a encore accru les tensions, marquant une escalade majeure dans la confrontation entre les deux parties. Israël, de son côté, continue de viser les infrastructures du Hezbollah dans le but d’affaiblir ses capacités militaires et de dissuader de nouvelles attaques.

Amit Sofer, président du Conseil régional de Marom HaGalil, a exprimé sa frustration face à la situation actuelle dans le nord d’Israël, où les habitants vivent sous la menace constante des roquettes du Hezbollah. Il a salué l’intention du Premier ministre d’étendre les opérations militaires au Liban, en espérant que cette initiative apportera enfin la sécurité tant attendue aux résidents du nord. Sofer estime que seule une action militaire décisive, visant à « écraser l’ennemi », pourra garantir un retour au calme dans la région.

Le Commandement du Nord de l’armée israélienne est désormais confronté à une nouvelle réalité. Le Hezbollah a élargi son champ d’action en atteignant des zones touristiques près du lac de Tibériade, notamment Karkhrom, Korazim et Khokok, ce qui complique encore la situation pour Israël. Les dirigeants militaires israéliens estiment que la prochaine étape pourrait impliquer une opération terrestre au Liban, bien qu’ils soient conscients des risques d’une telle intervention.

La situation au nord d’Israël se dirige vers une intensification des hostilités, avec des frappes aériennes israéliennes de plus en plus fréquentes et une riposte du Hezbollah qui ne faiblit pas. Alors que les deux camps se préparent à une confrontation prolongée, la possibilité d’une guerre d’envergure entre Israël et le Hezbollah devient de plus en plus plausible. Le conflit, désormais perçu par le Hezbollah comme une lutte existentielle, pourrait redéfinir l’équilibre des forces dans la région pour les années à venir.

Jforum.fr

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