C’est quand même pas la mort !
Le président turc, l’ineffable Recep Tayyip Erdogan, a accusé le 17 mai 2021 son homologue américain, l’inénarrable Joe Biden, d’avoir « les mains ensanglantées » en raison de son soutien à Israël, qui combat des rafales de missiles lancés depuis la bande de Gaza.
Ce n’est pas une blague, car l’humour du tyran turc s’arrête au concours iranien de dessins humoristiques sur la Shoah. Pourtant, il ne mâche pas ses mots quand il s’agit d’être grotesque : les Israéliens
« sont des meurtriers, à tel point qu’ils tuent des enfants âgés de cinq ou six ans. Il n’y a que sucer le sang qui les assouvit (Yahoo News). »
De la bouche de l’allié du boucher de Damas, cela ne fait pas rire, même jaune. En témoigne l’ONU, pourtant bien disposée, habituellement, vis-à-vis des tyrans, qui a publié, en septembre 2020, un rapport intitulé « Syrie : Les violations et les abus sont répandus dans les zones contrôlées par des groupes armés affiliés à la Turquie. » Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme y avait comptabilisé, pour les 9 premiers mois de l’année, la mort
« d’au moins 116 civils due à des engins explosifs improvisés (EEI) utilisés par des auteurs non identifiés et à des restes explosifs de guerre (REG). Les personnes tuées comprenaient 15 femmes, 20 garçons et deux filles. Environ 463 civils ont été blessés.Les groupes armés affiliés à la Turquie ont également confisqué et pillé des maisons, des terres… […] Parmi d’autres violations graves des droits de l’homme, il a également documenté l’enlèvement et la disparition de civils, y compris femmes et enfants. Le sort de certains de ces détenus et personnes enlevées reste inconnu (ONU Droits de l’Homme). »
Erdogan a pris Biden comme tête de Turc
Il a sauté sur une mauvaise occasion, le despote qui veut devenir calife à la place de tout le monde, car le Président américain ne mérite pas sa critique : c’est auprès de Netanyahou, l’arrosé de missiles, qu’il plaide pour un cessez-le-feu, pas auprès de l’arroseur Hamas (20 Minutes) !
La réalité, comme on ne cesse de le répéter, c’est que notre planète regorge de conflits où les morts sont innombrables et la cause de leur mort impardonnable :
« La guerre civile, lancée par la dynastie el-Assad contre son propre peuple a fait 380 000 morts, dont au moins 116 000 civils. La guerre civile en Libye a fait plusieurs milliers de morts. « L’État islamique » a commis 1 542 attentats en Irak, tuant plusieurs milliers de civils. Il a asservi plusieurs millions de personnes et pratiqué la vente d’esclaves sur des marchés. Le Liban, ancienne « Suisse du Proche-Orient » a été ruiné par une classe politico-maffieuse et tout le Sud du pays est dirigé par une armée privée, surarmée par un État étranger, l’Iran. »
Cette fois-ci, la liste est due à Brice Couturier (Facebook), mais on peut lire les mêmes données vérifiables sur à peu près tout ce que les journalistes bien-pensants appellent « la fachosphère ».
La fachosphère, c’est la presse où l’on trouve les faits énumérés dans le bon sens : les causes avant les conséquences. Les faits, c’est tout le sable du Sahara dans l’engrenage de moins en moins huilé du prêt-à-penser, lequel peut se résumer à : les Israéliens sont tous des nazis assoiffés de sang et les Palestiniens tous des enfants apeurés, un lance-pierre à la main et une colombe sur l’épaule.
L’antisémitisme rend sourd
Les faits cités plus haut doivent être et sont complétés de chiffres : la guerre civile syrienne a débuté en mars 2011. Dix ans, 38 000 morts par an. Le conflit israélo-palestinien, lui, a fait, en 21 ans (depuis l’intifada commencée le 30 septembre 2000), environ 20 000 victimes des deux côtés. Un peu moins de mille par an. Si l’on souffre pour les victimes, si l’on se sent solidaire des musulmans, ne devrait-on pas se focaliser contre la Syrie ?
Mais on a beau répéter, Homo Antisémitus et Homo Antisionistus, les siamois célèbres duettistes s’entêtent. Le seul coupable au monde, à leurs yeux, est l’État hébreu. Ils ont des yeux, mais ils ne veulent pas entendre. La seule conclusion scientifique que l’on peut en tirer, c’est que l’antisémitisme rend sourd. CQFD.
Parmi les faits que les médias de chez nous boudent avec fermeté, ces quelques infos au hasard : Yigal Yehoshua, 56 ans, habitant de Lod, attaqué à coups de pierres lors des émeutes antijuives, a succombé à ses blessures. Un de ses reins a été transplanté sur une femme arabe de 56 ans, qui attendait un donneur depuis plusieurs années (Infos Israel). Apartheid, expliqueraient les palestinolâtres s’ils savaient, mais ils ne sauront pas.
