Ce fut le dimanche 29 Eloul 5549 (1789) dans la ville de Liozno, que naquit le petit Mena’hem Mendel à ses parents, le rav Chalom Chakhna et sa femme la rabbanith Devora-Léa Altchulber. Ils l’avaient prénommé ainsi en mémoire du rabbi Mena’hem Mendel de Vitebsk. Le 3 Tichri 5553 (1793), alors qu’il avait à peine trois ans, sa mère quitta ce monde, et, conformément à sa dernière volonté, il fut élevé par son grand-père, l’Admour Hazakène, qui l’aimait beaucoup. Il dormait dans la chambre de l’Admour, près du Hékhal, et restait constamment à ses côtés. Jusqu’au jour de son mariage, l’Admour l’enveloppa de son Talith lors de la Birkat Cohanim de la prière des fêtes, et jusqu’à ses neuf ans lors des sonneries du Chofar de Roch Hachana également. Le 11 Tichri 5553 (1793), il fit entrer Mena’hem Mendel au ‘Héder, l’école pour garçons.
Lorsque Mena’hem Mendel atteignit l’âge de huit ans, l’Admour proposa à son fils, l’Admour Haémtsa’i de lui donner sa fille ‘Haya-Mouchka en mariage lorsqu’ils seraient en âge. Mais celui-ci hésita, montrant à son père par la fenêtre comment l’enfant prenait plaisir à s’amuser avec d’autres enfants de son âge. L’Admour se pencha par la fenêtre et fit signe à son petit-fils de rentrer. Lui apportant une Guemara, l’Admour lui demanda d’en apprendre par cœur une page entière avec Rachi et Tossefoth en l’espace d’une demi-heure, et de leur réciter ensuite tout ce qu’il aura appris. Le fils de l’Admour qui patientait, se rendit compte au bout d’un quart d’heure que l’enfant était dehors en train de jouer avec ses amis. Il alla alors voir son père et lui dit : « Regarde, il ne t’écoute même pas ! » A ces mots, l’Admour fit venir l’enfant et le gronda, mais le petit Mena’hem Mendel expliqua qu’il avait déjà tout appris, et se mit à réciter sa page par cœur.
Dès l’âge de onze ans, en 1801 (5561), il commença à écrire des commentaires à propos de la partie législative de la Tora et de la ‘Hassidout qu’il entendait de son grand-père, et en rédigea même ses propres explications.
Jusqu’à ses treize ans, son étude se concentrait surtout sur les textes de la Tora, mais à partir de sa Bar Mitsva, l’Admour intégra dans son emploi du temps des moments pour étudier avec lui la Kabbale et les commentaires de nos Sages.
Le 5 Kislev 5563 (1803), à l’âge de quatorze ans, le jeune Admour Tséma’h Tsédek se maria dans la ville de Lyadi comme convenu avec la fille de son oncle l’Admour Haémtsa’i, sa cousine ‘Haya-Mouchka Shneersohn.
Pendant la guerre de Napoléon, lorsque l’Admour son grand-père fut forcé de fuir Lyadi, l’Admour Tséma’h Tsédek se joignit à lui. Plus tard, il fut également présent lors du décès de son grand-père en 1814 (5574), et depuis ce moment-là jusqu’en 1827 (5587), il s’isola pour étudier la Tora avec ardeur.
En Kislev 1859 (5620), l’Admour Tséma’h Tsédek tomba gravement malade et le resta durant plus de six ans.
Aux alentours de Tichri 1865 (5626), il commença à manifester des troubles d’élocution. Alors l’hiver suivant, il fit envoyer un messager pour aller déposer une prière qu’il avait écrite sur la tombe du Ba’al Chem Tov. Malheureusement, le messager n’accomplit pas sa mission, ce qui diminua la vie du Tséma’h Tsédek de treize années. Au début du mois de Nissan 1866 (5626), il s’affaiblit grandement et le médecin de Loubavitch se dit impuissant. Le lendemain, son état empira encore, et les ‘Hassidim, angoissés, lurent des Psaumes tout le jour durant pour sa guérison, en lui ajoutant le nom de « Méir ». Le 12 Nissan en soirée, on crut que son état s’améliorait mais très vite il déclina à nouveau, ne laissant aucun espoir. Son bras droit, le rav ‘Haïm Bar, approcha son oreille de la bouche de l’Admour Tséma’h Tsédek et l’entendit lui dire : « Afin que vous viviez longtemps. »
A 23 heures, tous comprirent qu’il n’y avait plus rien à faire. Son lit fut disposé au centre de la pièce et tout le monde l’entoura, une bougie à la main. L’Admour Tséma’h Tsédek était allongé là sans bouger et regardait autour de lui. A minuit et demi le jeudi 13 Nissan 5626 (1866), il décéda, à Loubavitch.
