Une intéressante lettre de rav Chakh à Mena’hem Begin

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Le rav Gafni, député, président de l’importante commission des Finances de la Knesseth, a rendue publique une lettre émanant du rav Chakh zatsal, et destinée à Mena’hem Begin, alors Premier ministre.

On y lit que la conduite du peuple juif n’est pas à comparer à celle des Nations, ce qui est bon pour eux peut être mauvais pour nous ; de là, que nos Maîtres ont déclaré à propos de la conduite que nous devons suivre face aux peuples du monde, de ne pas effectuer de Alia massive en Terre sainte, repose totalement sur leur volonté de donner des conseils positifs en notre faveur ! Ils ont vu dans l’esprit de sainteté qui reposait sur eux que la haine des nations envers le peuple juif est éternelle, demeurant de manière fixe en leurs cœurs ; nous n’avons donc pas à nous élever contre eux, même quand nous avons raison, car cela ne pourra qu’augmenter la haine qu’ils ressentent à notre égard.

« Quant à la Shoah, ne pensez pas qu’elle s’est produite uniquement parce que nous n’avions pas d’Etat : une telle formule ne peut en aucune manière assurer notre sécurité, car, même s’il y avait ici cinq millions de Juifs, en quoi sera pourrait-il nous sauver en cas de conflit avec les grandes puissances ? »

Le rav Chakh arrive à la conclusion pratique : « En conséquence, je suis d’avis qu’il est important de ne pas parler avec suffisance ; il n’y a pas lieu, à mon sens, d’insister sur le sujet des implantations dans les territoires, et je tiens à ce que vous sachiez qu’une concession faite pour arriver à la paix n’est pas une concession, et quand l’Eternel décidera d’avoir pitié de Son peuple, tout nous sera rendu. Je n’hésite pas à dire que, au plan de la Halakha, il n’y a point d’inconvénient de concéder une partie du pays pour arriver à la paix ; rappelons-nous que sur le plan historique, nous avons plus souffert des nations européennes que des peuples arabes ».

Il ajoute : « Il est clair qu’il est difficile d’arriver à des concessions contrairement à nos sentiments, en particulier quand ce sentiment repose sur des éléments religieux, mais toute personne responsable se doit d’arriver à des conclusions quand elles peuvent mettre en danger des vies humaines, se démarquer de ses sentiments et n’agir qu’en suivant la raison, quand elle repose sur la conception de la Tora ».

 

Cette exhortation à suivre une voie de concessions se heurte, de nos jours, évidemment, à la constatation qu’il « n’y a pas de partenaire », et que finalement les visées du monde arabe reposent sur une volonté de renvoyer les Juifs du pays, et qu’aucun accord n’est envisageable – mais la position du rav Chakh zatsal (ainsi qu’en son temps, celle du rav Ovadia Yossef zatsal) a son importance sur le plan théorique.

Mais, en ce qu’elle vient indiquer la conduite globale que nous devons suivre face aux Nations du monde, elle conserve toute son actualité.

 

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