par Yves Mamou – Gatestone
Cette initiative diplomatique dite « conférence de la paix » est destinée à étrangler Israël. Elle a été prévue le 15 janvier, à Paris. Elle devrait immédiatement être reportée d’une semaine.
« Dévoyées de leur mission première, ces organisations [comme les Nations Unies] sont devenus des outils au service de la corruption ou du terrorisme, au bénéfice du pouvoir islamique mondial … Leurs dernières résolutions ne confirment pas seulement la victoire du djihadisme et de l’analphabétisme : elles sont également le résultat d’années d’efforts déployés par l’Europe d’après-guerre qui cherche toujours à détruire, diffamer et délégitimer l’Etat juif au nom de la justice islamique ». – Bat Ye’or, historienne.
« Le début de cette odyssée remonte à 1967, en France… L’Europe s’est précipitée pour adopter la position française en 1973 et, avec l’OCI, a mis en place des mesures politiques pour détruire l’Etat juif en niant ses droits souverains pour mieux le cantonner sur un territoire indéfendable. La résolution 2334 est la cerise sur le gâteau de cette politique, qui est devenue une politique euro-islamique … » – Bat Ye’or.
Toutes les nations éprises de liberté feraient bien d’abandonner l’ONU, ou sinon de cesser de le financer. Le rapport de forces est malheureusement la seule langue que l’ONU comprenne. Les pays qui croient que Donald Trump sera un autre pantin risquent d’avoir un choc.
Israël, ce minuscule pays logé au cœur du Moyen-Orient, est devenu la nouvelle cible de la maltraitance onusienne sous le pilotage des Américains, des Européens (principalement la France) et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) – soit 57 États islamiques plus la « Palestine », qui forment un bloc de votes homogène à l’ONU.
Le 23 décembre 2016, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté la résolution 2334, qui fixe les limites d’un Etat palestinien aux lignes d’armistice de 1949. Les Arabes avaient précédemment refusé de fixer la frontière sur la ligne d’armistice, craignant sans doute d’être bloqués dans leur ambition d’accéder au contrôle du reste de la « Palestine », définie par eux comme allant « [du Jourdain] à la mer [Méditerranée] » – soit l’intégralité du territoire d’Israël. Toutes les cartes palestiniennes de la Palestine – gomment l’intégralité d’Israël.
Selon la résolution 2334, non seulement les implantations juives deviennent illégales et leurs habitants juifs des criminels, mais le quartier juif de la vieille ville de Jérusalem, le Mur occidental dit Mur des Lamentations et le Mont du Temple – soit le cœur du judaïsme depuis près de 4000 ans et le lieu de naissance du christianisme depuis plus de 2.000 ans – sont maintenant grotesquement considérés comme « territoires occupés ».
Comme le chroniqueur du Washington Post, Charles Krauthammer l’a noté :
« C’est comme si l’ONU avait adopté une résolution déclarant la Mecque et Médine territoires sous souveraineté juive ou chrétienne. Une absurdité. Et une insulte à l’intelligence du monde sans parler du grave préjudice de priver Israël du contrôle de ses propres lieux saints. »
Krauthammer se pose la question de savoir pourquoi la résolution enlève aux Israéliens la souveraineté de Jérusalem-Est, de la vieille ville et du mur de soutènement ouest du Mont du Temple – tout ce qui reste du Second Temple détruit par les Romains en 70 après JC, mais ou les Juifs se recueillent tous les jours. Hmmm ?
Comme la résolution 2334 abolit la résolution 242 qui fondait auparavant la création d’un Etat palestinien sur une solution négociée par les belligérants, il se pourrait que le président Obama et l’administration américaine, avec les islamistes, les dictateurs, et bon nombre de ces dirigeants islamisés d’Europe qui peuplent l’ONU, aient envisagé de déclarer un État palestinien, doté de Jérusalem-Est comme capitale lors d’une très prochaine réunion du Conseil de sécurité des Nations unies qui aurait lieu le 17 Janvier, soit trois jours avant qu’Obama quitte ses fonctions. Une hypothèse que nous espérons sincèrement non fondée.
Malheureusement, il semble que l’agression US-ONU-OCI incarnée par la résolution 2334 ne soit que le second volet d’une guerre que le président américain sortant Barak Obama a entrepris de mener contre Israël – dans le but de confier une part importante d’Israël, notamment son cœur, la vieille ville de Jérusalem, à un nouvel Etat islamique.
