Iran, le piratage de la télé signe la fin du régime

Iran, le piratage de la télé signe la fin du régime

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En Iran, la télévision d’Etat piratée tandis que les manifestations contre le pouvoir entrent dans leur quatrième semaine.

De nouvelles protestations ont été signalées au cours du week-end dans plusieurs universités de Téhéran et dans les régions à majorité kurde du nord du pays, où des manifestants et un membre des gardiens de la révolution ont été tués.

Les manifestations et rassemblements antigouvernementaux en Iran sont entrés dans leur quatrième semaine, avec de nouvelles protestations signalées, samedi 8 et dimanche 9 octobre, dans plusieurs universités de Téhéran et dans les régions à majorité kurde du nord du pays, d’où était originaire Mahsa Amini.

La mort de cette jeune femme de 22 ans, le 16 septembre après son arrestation par la police des mœurs pour un port de voile non réglementaire, a été l’étincelle qui a allumé la contestation. Depuis, les rassemblements quotidiens dans presque toutes les provinces du pays, contre le règlement vestimentaire religieux et plus largement contre le régime théocratique, sont sévèrement réprimés.

La chaîne de télévision d’Etat a par ailleurs été brièvement piratée samedi, pendant la retransmission d’une prise de parole du Guide suprême, Ali Khamenei. Une photographie de l’ayatollah entouré de flammes, est apparue pendant une quinzaine de secondes avec les phrases « Rejoins-nous et soulève-toi »« Le sang de notre jeunesse coule de tes griffes » ainsi qu’une chanson reprenant le slogan du soulèvement de la jeunesse iranienne, « Femme, vie, liberté ».

Samedi, des manifestations ont eu lieu dans les universités de Sharif et d’Azad, ainsi que dans plusieurs quartiers et dans le bazar de Téhéran, selon Associated Press. Le campus de Sharif, la plus importante université scientifique d’Iran, est fermé depuis de violents incidents entre étudiants et policiers le week-end dernier.

« Nous attendons tous que quelque chose se passe, comme une bombe à retardement »

La province iranienne du Kurdistan, d’où était originaire Mahsa Amini, continue d’être l’un des épicentres des manifestations depuis quatre semaines. Selon le Kurdistan Human Rights Network, une ONG basée en France, des rassemblements ont eu lieu samedi dans la capitale, Sanandaj, et dans les villes de Javanrud, Kamyaran, Bukan et Mahabad, au cours desquels deux personnes ont été tuées et cinquante-sept autres arrêtées.

Selon Iran Human Rights (IHR), ONG basée à Oslo, au moins quatre-vingt-douze manifestants ont été tués et des centaines d’autres arrêtés depuis le 16 septembre. Le dernier bilan donné par les médias officiels iraniens remonte au 27 septembre, avec un bilan « d’une soixantaine » de morts. Quant aux policiers, membres des gardiens de la révolution ou de la milice des bassidji, le nombre de tués atteint quatorze, selon Téhéran. L’Etat iranien a également mis en place de sévères restrictions à l’accès à Internet pour contrôler ce qu’il appelle « des émeutes », notamment des blocages d’Instagram et de WhatsApp, ainsi qu’une surveillance des VPN.

Le président iranien appelle les étudiants à être « vigilants »

Pendant que la contestation continuait dans certaines universités de Téhéran, le président iranien, Ebrahim Raïssi, était à Al-Zahra, première université exclusivement féminine de l’Iran, pour démentir toute implication des forces de l’ordre dans la mort de Mahsa Amini. Selon un communiqué de la présidence iranienne, il a déclaré devant les étudiantes :

« L’ennemi pensait qu’il pouvait atteindre ses objectifs dans les universités, ignorant le fait que nos étudiants et professeurs sont vigilants et ne permettront pas aux faux rêves de l’ennemi de se réaliser. »

Selon un rapport médical rendu public le 7 octobre par les autorités iraniennes, la mort en détention de Mahsa Amini est liée à une maladie du cerveau et n’a pas été causée par des coups. Peu de temps après sa mort, son père avait pourtant assuré à l’agence FARS que sa fille était « en parfaite santé ».

