Hamas et Autorité Palestinienne : ping pong d’accusations

0
191

Une journée ordinaire à Gaza

Cet été, les pro-palestiniens français, tout comme nos médias, ont raté une mauvaise nouvelle.

Un internaute attentif râle, car la répétition de ‘pro-palestiniens’ et de ‘médias’ constitue un pléonasme. Il n’a pas tort, mais si tous les médias français sont palestinophiles, tous les palestinophiles ne sont pas journalistes, donc la précision n’est pas superfétatoire. Na !

Or donc, le 27 août 2019, pendant que les premiers apprenaient à décliner le vocabulaire indigéniste dans des camps racialistes et que les seconds sirotaient leur apéro dans le Luberon, à Gaza, deux Palestiniens ont été tués à moto et un autre a été grièvement blessé (Infos Israel News). Précisons que ces décès n’avaient rien à voir avec un accident provoqué par de méchants flics poursuivant d’innocents voleurs de scooter. D’ailleurs, ce n’étaient pas des « décès », mais carrément des morts, qui se sont produites à la suite de trois explosions. C’est le ministère palestinien de l’Intérieur qui l’a dit, donc c’est vrai.

Action, réaction

Pourquoi « une mauvaise nouvelle » et pas une bonne, puisque Israël a été aussitôt accusé ? En effet, la sempiternelle séquence s’est déroulée :

  1. attentat passé sous silence,
  2. représailles toujours disproportionnée,
  3. indignation universelle,
  4. condamnation de l’État juif par toutes les chancelleries, celles où les opposants politiques succombent à la torture en prison, mais aussi beaucoup d’autres, présidées par des idiots utiles, qui rêvent probablement d’avoir les mêmes moyens à leur disposition.

Cette fois-là, il était facile d’incriminer un bombardement, par les avions de Tsahal, d’une position du Hamas au nord de la Bande de Gaza, au motif douteux de représailles pour quatre malheureux obus tirés quelques heures plus tôt sur l’État juif. Faux prétexte, bien entendu. La preuve : si l’une des roquettes avait atteint la ville de Mishmeret, à 30 kilomètres au nord de Tel Aviv, il n’y avait même pas eu un seul mort israélien à fêter, avec distribution de bonbons et coups de feu en l’air !

Fawzi Barhoum, un porte-parole du Hamas, a déclaré que « le seul à qui cela profitait était Israël », car ces « attentats à la bombe suspects… ont porté préjudice à la lutte armée contre Israël (New York Times) ».

Bon, alors si ce n’était pas un bombardement, peut-être une attaque israélienne contre une moto ? Pourquoi pas, en effet, d’autant qu’une explosion avait été signalée près d’un point de contrôle.

Entre Israël et les territoires palestiniens, que ce soit Gaza ou la Cisjordanie, les gardes-frontières se tiennent à des checkpoints. Le checkpoint, c’est une invention coloniale israélienne, destinée à pourrir la vie des innocents Palestiniens. À l’intérieur de la Bande de Gaza, Judenrein depuis 2005, les checkpoints s’appellent des « points de contrôle » et ce sont des inventions formidables, qui permettent aux miliciens du Hamas de se faire du bakchich de poche sans recourir au crowd funding et de s’entraîner au tir, pour améliorer leurs performances.

Personne n’est d’accord à OK Corral

On a déjà accusé les Israéliens de tout, mais les attentats suicide, là, c’est trop : même la Capjpo[2] n’a pas essayé. Pourtant, ces gens-là osent tout ! Quant aux nazislamistes de Daesh, ils adorent faire souffrir les innocents, mais ils sont douillets : il n’y a qu’à voir comment ils pleurnichent dès qu’on les arrête et qu’ils doivent passer devant le juge (Mabatim.info). Alors les ceintures explosives, merci bien, mais non !

À la fin du Cluedo, on touche !

