« Le Liban prend des mesures positives concernant la distanciation du Hezbollah par rapport aux conflits internationaux », a estimé le chef de la diplomatie US qui est attendu à Beyrouth demain.
Le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, qui se trouve actuellement en Jordanie dans le cadre d’une tournée au Moyen-Orient qui inclut le Liban demain, a reconnu mercredi que le Hezbollah faisait partie du « processus politique » au Liban, alors que Washington considère le parti chiite comme une organisation terroriste.
« Le Hezbollah est influencé par l’Iran et cela n’est pas bon pour l’avenir du Liban à long terme », a affirmé M. Tillerson, lors de son séjour à Amman. « Le Liban prend des mesures positives concernant la tenue à l’écart du Hezbollah par rapport aux conflits internationaux (…) et il faut reconnaître que le Hezbollah fait partie du processus politique au Liban », a ajouté le chef de la diplomatie US, cité par l’agence Reuters.
Peu après les déclarations de M. Tillerson, le sous-secrétaire d’Etat américain, Steve Goldstein, a durci le ton sur la formation pro-iranienne affirmant: « Nous croyons que les Libanais seraient dans une meilleure situation sans le terrorisme du Hezbollah et son influence nuisible ». Il a aussi promis que les Etats-Unis « poursuivraient leurs efforts pour soutenir la souveraineté et la stabilité du Liban ».
Mardi, Rex Tillerson avait appelé l’Iran à « retirer ses forces du Liban, de la Syrie, de l’Irak et du Yémen », dans un entretien exclusif accordé à la chaîne télévisée arabophone basée aux USA, al-Horra. Il n’avait toutefois pas nommé le Hezbollah dans ses propos.
L’Iran soutient et finance le Hezbollah au Liban, et ses miliciens sont présents en Irak et en Syrie où il soutiennent les milices chiites irakiennes et les forces syriennes du président Bachar el-Assad, qui ont joué un rôle clé dans les victoires militaires remportées ces derniers mois par le régime syrien sur plusieurs fronts.
« Nous allons continuer de jouer un rôle efficace afin de renforcer un gouvernement indépendant au Liban », avait en outre affirmé le chef de la diplomatie américaine.
Durant son séjour au Liban, M. Tillerson doit s’entretenir avec le président libanais, Michel Aoun, le Premier ministre, Saad Hariri, et le chef du Législatif, Nabih Berry.
L’influence du Hezbollah était au coeur d’une crise politique au Liban qui a vu Saad Hariri démissionner en novembre avant de revenir sur sa décision après avoir obtenu des partis libanais la réaffirmation d’une « distanciation » du Liban par rapport aux crises régionales, le bras de fer irano-saoudien notamment.
Source www.lorientlejour.com