Kippa sur les têtes, talit sur les épaules et chandeliers à neuf branches bien en vue: une petite organisation tente de faire renaître ‘Hanoucca en Irak, déserté par sa communauté juive au gré des conflits régionaux et des violences dans le pays.
Al-Qoch, localité chrétienne du nord, à 50 km de Mossoul, l’ancienne « capitale » autoproclamée du groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Irak, a vécu cette année sa première fête juive des lumières, ‘Hanoucca, qui commémore la libération du Temple de Jérusalem en 164 avant l’ère actuelle.
Dimanche, ils étaient une vingtaine à s’être réunis dans cette petite localité où est enterré selon la tradition le prophète Na’houm, auteur du livre de Na’houm, partie de l’Ancien Testament.
Merci @FCFK_org .
On allumait hier la dernière bougie de Hanoucca, mais dans le lointain Kurdistan, il y a eu aussi un allumage de bougies ! https://t.co/eUBTmwKyrq— Jean Corcos (@rencontrejfm) December 30, 2019
Quelques-uns avaient fait le déplacement depuis Israël, mais la majorité sont venus des trois provinces du Kurdistan irakien, pour allumer ensemble les bougies de ‘Hanoucca qui célèbre le miracle de la fiole d’huile.
« C’est la première fois que nous célébrons ‘Hanoucca au Kurdistan irakien », affirme un des organisateurs, Ranj Cohen.
Ce Kurde irakien a enregistré son association auprès des autorités et entend bien achever la rénovation de la tombe du prophète Na’houm pour y organiser le culte chaque Chabbath. A la fin du printemps, veut-il croire, tout sera prêt.
Pour le moment, la petite assemblée distribue friandises et gâteaux au glaçage chocolat, en espérant toujours des jours meilleurs en Irak, particulièrement au Kurdistan.
Là, en 2015, alors que l’EI occupait toujours un tiers de l’Irak et que le territoire du « califat » autoproclamé bordait la région autonome majoritairement musulmane, les autorités locales avaient nommé un représentant de la communauté juive au sein de leur ministère des Affaires religieuses.
Au Kurdistan irakien, vivent environ 400 familles de descendance juive qui se sont converties à l’islam et sont donc officiellement enregistrées comme musulmanes, selon les autorités.