Trois policiers ont été tués, un du Hamas et deux du Jihad islamique, dans deux explosions qui se sont suivies à une heure d’intervalle. La moto que les Israéliens étaient censés avoir visée, dans la version précédente du feuilleton, avait amené les kamikazes sur le lieu de leur crime (Info Israel News). Oui, parce que quand les victimes sont palestiniennes, c’est un crime. Quand ce sont des Israéliens, c’est un acte de résistance et, quelles que soient les circonstances, il faut lire jusqu’à la dernière ligne de l’article, pour apprendre que, par exemple, il y a eu une « famille de colons ayant trouvé la mort ». On suppose donc que c’est cette rencontre inopinée, entre ladite famille et son destin, qui fait craindre des violentes représailles de la part des féroces soldats israéliens contre une population palestinienne déjà très éprouvée. Heureusement, comme d’habitude, le calme règne, car la France demande de la retenue à toutes les parties[3].

Cette fois-ci, à Gaza, « Les mains de la traîtrise et de la trahison qui ont perpétré ce crime seront coupées à la racine », a déclaré le Hamas dans un communiqué. De quelles mains parlait-il ? D’après Al-Sharq al-Ausat, un site publié en arabe à Londres, ce serait l’Autorité palestinienne, rien de moins.

La compétition de rodomontades s’est ouverte : l’accusation n’est plus ici, ni ici, elle est là ! Monsieur Hamas, vous lancez l’enchère ? Ouiiii ! Monsieur Hamas a découvert un complot de l’Autorité palestinienne, qui aurait prévu plein de petits attentats à la bombe contre lui. Ça vaut cher, ça ! Une fois, deux fois, trois fois, on adjuge ? Ah non ! Monsieur le porte-parole de l’AP, qu’est-ce que vous dites ? C’est pas nous, c’est eux : le Hamas soutient les « takfirs », les sectaires radicaux. Mmmouais… Ce n’est quand même pas un scoop : le Hamas est un mouvement terroriste radical, c’est normal qu’il soutienne ses alter ego. Vous n’avez rien de mieux ? Quelqu’un d’autre ? L’accusation ? Ici ? Là ! Le monsieur en djellaba avec la calotte blanche ? Salam aleikum, c’est à vous. Il y a «‘’des éléments des services de renseignement palestiniens’’ qui, selon la source, auraient utilisé des ‘’personnes handicapées mentales appartenant aux factions palestiniennes’’ pour provoquer l’instabilité et la guerre civile dans le secteur (Info Israel News). » Alors là, respect. Une fois, deux fois, trois fois. Adjugé !

Droits de l’homme dans les Territoires

« Le Hamas est un mouvement islamiste terroriste qui ne considère pas qu’il est obligé de respecter les lois et traités internationaux concernant les droits de l’homme fondamentaux. En effet, le concept des droits de l’homme n’existe tout simplement pas sous le pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza où les libertés publiques, y compris la liberté d’expression et de la presse, sont inexistants (Gatestone Institute) », explique Khaled Abu Toameh, un Arabe israélien journaliste, conférencier et réalisateur de documentaires, multirécompensé dans le monde entier pour ses articles dans le Jerusalem Post et le Gatestone Institute. Dans le monde entier, sauf les Territoires palestiniens, est-il utile de le préciser ?

De fait, dans « liberté de la presse », le mot inconnu en palestinien dans le texte n’est pas « presse » mais « liberté. » Aussi bien en Cisjordanie qu’à Gaza, l’Autorité palestinienne et le Hamas torturent dans leurs prisons. Ils torturent, notamment, les journalistes qui prennent la liberté de ne pas copier-coller intégralement les communiqués de presse de leurs gouvernements respectifs.

Les femmes et les enfants d’abord

De plus en plus de femmes sont utilisées comme islamikazes. Les candidates sont des femelles accusées d’adultère, à qui on présente ce « sacrifice » comme une opportunité de devenir des martyres célébrées dans le monde entier, ce qui fera de leurs enfants des héros enviés. Si elles ne sautent pas… sur l’occasion, c’est la sharia qui leur sautera dessus sous la forme de leur mort par lapidation et du rejet de leurs enfants comme parias.

