Après la diffusion de plusieurs reportages accablant Israël, InfoEquitable a décidé de s’adresser directement aux responsables de la radio publique.
Chère Laurence Bloch,
A plusieurs reprises, depuis la création de notre site InfoEquitable, nous avons publié des articles identifiant un manque d’objectivité de France Inter à propos d’Israël.
S’il est bien sûr légitime de critiquer la politique des dirigeants israéliens et de décrire la réalité de la société israélienne sous tous ses aspects, cela doit naturellement s’effectuer de manière équilibrée, avec objectivité et sans esprit partisan, à plus forte raison pour une radio de service public astreinte à une obligation de neutralité.
Or il nous semble que France Inter ne respecte pas toujours ces précautions élémentaires dès lors qu’il s’agit d’Israël, privilégiant le plus souvent le point de vue des Palestiniens, même lorsque les accusations qu’ils formulent sont manifestement mensongères et relèvent à l’évidence d’une propagande haineuse.
A la suite de diverses protestations soulignant votre manque d’objectivité à l’égard d’Israël, vous avez pris la plume pour répondre.
Dans votre lettre, vous réfutez toute attitude « hostile à Israël susceptible d’encourager l‘antisémitisme » et affichez au contraire « le désir de parler de ce pays comme il le mérite avec intérêt, honnêteté et intégrité ».
Vous nous assurez de votre volonté de « garantir le pluralisme des points de vue » qui, nous rappelez-vous, « reste le meilleur antidote à tous les préjugés qui ruinent les consciences et arment les faibles d’esprits ».
Sincèrement, nous aimerions pouvoir nous réjouir des assurances que vous formulez.
Mais à notre sens, le compte n’y est pas vraiment.
A titre d’exemple, qu’il nous soit permis de revenir sur le long reportage « Palestine, l’Etat introuvable », diffusé pendant près d’une heure sur France Inter le 13 décembre dernier et sur lequel InfoEquitable a déjà consacré une enquête.
La médiatrice de Radio France n’ayant pas répondu à nos observations concernant les nombreuses entorses à la déontologie relevées dans ce reportage, nous avons décidé, chère Laurence Bloch, de vous les adresser directement et de manière publique.
Considérez-vous, Madame la directrice, qu’il est normal de donner complaisamment la parole à un interlocuteur se plaignant d’avoir été « arrêté 35 fois » par l’armée israélienne sans en donner les raisons précises et sans informer vos auditeurs que cet interlocuteur a été affilié au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation considérée comme « terroriste » par la France et l’Union européenne et qui a à son actif de nombreux attentats sanglants contre des civils israéliens ?
Estimez-vous qu’il est déontologique de laisser ce militant palestinien évoquer de manière élogieuse « les martyrs » de la cause et « les prisonniers », sans informer vos auditeurs que ces termes désignent le plus souvent des Palestiniens morts en perpétrant des attentats ou emprisonnés pour faits de violences ou de terrorisme ?
Pensez-vous qu’il est conforme aux critères de modération du service public de laisser cet homme prôner la libération de la Palestine « de la mer Méditerranée jusqu’au fleuve Jourdain », sans préciser à vos auditeurs que ce mot d’ordre signifie la destruction pure et simple de l’Etat d’Israël ?
Ne pensez-vous pas que laisser ce militant palestinien affirmer à l’antenne que « les Israéliens ont le droit d’arrêter et de tuer qui ils veulent, quand ils veulent » revient à diffuser une information mensongère susceptible d’attiser ici en France la haine contre Israël et contre les populations juives identifiées à cet Etat ?
Considérez-vous normal de donner ainsi la parole pendant plus d’une heure à des interlocuteurs palestiniens, sans jamais à un seul moment permettre à une voix israélienne de répondre à ces accusations et d’en relever le caractère mensonger ?
Estimez-vous – pour reprendre les termes de votre lettre – qu’une telle façon de faire est à même de « garantir le pluralisme des points de vue » ?
Ne craignez-vous pas au contraire qu’un tel déséquilibre ne soit contraire au règles d’objectivité, d’équilibre et de modération du service public de l’audiovisuel ?
Que pensez-vous de ce commentaire posté sur son compte Facebook par le militant palestinien interviewé se félicitant d’avoir « choqué » et « ébloui » les « journalistes français » ? Ne fait-il pas planer la suspicion que ces derniers ont peut-être été influencés par des témoignages relevant plus de la propagande que de l’information ?
Ne pensez-vous pas, en définitive, que ce reportage ne se conforme pas à la recommandation du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) relative au traitement des conflits internationaux, des guerres civiles et des actes terroristes par les services de communication audiovisuelle ?
A cet égard, qu’il nous soit permis de rappeler que le CSA a reconnu récemment le caractère déséquilibré et anti-israélien d’un reportage diffusé sur votre antenne en avril dernier et vous a adressé une mise en garde en ce sens.
Dans l’attente d’une votre réponse que nous ne manquerons pas de publier, nous vous prions de croire, Madame la directrice de France Inter, à l’assurance de nos sentiments les plus confraternels.
L’équipe d’InfoEquitable.