Une séparation totale et définitive avec Gaza
Israël a annoncé qu’il n’avait pas l’intention de rouvrir les points de passage de Kerem Shalom et d’Erez vers Gaza après l’attaque du 7 octobre, marquant ainsi un changement significatif dans la politique régionale. Le ministre des Affaires étrangères, Eli Cohen, a déclaré aux journalistes que ces points de passage resteraient fermés, allant à l’encontre des aspirations internationales de réunification à long terme entre Gaza et les zones palestiniennes de Cisjordanie.
Eli Cohen a indiqué que même une fois les otages libérés, ces points de passage ne seraient pas rouverts. Pour pallier cette fermeture, il a évoqué un plan actuellement en discussion sérieuse, selon lequel les marchandises entreraient et sortiraient de Gaza via une route maritime nouvellement établie entre l’enclave et Chypre.
Cette annonce a suscité des réactions divergentes. Miriam Marmur, directrice du plaidoyer public pour l’ONG israélienne Gisha – Centre juridique pour la liberté de mouvement, a exprimé son opposition à la fermeture permanente des points de passage. Elle a souligné que cela compromettrait la possibilité d’un État palestinien inclusif, englobant à la fois Gaza et la Cisjordanie. Les points de passage entre Israël et Gaza jouent un rôle central dans les échanges économiques, culturels et sociaux entre ces régions.
Le ministre Cohen a également évoqué la possibilité de diviser définitivement Gaza de la Cisjordanie et d’Israël, une mesure qui pourrait contrecarrer les efforts de nombreux responsables américains et européens qui prévoient de faire pression en faveur d’une solution à deux États dans le conflit israélo-palestinien.
Bien que le Premier ministre Benjamin Netanyahu ait exprimé son soutien à la reconstruction de Gaza, dirigée par un nouveau gouvernement palestinien, les déclarations récentes indiquent un possible changement de cap politique dans la région. Certains experts estiment que cette décision est davantage politique que liée à des questions de sécurité, soulignant qu’Israël a une obligation fondamentale de faciliter l’aide humanitaire de base à Gaza. La situation évolue rapidement, et l’avenir des relations entre Israël, Gaza et la Cisjordanie reste incertain.
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