Des relations commerciales discrètes, voire secrètes, existaient entre Israël et les Emirats arabes unis bien avant l’accord de normalisation du 13 août dernier, parfois même depuis une trentaine d’années.
L’exposition universelle qui doit s’ouvrir à Dubaï en octobre 2021 pourra officiellement accueillir une délégation israélienne. A lire le ministre émirati des Affaires étrangères, Anwar Gargash, qui a accordé un entretien au think tank américain Atlantic Council, cette hypothèse ne semble pas faire de doute. C’est bien une ère nouvelle qui vient de s’ouvrir au Proche-Orient.
Des relations commerciales discrètes, voire secrètes, existaient entre Israël et les Emirats arabes unis (EAU), parfois même depuis une trentaine d’années. Depuis l’annonce de l’accord de normalisation, les langues se sont vite déliées sur ces relations officieuses. D’après la chaîne israélienne 13, elles représentaient un milliard de dollars par an. Et les nouveaux contrats n’ont pas tardé.
Des accords déjà signés
Dès le 16 août, deux sociétés, l’israélienne Tera et l’émiratie Apex , signaient un « accord commercial stratégique » pour coopérer dans le domaine de la recherche sur la Covid-19. Le lendemain, c’était au tour de Pluristem Therapeutics, basée à Haïfa, et le Centre des cellules souches d’Abu Dhabi (ADSCC) de signer un protocole d’accord pour collaborer en matière de thérapie cellulaire . Ce lundi, les ministres de la santé, israélien et émirati, ont annoncé leur volonté de coopérer dans le domaine sanitaire, notamment dans la lutte contre la Covid-19. D’après plusieurs experts israéliens et américains, la pandémie actuelle a accéléré la nécessité de coopération et, par ricochet, celle d’une normalisation.
Le diamant en vedette
Autre activité commerciale, qui se fera désormais en pleine lumière, celle du diamant. Yoram Dvash, président de la Bourse du diamant d’Israël mais aussi de la Fédération mondiale des bourses du diamant, a souligné que cet accord de normalisation « ouvrira un vaste horizon de coopération économique entre les deux pays » et que « Dubaï est l’une des plus grandes capitales mondiales du diamant ».
Les investisseurs émiratis seront les bienvenus en Israël pour développer des projets dans la high-tech, notamment dans les secteurs de la sécurité, de l’agriculture, de la santé et de l’eau. « Ils sont parmi les investisseurs les plus pointus au monde [et] sont affamés de technologie », souligne Jon Medved, fondateur et directeur général de Our Crowd, plateforme leader de financement participatif pour investir dans des start-up mondiales. Dans le domaine sécuritaire, le fait que le directeur du Conseil de sécurité nationale, Meir Ben-Shabbat, conduise des discussions préliminaires avant la poursuite des pourparlers avec les EAU, suscite des spéculations selon lesquelles les Emirats pourraient acquérir le Dôme de fer, système de défense aérienne mobile, développé par la société israélienne Rafael Advanced Defense Systems pour intercepter des roquettes et obus de courte portée.
Cela va être une paix chaleureuse parce que nous n’avons pas mené une guerre contre Israël. Donc, cela ne fait pas partie de la psyché nationale.
Le ministre émirati des Affaires étrangères, Anwar Gargash, est globalement optimiste. « Nous bénéficierons des prouesses technologiques des Israéliens dans certains domaines, et ils bénéficieront du dynamisme de l’économie des Emirats arabes unis. Cela va être une paix chaleureuse parce que contrairement à la Jordanie et à l’Egypte, nous n’avons pas mené de guerre contre Israël. Cela ne fait donc pas partie de la psyché nationale. »