Le déconfinement a commencé ce dimanche en Israël. De manière progressive, encadrée et limitée à certaines personnes et certaines activités. Un bilan sera fait dans quinze jours avant de passer à la seconde étape. Si la situation sanitaire le permet.
Après cinq semaines de confinement strict où seuls 15 % des salariés se rendaient à leur travail, le gouvernement israélien a décidé, au vu des chiffres sanitaires et économiques, de lancer ce dimanche la première étape du déconfinement.
A ce jour, le pays compte 13.362 personnes diagnostiquées avec le Covid-19 et 171 décès sur une population de 9 millions, ce qui place Israël à un des plus bas niveaux de mortalité par rapport au nombre d’habitants.
Coût économique
Sur le plan économique, la pandémie aurait déjà coûté l’équivalent de 11 milliards d’euros aux entreprises privées israéliennes sans compter le secteur aérien. D’après une étude publiée par le Bureau central des statistiques, 47 % des entreprises ne survivront pas si leur activité doit rester à l’arrêt un deuxième mois. Israël compte 3,8 millions de salariés qui peuvent bénéficier d’une certaine protection sociale et 500.000 indépendants qui n’en ont pas.
La Banque d’Israël prévoit une contraction du PIB de plus de 5 % pour 2020 et un fort rebond (8,7 %) en 2021, avec un taux de chômage annuel de 10 % alors qu’il était de 3,4 % avant la crise et qu’il est actuellement de 26,5 % ! « Ces prévisions sont calculées sur la base d’un arrêt de deux mois. Si l’économie s’arrête plus longtemps, ce sera pire », précise une experte du ministère des Finances, soucieuse de son anonymat.
Un tiers des employés
« Nous ne revenons pas à la normale, mais à un travail en période de coronavirus », a précisé Shaï Babad, directeur général du ministère des Finances. Cela a quatre conséquences majeures. D’abord, le déconfinement est progressif et se fait par étapes. Ensuite, le retour au travail est limité à 30 % des employés dans l’industrie et les services, mais il pourra être plus important dans la high tech et certaines industries clés. Les petits magasins indépendants sur rue peuvent rouvrir.
Enfin, le travail est soumis à de nombreuses contraintes : port du masque, prise de température de tous les employés quand ils arrivent au travail, pas de réunion de plus de 10 personnes, maintien à deux mètres de distance, hygiène des mains, etc. Et pour finir, le confinement reste la règle pour nombre de personnes et d’activités : les plus de 67 ans, malades chroniques, enfants et les centres commerciaux, magasins de vêtements ou jouets, coiffeurs, tourisme, culture et restauration…
La question du ramadan
Le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, a précisé qu’à l’issue de cette première étape de quinze jours, il sera possible d’élargir le déconfinement . Mais si la situation sanitaire se détériore, il faudra faire marche arrière. Pour éviter une nouvelle vague de contagion, plusieurs villes arabes israéliennes en Galilée sont hermétiquement fermées comme l’ont été certaines villes juives la semaine dernière. Raison pour laquelle le Premier ministre a appelé « les citoyens musulmans à fêter le ramadan uniquement au sein de la famille nucléaire, comme les juifs ont fêté » (Pess’ah), sachant que les musulmans représentent près de 20 % de la population israélienne. Verdict lors de la première soirée du ramadan, ce 23 avril.