Autour de la table de Chabbath, n° 468 Mikets, ‘Hanouka
Une Refoua cheléma pour la rabanith Odaya Nathalie Kamra bat Sa’ada Danielle (épouse du rav Ben Chetrit chelita) parmi les malades du Clall Israël
Hanouka : il y a de l’espoir !
Notre paracha débute par les rêves de Pharaon. Le roi d’Egypte voit dans des songes répétés 7 vaches grasses qui montent du Nil et 7 autres vaches maigres qui engloutissent les 7 premières. De plus, il discerne 7 épis touffus qui sont engloutis par 7 autres épis maigrichons. Or, Pharaon sait que ses rêves touchent l’Egypte entière puisqu’il représente sa nation. Il demandera alors à ses conseillers une explication valable, mais ils y échouèrent. C’est alors que le maitre échanson se rappellera de son passage en prison et dira, fielleusement, qu’il connait un jeune hébreu esclave qui croupit encore dans les geôles de sa Majesté et donne des explications très justes sur les songes. De suite, Pharaon fera sortir Yossef du fin fond de son trou pour apparaitre devant la cour royale. Il donnera son explication brillante et profonde. La suite vous est connue : Yossef deviendra vice-roi d’Egypte et sera le vecteur de toute la bénédiction au pays du Sphinx.
Le Midrach enseigne : ‘Hachem place une fin (kets) à l’obscurité, c’est pourquoi au bout de deux ans Pharaon eut un rêve« . Explique le Midrach, c’est parce que Yossef devait sortir de prison, au bout des deux années supplémentaires, que Pharaon fit ces rêves (les Sages expliquent qu’il passa deux années pour avoir manqué de confiance en Hachem. En effet, lorsque le maitre-échanson sortit vers la liberté, Yossef lui dit : « Lorsque tu reviendras à ton poste, s’il te plait souviens-toi de moi… souviens-toi de moi« . Or pour un Tsadik de son envergure il devait placer sa confiance en Hachem et non en cet égyptien).
C’est-à-dire qu’il existe des événements fondamentaux dans l’Histoire (comme le rêve de Pharaon) qui ne sont dû que pour le bien être du Tsadik (Yossef).
Ce passage ontologique nous fera réfléchir sur les événements de notre vie à savoir que Hachem met une fin aux difficultés lorsque toutes les pièces du puzzle sont ordonnées. Parfois cela peut prendre beaucoup de temps, mais tout arrive au moment opportun. L’important est de ne pas perdre espoir.
Cette même obscurité a été vécue lors de la période helléniste en Erets il y a 2300 ans (lors du 2ème Temple). A l’époque les Grecs tenaient les rênes du pouvoir et le way of live d’Athènes était le lot quotidien en Terre sainte. Beaucoup d’entre vous peuvent se dire : « Où le bât blesse, puisque la Grèce c’est la Culture (avec un grand C), le sport, la philo, l’architecture… ? De plus, cela peut s’intégrer parfaitement au monde juif (d’ailleurs nombreux sont les gens de l’art et du spectacle, des sciences qui font partie de la communauté). Seulement la Tora ne le voit de la même manière puisque le Midrach enseigne sur le 2ème verset de Beréchith : « Et la terre était Tohu-bohu et l’obscurité planait sur les abimes et l’Esprit Divin planait au-dessus des eaux« . L’obscurité symbolise la Grèce qui obstruait les yeux du Clall Israël ». Donc pour nos Sages, il ne fait pas de doute que le monde du beau et de la culture reste obscur. Vous allez me rétorquer que le rav Gold ne connait pas la beauté des constructions antiques, des colonnes et frontons des magnifiques édifices au style grec, etc… La réponse que je propose sera double. Premièrement, le pouvoir grec a été particulièrement abject en Erets. Le Chabbat, la Brith Mila, l’étude de la Tora étaient prohibés sous peine de mort. Le Temple de Jérusalem était saccagé et les huiles rendues impures. Les gouverneurs grecs violentaient toutes les jeunes filles avant qu’elles se marient… Deuxièmement c’est que, lehavdil, la Tora s’occupe de faire grandir l’homme pour qu’il devienne plus droit et bon pour son entourage. Les Sages nous donnent la voie aussi à suivre afin d’éviter les écueils de la vie et de se rapprocher de Hachem au maximum. A l’inverse, les Grecs sont très loin de faire de l’homme un être meilleur et plus spirituel. D’ailleurs ils ne sont pas croyants et ils développent l’idée que l’homme est au centre et qu’il n’y a pas de place pour le Divin sur terre, ce qui s’appelle : l’obscurité (avec un grand O).
