Tensions américano-iraniennes persistantes
Alors que Washington et Téhéran se préparent pour un nouveau cycle de négociations à Mascate, la capitale d’Oman, les États-Unis affichent un front particulièrement divisé. L’administration Trump se montre incapable de définir une position unifiée sur la question nucléaire iranienne, ce qui soulève des inquiétudes croissantes sur la solidité des négociations à venir.
À l’opposé, des figures telles que le secrétaire d’État Marco Rubio et le conseiller à la sécurité nationale Mike Walz exigent une suppression totale des capacités nucléaires iraniennes, une position qui s’aligne sur celle du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Ces responsables s’appuient sur une doctrine de fermeté, ne laissant aucune marge à l’Iran pour conserver son infrastructure nucléaire.
La confusion est aussi visible dans les prises de parole publiques. Carolyn Levitt, porte-parole de la Maison Blanche, a tenu un discours ambivalent : elle a exprimé la volonté du président Trump de résoudre la crise par la négociation, tout en insistant sur l’objectif final d’un Iran sans programme nucléaire. Tammy Bruce, du Département d’État, a elle aussi souligné qu’aucun enrichissement ne serait accepté, tout en précisant que le contenu réel des discussions restait confidentiel.
En parallèle, les préparatifs militaires avancent. Des bombardiers stratégiques B-2 américains ont été déployés à portée de frappe de l’Iran. Ces avions, capables de transporter les bombes anti-bunker les plus puissantes, pourraient théoriquement cibler les installations nucléaires les plus profondément enfouies, comme celles de Natanz et de Fordow. Toutefois, les analystes militaires avertissent que même une attaque de cette envergure ne pourrait qu’ajourner le programme iranien, sans réellement le stopper.
Sur le plan technique, l’Iran dispose déjà de deux des trois éléments requis pour produire une arme nucléaire : la matière fissile et les vecteurs de transport, grâce à ses missiles balistiques et à ses avancées spatiales. Le troisième élément, un dispositif de détonation sophistiqué, pourrait être développé en quelques mois selon certains experts. Si l’accord avec Moscou pour l’achat d’avions de chasse SU-35 se concrétise, Téhéran pourrait également acquérir la capacité de livrer une bombe nucléaire par voie aérienne.
Dans ce climat incertain, la position iranienne reste ferme. Le pays rejette toute idée de démantèlement total, refuse le modèle libyen préconisé par Israël, et insiste pour conserver l’uranium enrichi sur son sol. Ali Shamkhani, conseiller de l’ayatollah Khamenei, a même menacé de déplacer les stocks vers des lieux secrets si les menaces militaires persistaient, et évoqué l’expulsion des inspecteurs internationaux.
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