La première femme kamikaze palestinienne, Waffa Edris, s’est fait exploser à Jérusalem, le 27 janvier 2002, tuant une personne et en blessant des dizaines. En octobre 2003, c’est Hanadi Jaradat, avocate, qui fit la même chose à Haïfa, dans un restaurant fréquenté à parité par des Juifs et des Arabes. Elle réussit à y tuer 21 personnes et à en blesser 51, pour les punir du crime impardonnable de cohabitation paisible. Reem Saleh Riyashi, la première issue du Hamas, mais la septième femme de la catégorie, a tué quatre Israéliens en déclenchant sa ceinture d’explosifs le 14 janvier 2004. Elle venait d’une famille riche et était mariée à un commandant local du Hamas, qu’elle trompait avec un autre gradé du même Mouvement de la Résistance Islamique. Le mari et l’amant avaient planifié ensemble l’attentat par lequel cette mère de deux enfants a lavé le nom et l’honneur de son époux (Wikipedia).

Laissez venir à la mort les petits enfants

Quant aux enfants, tous les enfants, pas seulement ceux qui ont la chance d’avoir eu un père ou une mère auteur d’attentat-suicide, il faut visionner la vidéo de la fête de fin d’années d’un jardin d’enfants à Gaza, le 29 mai 2016, pour prendre la mesure de ce que veut dire le mot endoctrinement. On y voit des petits de maternelle interpréter plusieurs saynètes. La première représente une attaque terroriste contre une base de Tsahal, scénarisée dans ses plus infimes détails : uniformes, entrainement, distribution des kalachnikovs miniatures, tir de sniper contre le garde à l’entrée de la base avant l’irruption de la troupe des miliciens, capture d’un soldat israélien vivant et retour à la base, sous les applaudissements des parents spectateurs. La deuxième montre des tirs de mortier parfaitement exécutés et une troisième apprend aux enfants comment installer une charge explosive sous un tank israélien.

Les terroristes utiliseraient des enfants ou des handicapés ? Noooon !

Siiii ! Et pas « ou », mais « et ». Selon l’ONG Palestinian Human Rights Monitoring Group, pendant la deuxième Intifada, des enfants étaient utilisés comme messagers, comme coursiers et aussi comme combattants et kamikazes, contre des soldats et des civils israéliens, aussi bien par le Fatah et le Front Populaire de Libération de la Palestine en Cisjordanie, que par le Hamas et le Mouvement du Jihad Islamique Palestinien à Gaza. La chose a été rendue publique quand un adolescent palestinien handicapé mental, Hussam Abdo, a été désarmé à un checkpoint israélien (Guardian). Il a expliqué aux soldats que tout le monde se moquait de lui en classe et qu’on lui avait offert 100 NIS (25 euros) et la promesse de sauter des vierges, s’il se faisait sauter d’abord, lui-même, avec des Juifs. Issa Bdeir, un lycéen de 16 ans du village d’Al Doha, était le plus jeune kamikaze palestinien répertorié en 2016. Il avait tué un adolescent de son âge et un vieil homme, dans un parc de Rishon LeZion. Mais des gamines de 12 et 13 ans avaient déjà été arrêtées avant d’accomplir leur attentat suicide (Ministère Affaires Étrangères israélien).

La démocratie version palestinienne

Comment sont traitées les minorités dans les Territoires palestiniens ?

Les Juifs n’ont pas à se plaindre : il n’y en a plus un seul à Gaza et, en Cisjordanie, ils survivent dans des kibboutz qui ont tout de camps retranchés. Cela permet aux médias français de se gargariser de « colons » et de « colonies », oubliant que, lorsqu’un civil juif s’égare à Ramallah, il finit lynché par une foule qui déchiquette son cadavre (Palestinian Media Watch).

En contrepartie, les Arabes israéliens représentent 20 % de la population de l’État juif, une démocratie, où tous les citoyens sont égaux devant la loi et où la peine de mort n’a pas été abolie, parce qu’elle n’a jamais existé.