Le miracle de la petite fiole d’huile est la preuve du contraire. Hachem est bien présent sur terre et dans nos vies. C’est Lui qui donne la force et la victoire pour ceux qui Le craignent. Car lorsque la fiole a brulé durant 8 jours consécutifs alors qu’elle devait durer une seule nuit, c’est la preuve que Hachem agit dans la vie des nations et des hommes. Or, il n’y a pas plus grande joie pour un homme de savoir que le Maitre du monde Se tient à ses côtés dans toutes les péripéties de sa vie. La vraie obscurité est de croire que nous sommes seuls face aux aléas de la vie et que la loi du hasard règle les événements de nos vies. Si les nations reconnaissaient l’existence du D’ unique (Qui a transmis la Tora aux hommes), les gens se comporteraient avec beaucoup plus de mansuétude les uns envers les autres.
Donc lorsque nous allumons nos Hanoukia à l’extérieur de nos maisons en direction de la rue, c’est le symbole que la Tora éclaire le monde et repousse l’obscurité ambiante. C’est aussi de savoir que l’action de chacun a son importance et c’est la preuve que le spirituel éclaire le monde et qu’il vaincra au final les forces du mal (puisque l’allumage va crescendo).
Le sippour
Cinq contre cinq ! Notre histoire véritable nous transportera, au début, sous les cieux ensoleillés de la Floride et par la suite vers les cieux ténébreux de l’Europe en guerre. Il s’agit d’un jeune couple américain, les Spitser, de la communauté juive de Floride qui, après 10 années de mariage ont la chance inestimable de donner naissance à des quintuplés. D’un seul coup, la famille s’agrandit et comptera 7 âmes. Or, les Spitser n’ont jamais vécu dans l’aisance, loin de là ! Et avec la naissance multiple, la communauté est alertée et porte secours à la famille… Parmi toute l’organisation qui est mis en place il y a une dame de la communauté, Mme Gordon, qui se distingue par une grande aide financière hebdomadaire. Cette dame aisée décidera un jour de se rendre au chevet de la jeune femme afin de voir de quelle manière son aide est employée. Notre bienfaitrice se présenta et pénétrera dans l’appartement des Spitser. Or à peine entrée dans le salon elle voit une photo sur le mur et tombe à la renverse, évanouie. Immédiatement, elle sera transportée en ambulance à l’hôpital. Le lendemain, la jeune mère des quintuplés décidera de visiter sa bienfaitrice pour prendre de ses nouvelles. Mme Gordon avait retrouvé ses esprits mais était encore toute émue de la veille. Elle demanda à Mme Spitser qui était la dame sur la photo dans son salon, et la jeune femme répondit que c’était la photo de sa mère. Mme Gordon encore plus émue dira qu’elle veut lui raconter le lien particulier qu’elle a entretenu avec sa mère. Elle raconta : « Durant la dernière guerre, j’étais prisonnière dans un camp de concentration allemand, « Bergen-Belsen ». Je faisais partie d’un groupe de jeunes filles âgées entre 14 et 16 ans et malgré les conditions terribles qui régnaient dans les camps, on faisait de notre mieux pour pratiquer les Mitsvoth. L’épisode se déroula juste avant la fête de Hanouka. Notre groupe avait réussi à mettre de côté sur notre pauvre ration journalière quelques grammes de margarine en guise d’huile pour l’allumage des bougies. Pour les mèches, on avait défilé quelques fils de nos habits de prisonnières… Seulement il restait à trouver des fioles comme réceptacle à la margarine et aux mèches de misères… on réfléchit et l’idée nous est venue de prendre quelques pelures de pomme de terre pour confectionner ces réceptacles. Mais, pour cela il fallait les dérober de la cuisine du camp. Or, l’entrée du bâtiment était gardée 24/24 h par un gardien. Seulement il y avait 5 minutes durant lesquelles le gardien s’absentait, de minuit à minuit 5. Cinq filles de notre groupe, dont moi, se dévouèrent pour cette mission périlleuse, de dégoter ces pelures. Le soir dit on pénétra dans la cuisine mais manque de chance, le gardien nous prit en flagrant délit (de vol de pelures…). Il écrivit nos noms et nos numéros de tatouages et dit : ‘Je vais transmettre vos noms aux SS. Demain vous serez toutes les cinq pendues devant les autres prisonnières. Jusque-là : retournez à votre couchage’. Nous étions très apeurées… Or, dans le camp il y avait une jeune fille qui avait un statut particulier : c’était la traductrice. Elle connaissait beaucoup de langues étrangères et les Allemands avaient besoin de ses services pour traduire les radios alliées afin de comprendre l’avancée des opérations militaires. Pour cette raison elle avait un statut à part. Elle vivait dans une petite bicoque éloignée du sort des autres prisonnières. On savait qu’on n’avait plus que quelques heures à vivre, on avait plus rien à perdre, et on s’est dirigé vers sa maison pour qu’elle nous aide auprès des Allemands. On s’approcha de la maison qui était plongée dans l’obscurité… Seulement derrière