Par Rony Akrich
Il aurait été tout à fait raisonnable de supposer que le mal incarné par les nazis, et leur idéologie radicale de haine et d’exclusion, avaient disparu de la surface de la terre avec la défaite totale du Troisième Reich il y a plus de soixante-quinze ans.
Ces idéologies n’ont cependant pas disparu avec la fin du régime nazi. Aujourd’hui, motivées par des idéologies de haine, beaucoup trop de groupes poursuivent encore des visions d’exclusion.
Ils pensent, comme les nazis avant eux, qu’au nom de croyances fanatiques, ils ont le droit de décider qui doit vivre et qui doit mourir, et agissent avec zèle en fonction de leurs convictions meurtrières.
De nos jours, le plus menaçant d’entre eux reste peut-être l’islamisme fanatique du Hamas/Daesh entre autres.
Il présente des similitudes frappantes avec les nazis, même s’il en diffère sur des points significatifs.
Le nouvel ordre mondial exclusiviste que le Hamas/Palestine veut créer n’est pas basé sur la race, mais sur une variété fanatique de l’Islam. Comme leur modèle, ils cherchent à créer un monde réservé – non pas à une race de maîtres –, mais à quelques privilégiés adhérant à leur type d’islam. Ils se sont montrés impitoyables dans la poursuite de leur vision et, comme les nazis avant eux, ils n’ont aucun scrupule à tuer et à exterminer quiconque ne correspond pas à leur plan.
Ces terroristes ont mené des actes impitoyables contre les populations qui n’ont pas leur place dans leur nouvel ordre, les considérant comme leurs ennemis.
Ils ont tué, massacré, violé, décapité des bébés, des enfants, des garçons et des filles, des hommes et des femmes, des vieillards juifs, ils les menacent aussi d’une nouvelle shoah.
Depuis que le Hamas est passé d’un groupe terroriste sans territoire à un pouvoir sur les terres qu’il a conquis, tous ces actes barbares peuvent être considérés comme des actes d’État.
La Shoah nazie était bien sûr un projet d’État, employant tout le pouvoir et toute l’autorité du gouvernement pour le réaliser.
Les nazis ont montré au monde où les idéologies effrénées de haine et d’exclusion peuvent mener : à la guerre mondiale, au génocide et à la Shoah.
La guerre brutale et dévastatrice menée contre eux démontre à quel point il peut être difficile de maîtriser cette forme de mal une fois installée.
Le président Biden a utilisé le mot génocide pour décrire la menace posée par le Hamas et les groupes islamistes ont très certainement un programme manifestement génocidaire. Israël a ordonné des frappes aériennes et l’invasion de Gaza pour les éliminer définitivement. Compte tenu de notre conscience de l’Histoire et de nos observations du présent, il est clair que l’islamisme iranien, ses tentacules, le jihad islamique, le ‘Hezbollah, le ‘Hamas, et son idéologie de haine et d’exclusion, doivent être combattus et résolument éradiqués par la communauté internationale.
Cela doit se produire avant que les flammes de destruction encore localisées qu’ils ont allumées, ne se transforment en une conflagration beaucoup plus large ; une conflagration dont l’extinction pourrait nécessiter d’énormes coûts humains et d’énormes efforts.
Aujourd’hui, l’islamo-nazisme a une signification différente de celle d’avant et de la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’il y avait des musulmans qui étaient en même temps des nazis. Le principal dirigeant palestinien de l’époque, le mufti de Jérusalem, Haj Amin al-Husseini, a joué un rôle déterminant dans la création d’unités SS en Bosnie et au Kosovo[1]. Après la guerre, plusieurs nazis allemands s’enfuirent en Égypte. Certains se sont convertis à l’islam, comme le propagandiste Johannes van Leers et le médecin et meurtrier psychopathe Aribert Ferdinand Heim.
L’islamo-nazisme contemporain est d’une autre nature. Il s’agit de musulmans meurtriers dont l’idéologie recoupe les principaux éléments génocidaires du nazisme, sans appartenir à aucun cadre organisationnel nazi.
Il peut être décrit comme la doctrine des musulmans répondant à l’une des deux caractéristiques suivantes :
– La première : ce sont des croyants qui veulent parvenir à la domination mondiale de l’Islam par tous les moyens, y compris la violence. Autrement dit, pour les islamo-nazis, le but justifie les moyens.
– La deuxième caractéristique : c’est la promotion de programmes génocidaires. Cela inclut, par exemple, le massacre de Juifs et d’autres personnes, y compris des musulmans de différentes confessions.
Dans l’idéologie communiste- marxiste et nationale-socialiste, la démocratie parlementaire libérale occidentale est l’ennemie.
Les Juifs en sont l’expression typique ! L’Islam radical identifie le même ennemi.