Déjà, le 13 octobre 2016, une autre branche de l’Organisation des Nations Unies, l’UNESCO, a faussement déclaré que le cœur du judaïsme était un site islamique. En 2015, l’UNESCO avait déjà falsifié l’origine religieuse de deux anciens sites juifs bibliques, le Tombeau de Rachel et le Caveau des Patriarches, pour en faire des « sites islamiques » – alors l’islam n’a surgi dans l’histoire que plusieurs siècles plus tard.
Le vote de la résolution 2334 a été unanime, sauf pour les États-Unis qui, après avoir orchestré et nourri toute l’affaire a choisi de s’abstenir, sans doute pour mieux dissimuler qu’ils en étaient à l’origine.
Le déni a fait l’effet de ce genre de mauvais film où l’on voit une femme engager un tueur à gages pour abattre son mari, puis affirmer au juge qu’elle est innocente, car au moment de l’assassinat elle était chez le coiffeur.
Le 28 décembre 2016, le secrétaire d’État John Kerry a émis quelques « pensées franches pour dissimuler la trahison de l’administration Obama – son abstention face à la résolution 2334 – derrière des conseils de faux-ami. Selon Kerry, les « intérêts des États-Unis » ne sont plus en ligne avec les intérêts d’Israël. Pourquoi donc ? En raison de la politique israélienne d’implantations.
« Nous avons multiplié les exhortations publiques et privées aux Israéliens pour qu’ils stoppent la course aux implantations. A l’occasion de centaines de conversations avec le Premier ministre Netanyahu, je lui ai dit clairement que la poursuite des activités de colonisation ne ferait qu’accroître la pression pour une réponse internationale. Nous savions tous depuis un certain temps que les Palestiniens avaient l’intention de déposer une résolution sur le bureau de l’ONU, et j’ai informé le premier ministre à plusieurs reprises que la poursuite des activités de colonisation ne ferait qu’inciter les Nations Unies à passer à l’action. »
En raison de la politique d’implantations menée par Israël, l’intérêt des États-Unis serait donc d’affaiblir la position diplomatique d’Israël, et de faire de la seule démocratie libre et pluraliste dans la région une nation paria au sein de laquelle tous les Israéliens de la région seraient considérés comme des criminels ou des cibles pour un boycott général. Caroline Glick chroniqueur au Jerusalem Post a déclaré :
« … Contrairement à ce qui a été largement soutenu, la 2334 ne renforce pas le boycott des « colonies ». La 2334 donne un coup de pouce stratégique au boycott d’Israël dans son ensemble…
« La résolution 2334 appelle les Etats qui ont des relations avec Israël « à opérer une distinction entre le territoire de l’Etat d’Israël et les territoires occupés depuis 1967. Étant donné qu’aucune entreprise israélienne ne fait cette distinction, toute l’activité économique israélienne est maintenant menacée de boycott.
Tnouva devient une laiterie « d’occupation », car cette entreprise fournit en produits laitiers des communautés au-delà des lignes de 1949.
« La Bank Hapoalim est une banque d’ « occupation » parce nombre de ses distributeurs de billets se situent dans les faubourgs de Jérusalem conquis après 1967.
« La chaîne de vêtements Fox est une chaîne « d’occupation », car elle dispose d’un magasin à Gush Etzion. Et ainsi de suite.
« La résolution 2334 donne à l’Europe et ses ONG un feu vert pour mettre en place un boycott commercial et culturel complet contre tout Israël. »
Kerry a terminé son discours en énumérant six principes pour la paix, soi-disant sur la base des lignes de 1967 avec des échanges de territoires mutuellement convenus (sauf qu’Israël n’a plus grand-chose à échanger) ; la reconnaissance d’Israël par les Palestiniens en tant qu’Etat juif ; aider à résoudre la question des réfugiés ; l’internationalisation de Jérusalem comme capitale de deux pays ; des frontières viables pour Israël ; la fin du conflit et de toutes les réclamations en suspens. Ces « principes » sont en réalité les six pierres fondatrices d’un monument d’hypocrisie car ils contredisent la résolution 2334. Pourquoi les Palestiniens accepteraient-ils des échanges de terres si les implantations ont déjà été déclarées illégales ?
