Par Andrew Ash – Gatestone
- Les médias font état presque quotidiennement d’évènements tels que des parents « attaqués » par leurs enfants fraichement politisés en raison d’opinions « erronées » ou « anti-woke » exprimés sur les réseaux sociaux ou bien de personnes qui ont perdu leur emploi pour des propos qu’ils pourraient avoir tenu… ou pas, il y a de cela plusieurs années.
- Cette conviction d’être dans son bon droit caractérise un groupe de population jeune au train de vie plutôt confortable, qui n’a aucune idée de ce qu’ont été les horreurs de la guerre – et dont la vie n’a jamais été traversée par une authentique épreuve.
- A l’irrespect ou l’incompréhension envers l’Histoire, ces manifestants ajoutent le besoin d’inventer, d’importer ou de raviver de vieux conflits dans le seul but d’hurler vengeance contre des gens qui n’ont joué aucun rôle dans ces conflits.
- Seuls les autres sont invités à faire preuve de tolérance… La liberté d’un homme est semble-t-il, devenue la cause du ressentiment d’un autre homme.
- Le refus des manifestants de faire leur le patrimoine historique britannique, leur tentative d’« effacer » l’histoire est une menace directe contre la nation. Nous n’aurions disent ces contestataires, aucune raison d’être fiers de nos réalisations. Elles sont seulement le fruit des rapines d’un système patriarcal bigot et malveillant. Ceux qui font allégeance à ce narratif marxiste, insultent la mémoire de personnes qui ont combattu et donné leur vie pour des libertés que nous considérons aujourd’hui comme acquises ; mais en agissant ainsi, ils font aussi le lit du totalitarisme.
Quand la statue de Winston Churchill sur Parliament Square, à Londres, a été vandalisée, la police, prise en otage par le politiquement correct, est restée passive et spectatrice, renonçant à agir contre cet évident mépris de la loi. (Photo par Isabel Infantes / AFP via Getty Images) |
Il fut un temps où les Britanniques étaient réputés pour leur stoïcisme, leur capacité à affronter l’adversité, quelles que soient leurs chances de survie. Le fameux « esprit du blitz » qui a amené la nation à « se rassembler et lutter » il y a quatre-vingts ans, sans se laisser entamer par les bombardements nazis, a été la caractéristique d’une génération qui a subi deux guerres mondiales sans plier l’échine.
Face au Covid 19, cet « esprit blitz » semble avoir totalement disparu. Nous n’avons rien vu qui approche une forme quelconque d’union nationale ; au contraire, le spectacle auquel nous avons été conviés a été celui d’élus, de militants et de groupes de population de plus en plus fragmentés qui se sont querellés et mutuellement couvert de boue et d’insultes.
Comme on pouvait s’y attendre, les médias d’opposition ont transformé le Covid-19 en conflit politique. Une règle aussi simpliste que loufoque a rangé à l’extrême droite quiconque s’oppose au port du masques, aux vaccins ou aux tests et à gauche, tous ceux qui respectent les règles de sécurité sanitaire. Une pandémie mortelle aurait dû agir comme un puissant outil d’union nationale, mettant enfin un terme aux querelles qui ont caractérisé la politique britannique (et américaine) de ces dernières années. Au lieu de cela, la politique identitaire est entrée en ébullition, rendant plus turbulente que jamais une période déjà instable.
Le mécontentement a poussé certains à un niveau de malveillance tel qu’ils ont formulé le souhait que le Premier ministre Boris Johnson ne se remette pas du coronavirus. Pas de rassemblement. Pas d’esprit blitz. Aucune compassion. Juste de l’amertume, des querelles et des divisions toujours plus profondes.
