Un hiver pluvieux à l’horizon, qui ne compensera pas le manque d’eau en Israël

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Les Israéliens répondent à la campagne de préservation de l’eau alors que cette dernière connaît une pénurie jamais vue depuis 98 ans et que la désalinisation prend de l’ampleur

L’Autorité de l’eau a expliqué que ses prévisions météorologiques remises à jour entrevoient des chutes de pluies plus abondantes que la moyenne l’hiver prochain, après cinq ans de grave sécheresse.

Ces prévisions sont plutôt une bonne nouvelle, mais ces pluies ne devraient pas être suffisantes pour combler le grave déficit dans les cours d’eau, les lacs et les nappes phréatiques israéliens, a fait savoir l’agence de ressource et de planification officielle de l’eau dans un communiqué paru lundi.

« Les sources d’eau naturelles manquent d’environ 2,5 milliards de mètres-cubes d’eau. Nous avons besoin d’un hiver inhabituellement puissant pour remédier à ces manques ».

La sécheresse a mené ces réservoirs naturels et les cours d’eau à un niveau de pénurie jamais constaté depuis 98 ans, selon les données de l’Autorité de l’eau.

L’Autorité a lancé une campagne publique de sensibilisation au mois de mai intitulée « Israël s’assèche… encore », qui a pour objectif de recommander vivement aux Israéliens de faire attention à leur usage de l’eau.

Les Israéliens n’ont pas ressenti la sécheresse actuelle de manière aussi vive que lors d’autres épisodes de sécheresse passés dans la mesure où Israël, ces dernières années, a construit cinq usines de désalinisation massives sur la côte méditerranéenne qui fournissent dorénavant environ 70 % de l’eau potable consommée dans le pays directement depuis la mer. L’Etat recycle également environ 86 % de ses eaux usées pour l’usage agricole.

L’Autorité a vivement recommandé à « tous d’utiliser l’eau de manière plus efficace et de ne pas la gaspiller ». Pour leur part, des travaux d’infrastructure continuent, qui apporteraient de l’eau désalinisée depuis l’océan vers de vastes secteurs du pays. Des plans sont également envisagés prévoyant l’établissement de deux nouvelles usines de désalinisation plus grandes sur la côte méditerranéenne, en plus des cinq déjà en fonctionnement.

Le changement climatique est un facteur déterminant dans le déclin de 20% des ressources d’eau naturelle dans le pays au cours des trente dernières années, estiment les responsables israéliens de l’eau. « Nous constatons cela dans la baisse spectaculaire des flux des cours d’eau et des rivières et ailleurs », a établi le communiqué.

Un sondage récent effectué par l’Autorité de l’eau a révélé que 91 % des Israéliens indiquent être actifs dans la préservation de l’eau en réponse à la campagne télévisée lancée par l’Autorité. 92 % disent avoir été convaincus par cette campagne que la pénurie était une réalité et qu’elle exigeait une réduction de l’utilisation de l’eau.

Il n’y a pas de données disponibles sur les changements actuels de l’usage de l’eau ces derniers mois.

Le mois dernier, l’Autorité de l’eau avait averti qu’Israël était entré dans sa sixième année de sécheresse officielle, avec un grand nombre de lacs, de lits de rivière et de nappes phréatiques qui connaissaient une baisse sans précédent en 100 ans, et le lac de Tibériade qui se trouvait dangereusement proche de sa « ligne noire », le niveau au dessous des canalisations d’entrée des pompes qui envoient l’eau du lac aux villes avoisinantes.

Le lac de Tibériade, la plus grande réserve d’eau naturelle en Israël, se trouvait à ce moment-là à 214,2 mètres au-dessous du niveau de la mer, soit 80 centimètres plus bas que lors du lancement de la campagne de sensibilisation, cinq mois auparavant, et à plus d’un mètre en-dessous de la zone de danger représentée par la ligne rouge inférieure. En 2001, le lac se trouvait en plus mauvaise posture encore, à 214,81 mètres au-dessous du niveau de la mer – ce qui avait été baptisé la « ligne noire » du lac.

Source fr.timesofisrael.com

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