Israël-Emirats : Qui n’est pas pour l’élimination du coronavirus ?

Israël-Emirats : Qui n’est pas pour l’élimination du coronavirus ?

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Jeudi dernier, lors d’une cérémonie de remise des diplômes, le Premier ministre Netanyahu a surpris en annonçant une collaboration spéciale avec les Émirats arabes unis pour combattre le Corona. “Dans quelques instants”, a-t-il annoncé, “les Émirats arabes unis et l’État d’Israël vont annoncer leur coopération dans la lutte contre le Corona”. Il a expliqué que la collaboration se concentrerait sur la recherche et le développement et améliorerait la sécurité sanitaire des résidents de toute la région. Le message promis ne s’est pas immédiatement réalisé.

Quelques heures plus tard, une porte-parole des EAU, Hind al-‘Ayiba, a publié une déclaration partielle. Selon son annonce, deux sociétés privées des Émirats arabes unis ont signé un contrat avec deux sociétés israéliennes pour développer une technologie de recherche pour lutter contre Corona. Deux heures se sont écoulées, et une annonce similaire a été faite par le directeur général du ministère de la Santé.

La collaboration annoncée entre les ministères de la santé des deux côtés est une communication officielle entre les gouvernements. La recherche conjointe entre entreprises privées est une entreprise époustouflante, mais beaucoup moins révolutionnaire. Le résultat peut être le même, mais politiquement, la différence équivaut à celle entre le ciel et la terre. Sur le plan politique, le professionnalisme se pose : quel serait l’avantage de la coopération scientifique avec un Etat arabe, pour un pays comme Israël où il existe une tradition de recherche, de concentration des esprits et de réalisations technologiques éprouvées ? Les EAU sont une arène de recherche qui n’en est encore qu’à ses débuts. Des conférences scientifiques y sont généralement organisées, ainsi que le début des recherches sur les épidémies, mais cela représente finalement assez peu. On suppose que les Israéliens apporteront la connaissance et l’argent. Jusqu’à ce que la recherche soit terminée, cela peut prendre des années. Alors, quel est le secret d’Etat derrière toute cette histoire?

Trois raisons peuvent motiver la levée partielle du secret, puis un sentiment de rétropédalage. La première est qu’il ne s’agit pas réellement d’entreprises privées, mais plutôt de sociétés-écrans pour des agences de sécurité. La seconde, d’ordre politique et diplomatique : Israël espérait tirer d’Abu Dhabi une déclaration rare qui exprimerait le réchauffement des relations entre les gouvernements, mais n’a reçu qu’un accord à demi-reconnu – et a voulu le faire admettre au pays-tiers. La “mariée” a entendu l’officialisation de cette promesse, l’a regrettée et a annulé la cérémonie. Une troisième possibilité est qu’il y a bien des entreprises privées d’Israël qui sont entrées en contact avec des entités privées à Abu Dhabi, mais pour des raisons qui leur sont propres, elles cherchent à rester masquées. Si tel est bien le cas, quoi de neuf ? Les Israéliens et les émirats font des affaires, gracieuseté des deux gouvernements, depuis les années 1990. Déjà alors, et pendant de nombreuses années, un bureau de représentation commerciale israélien opère ouvertement, tout en continuant de faire profil bas, à Dubaï.

J’ai essayé d’examiner la question dans les cercles de recherche scientifique. C’est une petite industrie, où tout le monde sait tout. Personne n’a jamais entendu parler d’une entreprise israélienne communiquant avec des collègues des Émirats arabes unis pour des recherches conjointes sur le coronavirus. Le ministère de la Santé a répondu par un message intéressant. “Nous sommes en train de développer un moyen de lutter contre le virus corona”, ont indiqué des sources au ministère. Ils mettront en œuvre les accords conformément aux dispositions de la loi et selon toutes les règles de surveillance nécessaires. “

L’essentiel, par exemple à Jérusalem, est que la coopération soit effective, mais on n’en est qu’au début. Ensuite, il faut se demander : si c’est un service à l’humanité, selon Hind al-‘Oyiba, pourquoi maintenir le sceau du secret? Et si le secret est nécessaire, pourquoi l’histoire est-elle publiée? Et si tout va bien et qu’il y a des contacts, pourquoi attendre de réellement lancer la mise en oeuvre? Nous sommes au milieu de la deuxième vague.

L’auteur est le commentateur des affaires arabes de Galé Tsahal

tguvot@maariv.co.i

maariv.co.il

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