Les chrétiens de Palestine, eux, ne sont pas menacés d’extermination comme les Juifs, seulement traités en dhimmis. « La dhimmitude fut l’univers juridique, politique, spirituel des Juifs et des chrétiens indigènes dont les pays furent conquis par le jihâd et gouvernés par la loi islamique : la shari’a. L’univers de la dhimmitude a englobé des millions de personnes et couvert trois continents – Afrique, Asie, Europe – il a duré de treize siècles à quelques siècles, selon les régions.… {En échange de la vie sauve}, les dhimmis devaient accepter des contraintes fort nombreuses d’ordre politique, économique et religieux. Chrétiens et Juifs, jugés impurs et inférieurs par la loi islamique, étaient soumis, dans tous les domaines, à un système d’inégalité et d’humiliations (Amazon). »

En 1950, Bethléem et les villages environnants étaient peuplés de 86 % de chrétiens. En 2016, ils étaient 12 %, dit Vera Baboun, la maire. En Cisjordanie, dans les années 1970, ils représentaient 5 % de la population. Aujourd’hui, c’est moins de 2 %. À Bethléem, lieu de naissance de Jésus, il n’y avait plus, en 2016, que 11 000 chrétiens. À Gaza, leur situation est encore plus précaire. En 2006, un an avant le coup d’état du Hamas, ils étaient 5 000. Dix ans plus tard, il en restait moins du quart : 1100. Les chiffres sont de Samir Qumsieh, chercheur spécialisé dans ce qui touche aux chrétiens et patron de l’unique chaîne de télévision chrétienne en Palestine, Nativity TV.

Un Palestinien converti au judaïsme, c’est une blague ?

Non, ce n’est pas drôle et oui, il y en a un. Pour être aussi masochiste, on se demande s’il n’avait pas un ancêtre psychanalyste et si cette conversion ne relève pas de l’atavisme : son grand-père avait déjà sauvé des Juifs durant le pogrom de 1929, à Hébron, où 67 Juifs avaient été massacrés. En tout cas, ce père de 9 enfants, tous musulmans, avait obtenu un permis de séjour provisoire en Israël et il travaillait à Jérusalem. C’est lors d’une rencontre avec l’un de ses enfants, qu’il a été kidnappé et emmené au poste de police de Hébron où il a été battu et torturé et où il est toujours emprisonné.

L’administration civile israélienne en Judée-Samarie (le nom qu’a porté la Cisjordanie pendant les mille neuf cents ans qui ont précédé la Guerre des six jours, en 1967) ne peut pas intervenir, puisque Hébron est situé en Territoire palestinien, sous l’autorité de Mahmoud Abbas (i24news).

Mahmoud Abbas, el lider minimo, voilà quelqu’un qui considère l’occasion de torturer un Juif comme un cadeau de Noël anticipé ! LM♦

Liliane Messika, MABATIM.INFO

[1] Expression très souvent mal employée par ceux qui pensent que cela veut dire « n’a pas duré longtemps », alors que le vrai sens est « échouer », par référence au temps d’avant les Kalatch, quand on mettait le feu à la poudre d’un canon après l’avoir chargé, et que la poudre, au lieu d’exploser, « faisait long feu », c’est-à-dire se consumait.
[2]Coordination des associations pour une paix juste au Proche-Orient, a oublié les deux dernières lettres de son acronyme : Capjposi : pour une paix, juste sans Israël. La virgule est importante…
[3] Au hasard : « AFP – Une famille de colons israéliens a été tuée à coups de couteau dans la nuit de vendredi à samedi en Cisjordanie, une attaque attribuée à deux Palestiniens qui a été condamnée par l’Autorité palestinienne et la communauté internationale. » (France 24) et « Cisjordanie dans la nuit de vendredi à samedi, cinq membres d’une même famille de colons israéliens ont été tués, lors d’une attaque attribuée à des Palestiniens » (Est Républicain)

Aucun commentaire

Laisser un commentaire