Israël et la fin de sa dépendance aux armes étrangères

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Vers une autonomie stratégique ? Israël vise à mettre fin à sa dépendance face aux armes étrangères

La guerre du 7 octobre a marqué un tournant dans l’histoire militaire et stratégique d’Israël, révélant des défis inattendus et des vulnérabilités structurelles. Parmi celles-ci, la dépendance d’Israël à l’égard des approvisionnements en armements étrangers, notamment américains, a suscité des débats et conduit à des décisions stratégiques majeures. Aujourd’hui, le pays s’oriente vers une indépendance accrue en matière de production d’armes, un objectif ambitieux mais essentiel pour garantir sa souveraineté et sa capacité de défense à long terme.

Une dépendance révélée par la crise

La guerre a mis en lumière l’ampleur de la dépendance d’Israël envers les États-Unis pour des armes essentielles, telles que les bombes, les obus d’artillerie et les mortiers. Bien que les relations avec Washington restent solides, des incidents comme le ralentissement des livraisons de matériel militaire ou les tentatives d’embargo par certains élus américains, comme le sénateur Bernie Sanders, ont souligné la fragilité d’un tel système. De surcroît, le sondage YouGov révèle qu’une majorité d’Américains (52 %) soutient désormais l’arrêt des livraisons d’armes à Israël, amplifiant l’urgence d’une autonomie stratégique.

Cette dépendance a eu des conséquences opérationnelles directes. Par exemple, la réticence à utiliser certains types de bombes, jugées stratégiques en raison de leur disponibilité limitée, a conduit Tsahal à adopter des approches moins efficaces, mettant parfois en danger ses soldats.

L’accélération vers l’autonomie industrielle
Face à ces défis, Israël a multiplié les initiatives pour renforcer sa capacité de production nationale. Deux contrats majeurs signés avec Elbit Systems en novembre marquent une avancée significative. Ces accords, d’une valeur totale de 1 milliard de shekels, visent à fournir des milliers de munitions lourdes et à construire une usine de production de matières premières explosives, jusqu’alors importées. Ces projets inscrivent Israël sur la voie d’une indépendance totale en matière de production de bombes et de munitions.

Selon Eyal Zamir, directeur général du ministère de la Défense, ces initiatives sont « une leçon essentielle tirée de la guerre », posant les bases d’une souveraineté industrielle accrue. Ces mesures, qui s’inscrivent dans la politique « bleue et blanche » promue par Elbit Systems, renforcent non seulement la sécurité nationale, mais stimulent également l’économie israélienne.

Une capacité renforcée face à des menaces multiples
L’autonomie en matière d’armement est également cruciale pour faire face à un environnement géopolitique complexe et hostile. Les attaques coordonnées de groupes terroristes comme le Hamas, le Hezbollah ou encore les Houthis ont mis en évidence la nécessité pour Israël de disposer d’une chaîne d’approvisionnement sécurisée et indépendante. Ces groupes, malgré leurs revers militaires, continuent de menacer la population israélienne et les infrastructures stratégiques.

Dans ce contexte, la capacité d’Israël à produire localement des munitions, des fusils d’assaut et d’autres équipements critiques renforce non seulement son endurance opérationnelle, mais réduit également son exposition aux pressions politiques extérieures.

Une vision pour l’avenir
La transition vers une autonomie accrue en matière d’armement reflète une prise de conscience stratégique et une volonté de réduire les influences étrangères sur les décisions militaires israéliennes. Si une indépendance totale reste irréaliste, les avancées récentes montrent qu’Israël est déterminé à minimiser sa vulnérabilité.

La guerre du 7 octobre aura ainsi servi de catalyseur pour une transformation majeure de l’industrie de défense israélienne. Ces efforts ne se limitent pas à la sécurité nationale, mais s’étendent également à la consolidation de l’économie locale, illustrant l’interconnexion entre souveraineté, innovation et résilience.

Jforum.fr

1 Commentaire

  1. Vous plaisantez, n’est-ce pas ? Il n’y avait pas besoin de de drame du 7/10 pour voir à quel point Israël dépend de ses « amis » pour son armement. C’est cette dépendance qui le rend vulnérable essentiellement aux pressions internationales. Et sa « gentillesse », jusque dans ses opérations militaires.
    « Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge ! » Antigonos II Doson roi de Macédoine (229-220 av. J.-C.) ou Voltaire

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