Iran : qui est Esmaïl Ghaani, le militaire qui remplace le général Qassem Soleimani ?

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Nommé samedi par le président Khameini, le général de brigade Esmaïl Ghaani est le nouveau chef de la force Al-Qods. Il était tout à la fois un ami et le bras droit de Qassem Soleimani. Il figure aussi depuis de nombreuses années sur la liste noire de Washington.

Téhéran n’a pas tardé pour trouver un remplaçant au général Qassem Soleimani, tué en Irak dans un raid de l’armée américaine. Le militaire, dont les funérailles ont attiré des milliers de personnes ce lundi à Téhéran, n’était pas nécessairement aisé à remplacer.

Mais visiblement et parant peut-être au plus pressé pour ne pas laisser vacant trop longtemps ce poste-clé, Téhéran a choisi un autre officier supérieur et surtout un proche du général défunt. C’est en effet depuis samedi le général de brigade Esmail Ghaani qui est le nouveau chef de la force Al-Qods. Un officier supérieur au fait des affaires de cette force en charge des opérations extérieures iraniennes, puisqu’il était le bras droit du général Qassem Soleimani depuis plus de vingt ans.

Compagnons d’armes et amis sur le champ de bataille

La  biographie publiée, après sa nomination, par l’agence de presse iranienne IRNA  rappelle qu’âgé de 62 ans, Esmail Ghaani occupait jusqu’à maintenant et depuis 1997, le poste de commandant adjoint de la Force Al-Qods. Et que sa nomination avait coïncidé avec celle de Qassem Soleimani au poste de numéro un.

« Nous sommes tous les deux des enfants de la guerre », a par le passé expliqué Esmail Ghaani pour évoquer le fait que Qassem Soleimani et lui se connaissaient de longue date et qu’ils avaient tous deux fait leurs premières armes dans les années 80, lors de la guerre entre l’Iran et l’Irak. C’est à cette époque que de simples compagnons d’infortune dans cette guerre, ils étaient devenus amis sur les champs de bataille. De son côté, l’agence iranienne Tasmin évoque aussi son rôle dans certains services de renseignements militaires iraniens.

Liste noire de Washington

Mais si les médias iraniens restent généraux sur les activités d’Esmail Ghaani, les renseignements occidentaux sont plus prolixes. Et soulignent que, de longue date, il a joué un rôle essentiel dans les agissements de la force Al-Qods. Certains analystes soupçonnent que les deux hommes se sont partagé le travail : Qassem Soleimani avait en charge les pays situés à l’ouest de l’Iran, dont l’Irak et la Syrie, tandis que le terrain de chasse d’Esmail Ghaani était à l’Est et englobait l’Afghanistan et le Pakistan.

A son poste de numéro deux il aurait notamment été en charge de superviser les aspects de la logistique financière des opérations menées sur le terrain. Mais pas uniquement. En 2010 son nom apparaît après l’interception d’une cargaison d’armes dans le port de Lagos, au Nigeria. Des armes qui étaient transportées clandestinement.

A la même époque, il ne cache pas, dans les médias iraniens, l’importance du rôle de Téhéran en Syrie. Laissant entendre ainsi explicitement et pour la première fois dans la bouche d’un personnage officiel, que la force Al-Qods est présente sur place. Plus récemment, en 2015, il avait laissé entendre que l’Iran avait envoyé des armes aux Palestiniens afin que ceux-ci puissent combattre Israël.

Ces affaires et d’autres lui valent d’être, depuis 2012, en bonne place sur la liste des personnalités iraniennes sous le coup d’un gel de leurs actifs et d’une interdiction de transactions avec des entités américaines par le Trésor américain.

Claude Fouquet – www.lesechos.fr

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