‘Hamets à Pessa’h
L’un des habitants de Leibovitch et ‘Hassid de l’Admour Tséma’h Tsédek qui accomplissait avec minutie chacune de ses mitsvoth, faisait très attention à Pessa’h de ne consommer aucun aliment pour lequel il aurait le moindre petit doute sur la présence de ‘Hamets. Il ne voulait se fier à personne et allait même jusqu’à confectionner lui-même sa propre nourriture. Il faisait lui-même ses matsoth, cuisinait lui-même ses repas, et ne buvait que l’eau du puits qu’il avait aménagé dans sa cour spécialement pour Pessa’h, au lieu de celle du robinet de sa maison. Naturellement, il ne consommait jamais aucun plat cuisiné par quelqu’un d’autre. Les choses étaient telles, qu’il évitait de se rendre chez l’Admour Tséma’h Tsédek durant toute la fête de Pessa’h, par honte pour le Rabbi de devoir refuser l’un des aliments que l’on risquait de lui proposer chez lui, et parce qu’il ne voulait pas qu’on se rende compte qu’il doutait de la cacherouth de la maison du Rabbi.
Ce n’était que lors du dernier jour de Pessa’h (deuxième jour de Yom Tov en-dehors d’Israël), où l’on est moins regardant sur certains détails comme consommer des aliments trempés, qu’il s’autorisait à aller se ressourcer auprès du Rabbi. Lorsqu’il l’aperçut, l’Admour Tséma’h Tsédek s’approcha de lui et lui dit : « Sache bien que tu as transgressé par négligence l’interdiction de consommer du ‘Hamets à Pessa’h ! Cours vérifier le puits qui se trouve dans ta cour. »
Le ‘Hassid se précipita vers sa maison, vérifia l’eau de son puits, et constata hélas qu’un morceau de ‘Hamets flottait effectivement au-dessus de l’eau… du vrai ‘Hamets !
Désemparé et terrifié, il accourut devant la maison du Rabbi, demanda au responsable de l’y faire entrer de toute urgence, et lorsque le Tséma’h Tsédek entra dans la pièce, il lui posa trois questions.
D’abord, il voulait savoir pourquoi du Ciel, on l’accablait d’une si lourde punition. Alors qu’il faisait tout son possible pour se protéger du moindre risque de ‘Hamets, il transgressait finalement avec du vrai ‘Hamets ?
Ensuite, il l’interrogea : si le Rabbi voyait tout et savait que son puits contenait du vrai ‘Hamets, pour quelle raison ne l’avait-il pas prévenu pour ne pas qu’il consomme de ‘Hamets ?
Enfin, il demanda au Rabbi une solution pour réparer sa faute.
L’Admour Tséma’h Tsédek lui répondit :
« A ta première question sur la raison pour laquelle tu as reçu cette punition, je peux te répondre que ce qui t’est arrivé n’est en rien une punition, mais une conséquence directe de ton comportement. Il est vrai que l’homme doit faire tout son possible pour s’éloigner de la faute, mais agir ne suffit pas, il lui faut également l’aide et le soutien d’en-Haut. Puisque tu as tant fait dans ce domaine et ne t’es fié qu’à toi-même, tu n’as pas compté sur l’aide d’Hakadoch Baroukh Hou, et c’est pourquoi cet incident s’est produit.
A ta seconde question sur la raison pour laquelle je ne t’ai rien dit du tout pour le ‘Hamets qui se trouvait dans ton puits, c’est tout simplement parce que je ne t’ai pas vu. Du fait que, de toute évidence, tu avais peur de manger chez moi, tu n’es pas venu me voir de tout Pessa’h. »
Puis, le Rabbi lui donna à faire un « Tikoun Techouva » pour tout ce qui s’était passé.
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