Nous sommes un pays libre et démocratique. Le parti de La France insoumise est représenté à l’Assemblée nationale.
On ne peut empêcher les Insoumis de refuser de regarder le Hamas comme un mouvement terroriste, pourtant classé comme tel par tous les pays démocratiques, dont la France.
On ne peut empêcher ses parlementaires, membres élus au Parlement de la République, de se rendre à une cérémonie républicaine d’hommage aux victimes du terrorisme.
On n’a pu empêcher Danielle Obono, députée de la France Insoumise, d’accueillir en héros à Paris, en compagnie de sa collègue Danielle Simonnet, le travailliste Jeremy Corbyn, traité comme un paria par son parti pour cause d’antisémitisme et de soutien au Hamas.
On n’a pu empêcher la même Danielle Obono de qualifier le Hamas, au micro de Sud Radio, de mouvement de résistance.
On n’a pu empêcher David Guiraud, député de la France Insoumise, de déclarer à Tunis que ce n’était pas le Hamas qui avait décapité ni mis dans un four des bébés, mais Israël.
On n’a pu empêcher Thomas Portes, député de la France Insoumise, de déclarer que les athlètes israéliens ne devraient pas défiler aux prochains Jeux Olympiques de Paris, alors même que la délégation israélienne avait été la cible de terroristes palestiniens lors des JO de Munich, en 1972.
On n’a pu empêcher de nombreux députés de la France Insoumise d’accueillir en héros à Roissy un membre du parti FPLP (Front populaire de libération de la Palestine), tenu lui aussi pour terroriste par la France et condamné par la justice israélienne après avoir avoué avoir tenté d’assassiner un rabbin.
On n’a pu empêcher Ersilia Soudais, députée de La France Insoumise, de se rendre en compagnie de plusieurs de ses collègues dans un commissariat parisien pour dire leur solidarité avec une responsable du FPLP ayant participé au pogrom du 7 octobre, après que le ministre de l’Intérieur ait ordonné son expulsion.
On n’a pu empêcher le chef de leur parti, Jean-Luc Mélenchon, de tenir le grand rabbin d’Angleterre pour responsable de la défaite électorale de son ami Jeremy Corbyn. Ce même Jean-Luc Mélenchon qui affirmait que le peuple Juif était responsable de la crucifixion de Jésus Christ.
Je pourrais égrener encore longtemps la liste des exemples qui montrent comment un parti d’extrême gauche, représenté à l’Assemblée nationale, a pu montrer son insigne faiblesse sinon sa connivence avec des groupes terroristes, hostiles aux Juifs. Et comment le comportement de nombre de ses membres aura renoué avec le discours antijuifs le plus traditionnel, tenu hier par l’extrême droite.
Personnellement, je récuse l’idée qu’il s’agisse seulement de bassesse électoraliste. J’y vois la marque de son islamo-gauchisme, qui, dans son dernier état wokiste, tient l’Arabe musulman pour membre d’un peuple racisé et donc victime. Le Juif, lui, n’est plus tenu pour victime éternelle mais pour blanc privilégié. Qui plus est, c’est un colon en terre palestinienne.
Dès lors, toute violence contre le second par le premier est un acte de résistance sanctifié quelles qu’en soient les conséquences inévitables. L’attitude de la France Insoumise n’aura pas seulement attenté à la morale la plus élémentaire ou au sentiment de compassion le plus naturel. Il aura légitimé cet antisémitisme islamiste des banlieues qui aura, à plusieurs reprises, massacré des Juifs français.
C’est dans le cadre de cette bienveillance d’un parti politique français pour le terrorisme antisémite en Israël, qu’un sondage de l’IFOP montrait que 45% de la population française musulmane tenait pour résistant un mouvement terroriste qui viole les femmes et décapite les enfants.
Pour aggraver le climat ambiant, le président de la République, sans doute effrayé par la loi du nombre et échaudé par les récentes et violentes émeutes, croyait devoir justifier son absence à la pourtant très sage manifestation contre l’antisémitisme par son désir de protéger l’unité du pays et de ne pas offenser la communauté musulmane…
Dans un souci tardif de rééquilibrage, il programmait pour ce 7 février un hommage aux victimes françaises du massacre du 7 octobre. Et voilà que les députés du parti des Insoumis, contre le vœu exprimé par de nombreux parents de victimes, entendent imposer leur présence offensante à la cérémonie…
Un peu comme le dernier crachat sur les tombes. Et si l’on ne peut juridiquement empêcher cette ultime et cynique hypocrisie, je suggère de tourner le dos aux hypocrites.