Il faut comprendre que non seulement l’islamisme, mais aussi ces deux autres fondamentalismes, sont religieux par essence. Tous trois s’abandonnent à une force transcendantale tout en essayant d’échapper à une réalité qui dérange. Peu importe qu’on appelle cela le dieu de la nature, le marxisme dialectique ou le Coran ; leurs principales caractéristiques sont similaires. Le radicalisme islamique est le désir d’une utopie mondiale, réalisable par des moyens violents, visant une domination mondiale. Cela est également vrai pour le national-socialisme et le communisme.
L’islam radical n’est pas simplement un problème isolé de « guérilla locale », mais un problème mondial et l’avertissement d’une troisième guerre mondiale.
L’antisémitisme pur et dur dans le monde arabe et musulman n’est comparable qu’à celui de l’Allemagne nazie. La haine des musulmans envers Israël et les Juifs est un antisémitisme éliminatoire avec une dimension génocidaire. Concernant les éléments communs entre l’antisémitisme musulman et nazi, énumérons : le fanatisme, le culte de la mort, le désir nihiliste de destruction et la soif folle d’hégémonie mondiale.
Deux autres caractéristiques communes importantes.
Il faut tout d’abord savoir que les Juifs sont le principal ennemi des deux mouvements, l’antisémitisme étant l’une composante essentielle de leurs idéologies.
Le nazisme et l’islam radical déshumanisent les Juifs, c’est leur seconde donnée commune. Les futurs historiens découvriront probablement que l’antisémitisme actuel dans les sociétés arabes et musulmanes a atteint un paroxysme encore plus élevé que celui des nazis.
L’islamo-nazisme contemporain se manifeste à la fois dans des mouvements organisés et à travers des individus. Après la révolution islamique de 1979, l’Iran est devenu leur principale force, loin d’être la seule.
Les organisations islamo-nazies comprennent Al-Qaïda, Al-Nosra en Syrie, l’Etat islamique en Syrie et en Irak, le Hezbollah au Liban, ainsi que le Hamas et le Jihad islamique dans les territoires palestiniens.
En Afrique, ces mouvements comprennent, par exemple, Boko Haram au Nigeria et Al-Shabab en Somalie. Il existe également des groupements islamo-nazis dans de nombreux autres endroits du monde musulman. En plus de ces mouvements organisés, nombreux sont les individus musulmans soutenant l’idéologie islamo-nazie. L’organisme de recherche américain Pew a réalisé des sondages d’opinion qui évaluent à au moins 150 millions les musulmans, dans le monde, d’accord avec l’idéologie d’Al-Qaida. En 2009, une de leurs études a révélé que plus de 20% des musulmans d’Indonésie, de Jordanie et d’Égypte étaient convaincus qu’Oussama ben Laden faisait « la bonne chose dans les affaires mondiales ». Parmi les Nigérians musulmans, ce pourcentage dépassait les 50%.
Les islamo-nazis ne sont pas les seuls musulmans radicaux. Il existe de nombreux autres extrémistes musulmans qui ne visent pas nécessairement les massacres.
Les Frères musulmans sont une organisation importante dans un certain nombre de pays.
La Turquie et le Qatar sont d’importants soutiens du Hamas, tant politiquement que financièrement, et Recep Tayyip Erdogan, le président turc, est lui-même un musulman radical.
Définir l’islamo-nazisme est également important car cette idéologie entraîne de nombreux phénomènes connexes. Il y a des compagnons de route des mouvements islamo-nazis en Occident, musulmans et autres. Il existe également des blanchisseurs de l’islamo-nazisme, principalement des musulmans, et il existe en outre divers partis politiques occidentaux qui défendent indirectement les intérêts des islamo-nazis.
Tous ces facteurs réunis représentent une réalité complexe, bien plus opaque qu’on ne le pense habituellement.
Rony Akrich
67 ans, enseigne l’historiosophie biblique. Il est l’auteur de 7 ouvrages en français sur la pensée hébraïque. « Les présents de l’imparfait » tome 1 et 2 sont ses 2 derniers ouvrages. Un premier livre en hébreu pense et analyse l’actualité hebdomadaire: « מבט יהודי, עם עולם ». Il écrit nombre de chroniques et aphorismes en hébreu et français publiés sur les medias. Fondateur et directeur de l’Université Populaire Gratuite de Jérusalem (Café Daat). Participe à plusieurs forums israéliens de réflexions et d’enseignements de droite comme de gauche. Réside depuis août 2023 à Ashdod apres 37 ans à Kiriat Arba’ – ‘Hévron.
[1] Nous nous devons de signaler ici que le rabbi de Zans zatsal, ainsi que l’a rapporté ces temps-ci son fils, était d’avis que toute la conduite nazie leur a été inspirée par des musulmans, dont en particulier le cheikh de Jérusalem cité ici, et qu’au contraire, sinon, une telle cruauté ne pouvait pas être comprise. Il faut savoir juste si, sur le plan historique, cette approche est admissible, mais elle ouvrirait de nouveaux horizons sur notre compréhension du phénomène actuel.