Le réputé rabbi Méir Abi’hssira, surnommé Baba Méir, est né à Tafilalet au Maroc en 1917 (5677), de son père rabbi Israël Abi’hssira – Baba Salé, et sa mère Fré’ha.
A 25 ans, il reçut son diplôme, et fut nommé Président du Tribunal Rabbinique de Midalet et directeur de la Yechivath Tomkhé Témimim de la ville.
En 1951 (5711), il remplaça son père à la tête du Tribunal Rabbinique d’Erfoud.
En 1965 (5725), il monta en Terre Sainte et s’installa à Ashdod. Nombreux furent ceux qui se rendirent dans sa demeure pour lui demander une bénédiction, et sauvés grâce à ses prières. Il avait l’une des plus grandes cours intérieures de tout le pays.
En 1973 (5733), à la demande de tous ses élèves et admirateurs, il s’attela à « sauver des vies » en inscrivant les enfants dans des écoles et jardins d’enfants ‘Habad lorsque l’Alliance Israélite s’occupait de déjudaiser les enfants Juifs du Maroc.
Il quitta ce monde à ‘Hol Hamo’èd Pessa’h 1983 (5743), à l’âge de 66 ans seulement.
C’est pour cet enfant que j’ai prié… (histoire racontée par son fils, Rabbi Yékoutiel)
Pendant près de 14 ans, son père Baba Salé n’eut pas d’enfants. Lorsqu’enfin ils attendirent un enfant, un jour où il était assis et semblait inquiet, son maître le réputé rabbi Moché Tordjman demanda à son élève :
« Pourquoi te tracasses-tu ? »
Le Tsaddik lui répondit qu’il craignait que sa femme n’ait une fausse-couche, comme cela avait été le cas maintes fois déjà. Instantanément, son maître le rassura :
« Ne t’en fais pas, cet enfant vivra et diffusera la Tora dans le monde entier. »
A l’approche de la naissance, un grand Tsaddik vint en rêve à Baba Salé, et il comprit par là que l’enfant qui allait naître serait un Grand d’Israël. Alors, il décida de nommer son fils selon le nom du grand rav de son rêve, mais ce Tsaddik ne l’avait pas donné.
Baba Salé se rendit donc de nouveau chez son maître pour lui demander une solution, et rabbi Moché Tordjman lui dit :
« C’est un certain rabbi Méir, nous appellerons donc l’enfant ainsi, et, plus tard, il sera appelé Baba Méir. »
Lorsque pour la première fois il se rendit seul en Israël, à son retour au Maroc, sa famille lui demanda comment étaient les rabbanim en Terre Sainte. Il leur répondit que tous en Israël étaient de grands Tsadikim, intelligents et érudits, hommes de vérité et dotés d’une intelligence supérieure, mais qu’il n’en existait pas deux comme son fils rabbi Méir.
Serein avec ses enfants
Une fois, lorsque rabbi Méir est rentré chez lui pour le séder de Pessa’h, tout était prêt et toute la famille attendait que le rav commence. Soudain, l’une de ses filles, encore petite, se mit à pleurer. Le rav entra l’emmena dans une chambre pour la calmer, sans succès. Ce n’est qu’après une heure et demie où le rav était resté avec elle, et qu’elle soit parfaitement calmée, qu’il revint avec elle commencer le séder.
Protéger ses yeux
Une fois, Baba Méir s’est rendu à l’aéroport pour chercher son père Baba Salé qui était venu de l’étranger en Israël. Il n’avait regardé aucun tableau d’affichage, et pourtant il fit une réclamation car il savait que l’avion avait du retard. Naturellement, le rav faisait attention à son regard, mais malgré tout, après toutes ces années, il s’était entouré d’élèves à ce moment-là pour continuer de se perfectionner dans ce domaine.
Le Tikoun ‘Hatsot
L’un des fils de Baba Méir, rabbi Élazar Abi’hssira zatsal, a raconté une fois que son père était très pointilleux au sujet de la lecture du Tikoun ‘Hatsot et tenait à le faire avec de la cendre sur la tête. Lorsqu’il se trouvait dans l’obligation de voyager, et que sa femme lui préparait un sac de cendre spécialement prévu à cet effet, il le dissimulait dans ses vêtements comme un porte-monnaie. Pour aller aux toilettes, il avait coutume de le retirer de sa poche, en expliquant qu’il s’agissait du symbole du Beth Hamikdach perdu, et qu’il était par conséquent impossible de ne pas lui accorder la même sainteté. Il a ajouté qu’à la différence des générations précédentes, il avait la possibilité d’emporter avec lui une caméra de vidéo-surveillance, et pouvait ainsi toujours avoir un œil sur le sachet de cendre même lorsqu’il devait s’en séparer momentanément.
Une immense crainte du Ciel
De tous ses voyages en Israël, le rav ne s’est rendu qu’une seule et unique fois au Kotel, tant sa crainte de la sainteté de cet endroit était grande. Il se préparait deux jours à l’avance à le voir de loin à Jérusalem, et à son arrivée on pouvait lire sur son visage une frayeur sans nom…
Le rav aspira toute sa vie à assister à la délivrance finale, et les derniers jours de sa vie, il ne parlait que de cela. Et, effectivement, comme si c’était naturel, il quitta ce monde au mois de Nissan, le mois de la délivrance…
Baba Méir, que son mérite nous protège, quitta ce monde le cinquième jour de Pessa’h, le 17 Nissan 5743 (1983), et sa tombe se situe au Mont des Oliviers.
Source www.torah-box.com