La personne qui a jeté une bombe incendiaire par la fenêtre dans une maison de Yaffo et qui a gravement brûlé le jeune Mohammed, 12 ans, a été arrêtée. Elle n’est pas juive comme cela avait été relayé sur les réseaux sociaux (Kef Israel). Bon, alors si le coupable n’est pas juif, aucun intérêt. Les victimes qu’on ne peut pas attribuer aux Juifs n’ont qu’à aller se faire voir chez les Grecs : comme on le disait hier, « no Jews, no news ».
Le district central des pompiers indique que 10 synagogues et institutions gouvernementales de la ville de Lod ont été incendiées. Aucune mosquée n’a été attaquée ou brûlée. Des caches d’armes, où des pierres et des cocktails Molotov étaient préparés et stockés, ont été trouvées dans 28 mosquées.
112 maisons juives ont été brûlées lors d’émeutes musulmanes. Une seule maison d’une famille arabe à Jaffa a été incendiée, PAR DES ARABES. Aucune maison arabe pillée n’a été signalée, mais 386 maisons juives ont été pillées. Au total, 673 maisons juives ont été vandalisées et 12 maisons arabes ont été endommagées. 849 voitures appartenant à des Juifs ont été incendiées, idem pour 13 voitures appartenant à des Arabes (Jewish Press).
Un soldat israélien de 19 ans a été blessé, le 18 mai, par un tir de mortier de Gaza, alors que son unité transférait de l’aide humanitaire à Gaza par le passage terrestre d’Erez, dans le sud d’Israël.
Le barrage de plus de 50 obus de mortier a également tué deux travailleurs thaïlandais et en a blessé 10 autres, dont quatre grièvement. Le Hamas a revendiqué ces attaques (Jewish Press).
Brice Couturier, un journaliste atypique
Un garçon qui anime une émission sur le service public français uniformément antisioniste et qui n’a pas peur de se déclarer solidaire avec Israël, c’est rarissime.
Avant lui, il y a eu Clément Weil-Raynal, plus discret bien qu’auteur d’un scoop. Alors modeste ou timide ? Ni l’un ni l’autre : le scoop était politiquement incorrect. C’est lui qui a découvert « le Mur des cons » dans les locaux du Syndicat de la Magistrature. Au lieu d’obtenir le Prix Pulitzer, il a été dénoncé par le Syndicat national des journalistes et la CGT Journalistes (Sud Radio)… Son employeur, France 3, l’a mis à pied. La mission du groupe Radio France, c’est de faire voter le public à gauche et de lui faire haïr Israël. Alors quand un journaliste montre que sur le Mur des cons des magistrats, il n’y a pratiquement que des gens de droite, ça fait plaisir, mais ça sème un chouia de doute sur leur objectivité.
D’où l’admiration que l’on peut porter à Brice Couturier, qui a écrit
« Ce qui est en cause, c’est le droit des Juifs à être, quelque part dans le monde, enfin en sécurité parce que majoritaires dans un État. Le seul État démocratique du Moyen-Orient…Cela s’appelle l’antisémitisme. Et dans le passé, cela n’a épargné ni la droite, ni la gauche.Je suis solidaire d’Israël. »
C’est impardonnable, on craint pour son avenir professionnel.
L’usage du mot « disproportionné » est disproportionné
Rares sont ceux, particuliers, médias, institutions ou chancelleries, qui n’ont pas pioché le mot « disproportionné » dans le réservoir d’éléments de langage spécial anti-État juif.
3000 roquettes et missiles lancés sur des populations civiles, ce n’est proportionné à rien, sinon à la folie meurtrière du Hamas, mais ce n’est pas lui qui est accusé. De disproportion ou d’autre chose, d’ailleurs. Prendre sa propre population comme boucliers humains est un crime de guerre répertorié, dont la direction de Palestine.3. Gaza ne sera pas accusée, parce qu’on n’accuse pas les coupables, seulement les victimes.
Blinken, le secrétaire d’État Bidenchonien est venu au secours du Hamas : il n’a, lui-même, personnellement, avec ses yeux à lui, vu aucune preuve que l’immeuble détruit par Tsahal (notre photo) était aussi occupé par le Hamas (ArabNews). Les preuves en avaient déjà été apportées lors du précédent conflit, en 2014, par deux journalistes de Associated Press soi-même, Matti Friedman et Paul Colford, qui en était le porte-parole (Causeur). La localisation des uns et des autres n’a pas changé (depuis 15 ans en fait), mais ne mélangeons pas les torchons de 2014 avec les serviettes de 2021 : on est dans l’actu, quoi, merde !
