Scandale en Irlande : le président Higgins critiqué pour ses propos sur Gaza lors de la Journée de la Shoah.
Lors d’une cérémonie marquant la Journée internationale de commémoration de la Shoah à Dublin, le 23 janvier dernier, le président irlandais Michael Higgins (notre photo) a suscité une vive polémique en mêlant la mémoire de la Shoah au conflit israélo-palestinien. Cette prise de position a provoqué indignation et tensions parmi les participants, notamment des membres de la communauté juive.
Dans son intervention, Michael Higgins a rappelé l’importance de se souvenir des victimes des crimes nazis, dont des millions de Juifs, des Roms, des personnes handicapées et d’autres minorités. Cependant, le président a également profité de cette tribune pour critiquer la situation à Gaza et appeler à un renforcement de l’aide humanitaire.
« Nous devons apprendre des leçons de l’Holocauste et veiller à ce que des tragédies similaires ne se répètent pas », a-t-il déclaré avant de comparer les souffrances vécues à Gaza à celles endurées pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a également exhorté la communauté internationale à agir face à la crise humanitaire dans la région, s’interrogeant : « Comment le monde peut-il continuer à regarder les bols vides des affamés ? »
Une indignation immédiate
Ces propos, perçus par certains comme un détournement de l’objectif de la cérémonie, ont provoqué des réactions virulentes dans l’assemblée. Plusieurs participants, dont des représentants de la communauté juive irlandaise et des Israéliens présents, se sont ostensiblement retournés ou ont quitté la salle en signe de protestation.
La situation a dégénéré lorsque des protestataires ont été expulsés de force par les agents de sécurité, parfois avec violence. Selon des témoins, une femme enceinte figurait parmi les personnes évacuées. Un participant israélo-irlandais a décrit l’incident comme « une humiliation sans précédent ».
Les déclarations de Michael Higgins avaient déjà soulevé des inquiétudes avant la cérémonie. Des représentants de la communauté juive irlandaise avaient mis en garde contre sa participation, rappelant ses positions controversées sur Israël et Gaza. Le Grand rabbin d’Irlande, Yoni Wieder, avait critiqué le président pour son silence face à certaines manifestations d’antisémitisme dans le pays et ses commentaires jugés biaisés sur le conflit au Moyen-Orient.
Un débat sur la mémoire et la politique
Pour beaucoup, cette controverse risque de ternir la portée de la cérémonie et de détourner l’attention de son objectif principal : honorer la mémoire des victimes et transmettre les leçons de l’Histoire.
