Il faudra beaucoup de temps pour que le Hezbollah parvienne à oublier ce mois de mai, l’un des plus noirs depuis la création de l’organisation terroriste.
Après l’élimination de son chef militaire, Mustafa Badreddine, le 13 mai, à proximité de l’aéroport de Damas, l’organisation a en effet perdu sa nouvelle « tête pensante » qui avait succédé à Imad Moughniyé, son beau-frère, assassiné lui aussi à Damas en février 2008. Toutefois, ce n’est pas le seul souci de l’organisation terroriste. En effet, lors de combats dans la région d’Alep, elle a essuyé de lourdes pertes : au moins 80 soldats – iraniens, libanais et afghans confondus.
Et l’étonnant dans cette histoire, c’est que même si le Hezbollah s’est empressé d’accuser les rebelles syriens, rien ne semble encore confirmer cette piste…
Quoi qu’il en soit, cette élimination porte atteinte à la stratégie de soutien de l’Iran au régime syrien. Elle intervient une semaine après la mort de treize « conseillers militaires » iraniens en Syrie dans la région de Khan Touman. Une localité située à une dizaine de kilomètres au sud-ouest d’Alep, passée le 6 mai sous le contrôle des rebelles du Front al-Nosra.
Plus de 1200 combattants du Hezbollah ont été tués en Syrie depuis le début de la guerre civile. De plus, le gouverneur de la banque centrale du Liban, Ryad Salamé, a rappelé aux différentes banques du pays, ainsi qu’aux organismes financiers qui sont sous sa tutelle, de respecter la décision prise par le Congrès américain en décembre dernier de sanctionner tous ceux qui passeraient des accords avec l’organisation terroriste.