L’ UE s’est effectivement transformée en un instrument de l’Iran pour contourner les sanctions américaines
On ne saurait reprocher aux dirigeants d’un continent progressiste autoproclamé, où le pire génocide de l’histoire moderne a été perpétré, il y a quelques décennies, d’être plus prédisposé à s’associer aux États-Unis, premier pourvoyeur et garant de la liberté dans le monde, qu’avec l’Iran, le plus grand sponsor du terrorisme dans le monde, qui a juré, à plusieurs reprises, d’achever le travail de Hitler en éliminant le seul État juif.
Mais on se tromperait quand même.
Lundi, la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, et les principaux diplomates britanniques, français et allemands, ont publié une déclaration conjointe exprimant leur “profond regret” sur la réimposition des sanctions américaines contre la République islamique.
“Nous sommes déterminés à protéger les opérateurs économiques européens engagés dans des affaires légitimes avec l’Iran”, ont écrit les responsables politiques. “C’est la raison pour laquelle le statut de blocage, mis à jour par l’Union européenne, entre en vigueur le 7 août pour protéger les entreprises européennes … de l’impact des sanctions extraterritoriales américaines.”
La «loi de blocage» – une loi adoptée dans une juridiction pour empêcher l’application d’une loi promulguée dans une autre juridiction – interdit essentiellement aux entreprises de l’UE de se conformer aux sanctions américaines et prévoit des mécanismes permettant aux entreprises de recouvrer les dommages provoqués contre elles par l’application des sanctions ou en annulant les condamnations à leur encontre, provenant de tribunaux étrangers.
Pour faire bonne mesure, l’UE s’est engagée à “préserver et à maintenir des canaux financiers efficaces avec l’Iran et à poursuivre les exportations iraniennes de pétrole et de gaz”.
L’UE s’est transformée en outil iranien, après que l’administration Trump a rejeté ses appels à bénéficier d’exemptions des nouvelles sanctions financières ; qui, à son tour, a suivi des mois de prosternation de l’UE devant Téhéran, sous la forme d’un “processus de négociation” visant à verser un pot-de-vin suffisamment important pour inciter la République islamique à rester dans le Plan d’action global, plus communément appelé l’accord nucléaire iranien.
Tout cela s’est précipité lorsque le président Donald Trump, en mai, a défié la communauté internationale, en retirant Washington du pacte atomique et qu’il a promis de réimposer des sanctions au régime iranien. Le premier lot devait entrer en vigueur à minuit heure locale de l’Est (des Etats-Unis), empêchant l’Iran d’acheter des dollars américains, ainsi que son commerce d’or et de métaux précieux, entre autres. Un deuxième train de mesures ciblant les secteurs essentiels de l’énergie et de la navigation de Téhéran entrera en vigueur en novembre.
Depuis que le président Trump a renoncé à l’accord sur le nucléaire, la monnaie de l’Iran, le rial, a perdu la moitié de sa valeur, une cause majeure des troubles civils croissants dans le pays. De plus, malgré la capitulation de Bruxelles, les entreprises européennes ont quitté le marché iranien en masse (le dernier en cours étant l’Allemand Daimler-Benz), mettant à rude épreuve une économie déjà fragile.
Et les choses vont s’aggraver pour le régime, qui continue à semer la mort et la destruction par le biais de ses supplétifs en Syrie, où le Corps des gardiens de la révolution a dirigé l’anéantissement de son peuple par le dictateur Bachar al-Assad, ainsi qu’en Irak et au Yémen. L’Iran est déjà le souverain effectif dans ce que l’on appelle le Liban, projetant sa domination par l’intermédiaire du Hezbollah qui contrôle le gouvernement et les forces armées.
Alors que l’Iran est en marche depuis l’accord nucléaire de 2015 – pour lequel il a bénéficié d’une aubaine d’environ 100 milliards de dollars – sa situation est devenue de plus en plus précaire, depuis que le président Trump a pris ses fonctions. À présent que des manifestations éclatent à l’échelle du pays et que son économie est au bord de l’effondrement, Téhéran aurait commencé à mener des négociations de coulisses avec la Maison Blanche, par le biais de médiateurs à Oman.
Dimanche, les médias israéliens ont rapporté que le président Trump pourrait même rencontrer son homologue iranien Hassan Rouhani, le mois prochain, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies.
En d’autres termes, l’Iran a le dos au mur, précisément là où le gouvernement Obama et les Européens ont offert aux mollahs une ligne de survie sous la forme d’un accord totalement inadéquat, qui a complètement fait abstraction des activités atomiques de Téhéran, de son expansionnisme dans la région et de son programme de missiles balistiques illicites.
Et juste au moment où le pays-voyou commence à ressentir à nouveau la douleur, l’Europe fait, une fois encore, tout son possible pour contourner les États-Unis et soutenir les mollahs.
Essentiellement, l’UE a pris le parti de la Russie, de la Chine et de la Corée du Nord et pour quoi?
L’Iran est évidemment un grand marché et l’UE a détruit son propre poids financier grâce à la mise en œuvre de politiques socialistes ; mais il ne fait aucun doute que le bloc peut résister à la tempête, comme ce fut le cas lorsque des sanctions avaient déjà été infligées à la République islamique.
Peut-être alors, l’UE craint-elle que d’avoir fermé les yeux pendant trente ans sur les activités du Hezbollah sur son sol puisse revenir le hanter. En effet, il est devenu évident, le mois dernier, que la perversité de l’Iran s’est infiltrée et répandue dans le bloc, quand un diplomate iranien basé en Autriche a été arrêté pour avoir planifié une attaque terroriste en France.
Un argument tout aussi convaincant est que l’UE agit simplement par méchanceté, par grand dédain pour le président Trump. Cela n’a jamais été le grand amour, entre Bruxelles et Washington et le dirigeant américain n’a pas hésité à critiquer les alliés traditionnels des États-Unis.
Mais agir avec malveillance lorsque le destin de millions de vies est en jeu est la définition même de l’imprudence.
Alors que l’Europe n’a manifestement pas tiré les leçons de son passé, la boussole morale des États-Unis semble au moins aujourd’hui intacte. Pour sa part, le peuple juif est de nouveau poussé au croisement des frontières entre le bien et le mal.
Cette fois, c’est peut-être Israël qui rappelle à l’Europe où la ligne est tracée.
Adaptation : Marc Brzustowski