un petit muret on entendait des chants à voix basses et on a vu un spectacle rarissime dans le camp : la traductrice chantait le « Maoz Tsour » à côté de l’allumage de la première bougie de Hanouka. A peine elle remarqua notre présence qu’elle nous cria dessus en disant de déguerpir sur le champ. On est rentré, toutes très désespérées dans notre baraquement pour passer la dernière nuit sur le sol maudit de la terre allemande… Le lendemain, sur le coup d’une heure de l’après-midi, tous les prisonniers furent réunis pour voir le spectacle de notre mise à mort. On nous a placées sur des chaises puis on nous a mis la corde autour du cou. Il ne restait plus qu’à attendre la venue du SS qui devait donner l’ordre de nous exécuter. L’allemand arriva avec son regard satisfait : on n’avait plus que quelques secondes à vivre dans ce monde-ci pour aller dans un monde bien meilleur… C’est alors que la traductrice s’approcha du gradé et lui a glissé un mot à l’oreille. Le gradé a changé d’expression : ses bras ont gesticulé dans tous les sens puis il somma le bourreau de nous laisser revenir au baraquement saines et sauves .C’était LE MIRACLE DE HANOUKA… Peu de temps après on a compris ce qui s’était passé : notre camp a été libéré par les alliés quelques jours après… Certainement que la traductrice avait dit qu’il ne fallait pas nous tuer car les alliés allaient punir les bourreaux pour leurs sévices. Depuis lors, je tenais à remercier ta mère de nous nous avoir sauvées or je ne l’ai jamais fait. Et en venant chez toi j’ai vu sa photo sur le mur, c’est pourquoi je me suis évanouie. La jeune Mme Spitser dit le fin mot de l’histoire : « Maintenant je comprends une énigme car la veille de l’accouchement de mes quintuplés, ma mère est venu dans mon rêve en disant en Yiddish : « Finfe For Finfe » qui veut dire 5 à la place des 5. Je n’ai jamais compris la signification de « à la place des 5″ mais maintenant j’ai compris ».
Fin de cette histoire époustouflante qui nous apprend que les événements dans la vie ne sont pas fortuits puisque c’est une des 5 filles qui aidera la fille de la traductrice qui lui avait sauvé la vie quelques dizaines d’années auparavant. D’autre part, on voit combien le Clall Israël a fait d’efforts pour faire l’allumage des petites bougies qui nous donnent en contrepartie beaucoup de courage…
Coin Halakha:
L‘ordre de l’allumage. On placera les bougies, jour après jour, de droite à gauche sur la ‘Hanoukia. Cependant, on allumera depuis la nouvelle bougie (que l’on a rajouté, celle du jour) et on finira par allumer les autres bougies l’une après l’autre, depuis la droite jusqu’à la dernière, à gauche (Choul’han Arou’h 676.5).
Il n’y a pas d’obligation de rester à côté de son allumage toute la demi-heure que brulent les flammes (au nom du rav Eliachiv Zatsal).
L’obligation d’allumer les bougies est précisément dans sa maison (pour les touristes en déplacement, à l’hôtel où ils passent la nuit). Nécessairement, durant une visite de courtoisie, on ne pourra pas allumer dans la maison de son hôte (à moins d’y passer la nuit). Donc, il faudra veiller à allumer chez soi au préalable, ou de revenir au plus tôt à son domicile afin d’allumer tout le temps où il y a du passage dans la rue (particulièrement en Erets où l’on allume à la fenêtre qui donne sur le domaine public). Une dernière possibilité est de s’associer à l’allumage de son hôte en donnant une pièce de monnaie pour acquérir un petit peu de son huile d’allumage : c’est considéré comme si nous même avions allumé.
On allumera la Hanoukia à partir de la tombée de la nuit. La coutume sefarade est d’allumer à la sortie des étoiles tandis que les Ashkénazim ont l’habitude d’allumer avec le coucher du soleil. Dans tous les cas, on vérifiera que notre allumage puisse durer encore une demi-heure après la sortie des étoiles. Dans le cas où l’on ne pourra pas allumer à l’heure, on pourra allumer plus tôt encore, à partir du Plag Hamin’ha (1 heure un quart avant le coucher du soleil) à condition que l’on mette une plus grande quantité d’huile afin que les bougies tiennent jusqu’après une demi-heure après la tombée de la nuit. Si on revient tardivement la nuit, on pourra tout de même allumer (avec bénédiction) tout le temps où il y a des gens qui peuvent profiter de notre allumage (par exemple lorsqu’on allume sur la fenêtre qui donne sur la rue encore animée ou dans la maison lorsque les gens de notre maisonnée sont éveillés)
Chabbath Chalom et Hanouka saméa’h, à la semaine prochaine si D’ le veut.
David Gold
Tel : 00972 55 677 87 47, e-mail : dbgo36@gmail.com
Une refoua cheléma pour le jeune Yo’haï Ben Danielah (blessé à Gaza) parmi les malades du Clall Israël.
Une bénédiction à Adam Melloul et son épouse (Raanana) à l’occasion de la naissance des bébés et qu’ils aient le mérite de les voir grandir dans la Tora et les Mitsvots, berakha aux grands parents