De façon alarmante, le gâchis ne parait pas prêt d’être achevé. Une troisième étape de cette fusée anti-israélienne est en préparation et le Premier ministre Benjamin Netanyahu a de bonnes raisons de penser « que le Conseil de sécurité des Nations Unies pourrait prendre des mesures fraîches contre Israël lors d’une réunion du conseil de sécurité prévue le 17 janvier, trois jours avant que le président américain Barack Obama quitte ses fonctions. »
La France a affirmé vigoureusement qu’elle « ne prévoyait pas » le dépôt d’une résolution israélo-palestinienne à l’ONU, ce qui ouvre la voie à la complaisance d’autres pays comme la Nouvelle – Zélande, le Venezuela, la Malaisie ou le Sénégal à nouveau. Le lancement de cette Holocauste diplomatique commencera le 15 Janvier, à Paris, à une « conférence de paix ».
Cette initiative lancée par un président sortant, François Hollande, devrait être reportée immédiatement d’une semaine au moins. Car sinon cette conférence internationale qui rassemblera les représentants de 70 Etats établiront un cadre de paix fictif entre Israël et les Palestiniens. Ces diplomates ne manqueront pas de rédiger une résolution de leur propre initiative – des fuites ont déjà montré que ce document a été préparé par le Quai d’Orsay – et un « pays ami d’Israël » sera certainement volontaire pour aller proposer cette résolution aux membres du Conseil de sécurité le 17 janvier.
Peu après le discours de Kerry, le Premier ministre britannique Theresa May a marqué ses distances avec Washington sur la condamnation d’Israël, sans doute pour ne pas obérer les relations futures de la Grande Bretagne avec l’Amérique de Donald Trump. L’ambassadeur de Grande-Bretagne, Sir Kim Darroch, a même indiqué qu’il espère que les deux dirigeants, américain et britannique, émuleront la relation que Margaret Thatcher entretenait avec son homologue américain Ronald Reagan. Ce serait en effet magnifiquement churchillien ou thatchérien que May oppose son veto à certains diktats des Nations Unies.
Il n’y a pas grand-chose à espérer de l’ONU devenue représentante du califat mondial et soutenue par des dictateurs et des despotes. Personne n’a encore été rendu responsable du scandale « Pétrole contre nourriture » qui a détourné près de 100 milliards dollars de fonds publics et les Casques bleus impliqués dans des échanges de d’enfants n’ont jamais été jugés.
L’ONU n’a pas résolu le problème des réfugiés ; elle l’a seulement perpétué, a noté le grand dissident soviétique, Nathan Sharansky.
L’ONU n’a pas non plus prévenu ou résolu les conflits de ce monde, au contraire, elle les a perpétués comme le montre la guerre en Syrie, en Irak, et au Soudan.
Comme l’historienne Bat Ye’or l’a récemment écrit à propos des Nations Unis et de l’Unesco :
« Dévoyées de leur mission première, ces organisations sont utilisées par la corruption ou le terrorisme pour renforcer le pouvoir islamique mondial. Toutefois, n’oublions pas que ceux qui votent sont des chefs d’Etats, des individus pleinement conscients et responsables, motivés par des intérêts et des idéologies souvent criminelles ne représentant pas toutes les opinions de leur peuple qu’ils tyrannisent y compris dans les « démocraties » européennes. Leurs dernières résolutions ne confirment pas seulement la victoire du djihadisme et de l’illettrisme, elles expriment le succès d’années d’efforts de cette Europe de l’après-guerre qui s’acharne à détruire, à diffamer et à délégitimer l’Etat hébreu au nom d’une justice islamique. L’origine de ce long parcours initié en 1967 revient à la France. L’Europe s’est précipitée ensuite pour adopter la position française en 1973 et, avec l’OCI, a mis en place des mesures politiques pour détruire l’Etat juif en niant ses droits souverains pour mieux le cantonner sur un territoire indéfendable. La résolution 2334 est la cerise sur le gâteau de cette politique, qui est devenue une politique euro-islamique … »
Toutes les nations éprises de liberté feraient bien d’abandonner l’ONU, ou sinon de cesser de le financer. Le rapport de forces est malheureusement la seule langue que l’ONU comprend.
Le 5 janvier, la Chambre des représentants américaine a voté à 342 contre 80 une condamnation du vote de l’ONU, avec près de 100 démocrates qui ont rejoint les républicains. Les pays qui croient que Donald Trump sera un pantin comme un autre risquent d’avoir un choc.
Yves Mamou est journaliste et auteur basé in France. Il a travaillé pendant deux décennies au journal Le Monde, avant de prendre sa retraite.