L’Iran, ennemi irascible d’Israël, est en train de connaître le sort réservé à ceux qui veulent s’en prendre au peuple Juif.  Exode 14-14 L’Éternel combattra pour vous ; et vous, gardez le silence. Ce régime de mollahs qui a armé les terroristes qui ont tué des centaines d’innocents dans le monde au nom d’Allah voit sa fin arriver à grands pas. Il fera preuve d’une grande férocité, mais cette dernière se retournera contre tous ceux qui ont participé à l’asservissement du peuple iranien pendant des années et aura assassiné des milliers d’innocents à travers le monde. Une fois de plus, il faut souligner que la Morale gouverne l’histoire. Et si elle prend du temps pour se manifester, c’est pour mieux faire comprendre à l’homme qu’il est le premier responsable du malheur qu’il met en œuvre ou qu’il laisse se réaliser sous ses yeux sans jamais réagir.

Un groupe se faisant appeler Edalat-e Ali (La justice d’Ali) est parvenu à interrompre les programmes de la télévision nationale iranienne pour diffuser des messages de soutien à la contestation dans le pays. Un groupe soutenant la contestation en Iran, déclenchée par la mort de Mahsa Amini, a piraté une chaîne de la télévision d’État, diffusant une image du guide suprême Ali Khamenei en feu.

« Le sang de nos jeunes dégouline de tes doigts », indique un message apparu à l’écran lors de la diffusion samedi soir du journal télévisé, accompagnant une photo manipulée d’Ali Khamenei,  montré entouré de flammes, la tête dans le viseur. « Il est temps de ranger tes meubles (…) et de te trouver un autre endroit pour y installer ta famille à l’extérieur de l’Iran », peut-on lire sur un autre message accompagnant la photo. La cyberattaque, qui a duré quelques secondes, a été revendiquée par un groupe se faisant appeler Edalat-e Ali (La justice d’Ali) qui appuie le mouvement de contestation en Iran, le plus important depuis les manifestations contre la hausse des prix l’essence en 2019.

L’Iran est le théâtre de manifestations depuis la mort le 16 septembre de Masha Amini, une femme kurde iranienne de 22 ans décédée trois jours après son arrestation par la police des mœurs à Téhéran pour avoir, selon celle-ci, enfreint le code vestimentaire strict pour les femmes en République islamique d’Iran.

L’ONG Iran Human Rights basée à Oslo a fait état d’au moins 95 morts depuis le 16 septembre. 

L’ONG Iran Human Rights basée à Oslo a fait état d’au moins 95 morts depuis le 16 septembre. Selon un dernier bilan iranien donné le 27 septembre, environ 60 personnes ont été tuées, dont une dizaine de policiers. En août 2021, Edalat-e Ali avait mis en ligne des vidéos montrant des gardiens de la prison d’Evine à Téhéran, en train de battre ou de maltraiter des détenus.

Plusieurs médias en persan basés à l’étranger ont partagé sur les réseaux sociaux une vidéo montrant la cyberattaque de samedi. Vers la fin de la vidéo, on peut voir le présentateur du journal télévisé l’air crispé, ses yeux fixant la caméra. En Iran, l’agence de presse Tasnim a confirmé que la télévision d’État avait « été piratée pendant quelques instants par des agents anti-révolutionnaires ».

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Soulèvement en Iran – 192 noms de martyrs du soulèvement publiés jusqu’à présent.

L’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK) a publié les noms de 10 autres martyrs du soulèvement du peuple iranien à midi ce 8 octobre 2022. De cette manière, 192 noms de martyrs de ce soulèvement ont été publiés jusqu’à présent, dont un grand nombre ont moins de 18 ans.

Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a déclaré que le souvenir des martyrs, des jeunes et des adolescents, du Kurdistan au Lorestan, de l’Azerbaïdjan au Sistan-Baloutchistan, du Mazandaran au Guilan et de Téhéran à Kerman vit dans le cri de « à bas Khamenei » lancé par des millions d’Iraniens aux quatre coins de la patrie enchainée. Leur souvenir renforce encore plus la détermination du peuple iranien à poursuivre le soulèvement jusqu’à la liberté. Elle a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU, l’Union européenne et ses pays membres à prendre des mesures immédiates pour faire cesser les tueries et les effusions de sang par le régime et faire libérer les prisonniers du soulèvement.

JForum.fr – Le Monde – AFP – Illustration : shutterstock

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