Cette année, ch’est bien chûr ! L’armée israélienne a bombardé la Tour Al-Jalaa pour se mettre à dos les médias, sans raison aucune. Technologiquement, les pilotes de la start-up nation en sont encore au Minitel, alors ils ont tapé « 3615-centre d’espionnage Hamas » et tiré au jugé dans la direction indiquée. Pas de bol, c’est tombé par hasard sur l’immeuble des journalistes, dont les voisins du dessous, qu’ils ne connaissaient que de vue, avaient l’air de garçons serviables et pas radicalisés pour un sou, avec leur bandana vert autour de la tête et les étuis à contrebasson dont ils ne se séparaient jamais.
Le contraire de disproportion n’est pas proportion, mais symétrie
Dans un conflit asymétrique, tel que celui-ci, il y a d’un côté une armée entraînée et bien armée, dont un colonel anglais, qui a combattu 30 ans sur tous les fronts avant de diriger le contre-espionnage anglais, a dit un jour qu’elle a fait plus d’efforts pour éviter les morts de civils ennemis qu’aucune autre armée dans toute l’histoire des guerres humaines1.
En face de cette « armée morale », telle que le colonel Kemp la définit, il y a un groupe moins professionnel, mais nanti d’un flot inextinguible d’armes iraniennes et surtout, dégagé de tout principe de morale humaine, puisque c’est un commandement divin que de tuer ceux qui ne croient pas en leur dieu. Jusqu’au dernier et par tous les moyens, les plus cruels étant les meilleurs.
C’est pourquoi Tsahal ne vise que des cibles militaires stratégiques. Et c’est pourquoi le Hamas vise de préférence les zones densément peuplées de civils, de même qu’il organisait des attentats suicide en visant des bus de ramassage scolaire et des sorties de boîtes de nuit.
Il s’agit, ni plus ni moins, d’une tentative de génocide, dont les auteurs ont les moyens de leurs ambitions, mais dont les victimes désignées ont un État pour les défendre.
Dans ces conditions, comment se fait-il que l’État juif n’ait pas à déplorer (et les palestinolâtres à célébrer) des milliers de morts ?
C’est une bonne question, vous avez bien fait de la poser et voici la réponse.
C’est le nombre des morts qui est injuste
Imaginons que 3000 roquettes soient tirées sur le centre de Paris depuis Saint-Denis ou Aubervilliers (c’est la distance qui sépare Gaza de la ville israélienne de Sdérot). Les morts se compteraient par centaines, par milliers. Pourquoi les Juifs n’ont-ils qu’une dizaine de victimes ? C’est pas juste ! Les palestinolâtres ont beau éprouver un léger mépris pour ceux qu’ils prennent pour des enfants un peu simplets, cela ne va pas jusqu’à pas les croire incapables de toucher une seule cible. Alors quoi ?
Là, on verrait une proportionnalité rigoureuse. Rappelez-vous qu’on est fortiches dans les hommages aux Juifs morts. On a l’expérience et tout sous la main : documentation, musées, docu d’Arte… Ah, on n’est pas radin de manifestations pour les morts de la Shoah. Mais ces salauds de Juifs vivants, il n’y a rien à faire pour s’en débarrasser !
On ne peut même pas menacer Israël d’embargo ou de lui retirer nos subventions, vu qu’il se débrouille tout seul, bien qu’il soit le seul pays du Moyen-Orient à ne pas avoir de pétrole. Si c’est pas de la mauvaise volonté, qu’est-ce que c’est ?
Les Palestiniens, eux, dépensent sagement leur argent : ils achètent des armes, ils construisent des tunnels pour aller se fournir en Juifs sur place, ils bâtissent des villas en marbre à leurs apparatchiks et ils salarient les assassins de Juifs. Certes, cet argent vient de la poche des contribuables américains et européens, mais on ne va pas leur reprocher l’usage qu’ils en font. Ce serait indélicat.
Paroles de colombes
Une vidéo est visible sur Facebook. En 1’54’’, elle donne un aperçu des intentions pacifiques de ceux que le monde entier veut protéger de la violence immotivée des Juifs (Facebook) :
« Nous sommes prêts avec nos armes, nous sommes prêts à faire sauter des bus, nous sommes prêts à faire des opérations pour devenir des martyrs ».
« Il y a des Juifs partout. Nous devons attaquer tous les Juifs de la planète Terre et nous devons les massacrer et les tuer, avec l’aide d’Allah. »
« La Palestine va de la mer Méditerranée au Fleuve Jourdain. Nous ne reconnaîtrons jamais, jamais, jamais Israël. »
« Ô Allah, détruis les Juifs et leurs partisans, détruis les Américains et leurs partisans, ô Allah compte-les un par un et tue-les tous, sans en laisser un seul. Peuple de Jérusalem, nous voulons que vous coupiez la tête des juifs avec des couteaux ; avec votre main coupez leur artère ici… »
Les mêmes agneaux ont souvent répété un slogan (qu’on n’entend pas dans cette vidéo-ci) : après samedi (jour de congé des Juifs) vient dimanche (jour de congé de qui, déjà ?)…
Pour l’instant, ceux qui prient le samedi font barrage.
Pour l’instant.
Liliane Messika, MABATIM.INFO