Citoyen d’honneur à titre posthume : le champion cycliste italien Gino Bartali

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Le mémorial de la Shoah à Jérusalem Yad Vashem a fait mercredi citoyen d’honneur à titre posthume le champion cycliste italien Gino Bartali pour avoir sauvé des Juifs pendant la Seconde guerre mondiale.

La cérémonie a été organisée à deux jours du lancement du tour d’Italie cycliste (Giro), qui commence cette année à Jérusalem, une première dans l’histoire des grands tours qui n’ont jamais fait d’incursion hors d’Europe.

En 2013 déjà, l’héroïque cycliste mort en 2000 à l’âge de 85 ans, avait été fait “Juste parmi les nations” par Israël. Il s’agit de la plus haute distinction décernée par l’Etat juif ceux qui ont sauvé, au péril de leur vie, des Juifs pendant la Shoah.

Pour faire reconnaître par Yad Vashem les mérites du défunt champion, la communauté juive d’Italie, en particulier de sa ville, Florence, n’avait pas ménagé ses efforts pour recueillir des témoignages directs manquants et décisifs.

“Pendant l’occupation allemande de l’Italie (à partir de septembre 1943), Bartali, un fervent catholique, faisait partie d’un réseau de sauvetage conduit par le rabbin de Florence Nathan Cassuto conjointement avec l’archevêque de Florence le cardinal Elia Angelo Dalla Costa”, a expliqué dans un communiqué Yad Vachem, mémorial consacré au souvenir et à l’étude de la Shoah. “Gino Bartali servait de messager au réseau, dissimulant des documents falsifiés dans sa bicyclette et les transportant entre les villes, sous le couvert de son entraînement”.

En effet, pour permettre de l’échappée belle à des Juifs en danger, Bartali quittait régulièrement son domicile florentin sous couvert de sorties d’entraînement pour faire le tour des couvents, dissimulant dans la selle et le cadre de son vélo des photos et autres documents pour établir de faux papiers. Bartali fut arrêté à deux reprises pendant la Seconde Guerre mondiale, la première fois pour avoir cherché à trouver refuge au Vatican, la seconde après avoir participé à des envois de vivres.

Á la fin de la Seconde guerre mondiale, Bartali reprend la compétition et remporte un deuxième Tour de France, dix ans après le premier, en 1948. Victime d’un grave accident en 1953, il met un terme à sa carrière en 1955.

Son nom est gravé sur un mur, dans la forêt de Jérusalem, aux abords de Yad Vachem, mur qui recense les 24.000 personnes considérées comme “Justes parmi les nations”.

 

Yaakov Tanenbaum – © Le Monde Juif .info | Photo : DR

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