Le « sol » impalpable mais fertile du cyberespace est désormais le terrain de jeu favori des radicaux de tous bords. Profitant du confinement, ils ont répandu leur esprit de division chez des jeunes prêts à adhérer au premier millénarisme de passage. Dresser chacun contre tous – gauche contre droite, jeunes contre vieux, noirs contre blancs, femmes contre hommes, trans (apparemment) contre tout le monde – tel semble être leur objectif. Avec un certain succès si l’on en juge par le ressentiment qui bouillonne aujourd’hui entre les communautés.
Les médias font désormais état, presque quotidiennement, d’enfants fraichement politisés qui « attaquent » publiquement leurs parents pour des opinions « erronées » ou « anti-woke » qu’ils auraient exprimé sur les réseaux sociaux ou de personnes qui ont perdu leur emploi pour des propos qu’ils pourraient avoir tenu… ou pas, il y a de cela plusieurs années. Quiconque ose mettre l’accent sur le « Grand » de « Grande-Bretagne » est traité de « raciste ». Les naïfs qui se fient aux évidences biologiques de base – que l’anatomie des femmes est différente de celle des hommes par exemple – doivent s’attendre à être expédiés au goulag et ceux qui osent prononcer l’impensable, à savoir que « toutes les vies comptent », doivent se préparer à quitter la ville.
De nombreux agitateurs – indifférents aux règles de civilité et de tolérance – agissent comme des enfants de deux ans, persuadés que s’ils crient assez longtemps et assez fort leurs souhaits finiront par être exaucés. Cette conviction d’être en permanence dans son bon droit semble être la caractéristique d’un groupe de population jeune au train de vie plutôt confortable, qui n’a aucune notion de ce qu’ont été les horreurs de la guerre – et dont la vie n’a jamais été traversée par une authentique épreuve. A l’irrespect ou l’incompréhension envers l’Histoire, ces manifestants ajoutent le besoin d’inventer, d’importer ou de réanimer de vieux conflits du passé dans le seul but de hurler vengeance contre des gens qui n’ont joué aucun rôle dans ces conflits.
Les ultimes perturbateurs qui se sont opposé au Brexit aussi longtemps qu’il était possible de le faire, et qui ont usé deux Premiers ministres dans cette affaire, ont sans doute savouré leur pouvoir. Après la victoire écrasante des conservateurs en décembre 2019, ils ont finalement abandonné leur rêve d’empêcher le Brexit – mais auparavant, ils auront traité tous les partisans d’une sortie de l’UE de xénophobes fanatiques.
L’épidémie de coronavirus et les restrictions imposées à chacun sur ses déplacements, ont dans un premier temps, mis en sourdine l’activisme woke. Mais il n’a pas fallu attendre longtemps avant que lesdits activistes ne s’agitent à nouveau. Jusqu’à la mort de George Floyd, un Noir américain apparemment tué par un policier blanc, les progressistes ont surtout été occupés à harceler les personnalités de droite qui ne prenaient pas la Covid-19 au sérieux. Mais tout à coup, plus rien n’a eu d’importance. Une frénésie de manifestations organisées par Black Lives Matter a éclaté à travers la Grande-Bretagne, alors que l’incident survenu à Minneapolis (Etats Unis) n’avait aucun équivalent dans les rues de Grande-Bretagne, et que le mouvement BLM demeurait relativement anonyme en Grande-Bretagne.
Nombreux ont été les journalistes qui ont fait passer le message haut et clair : protester contre une forme apparente de racisme – cet acte de racisme dût-il se produire sur un autre continent – était plus important que la pandémie.
Ainsi, après avoir averti des mois durant que toute infraction aux règles du Covid entrainerait des poursuites, la télévision a filmé des milliers de manifestants qui, non seulement bafouaient les règles de sécurité sanitaire, mais en profitaient pour détruire des monuments historiques – tout cela au prétexte d’une discrimination importée.
Personne n’a été arrêté quand les manifestations sont devenues violentes. Le gouvernement avait pourtant fait savoir que toute infraction aux règles du confinement se heurterait à la rigueur de la loi – sans réserve, ni exception. Personne n’en était très heureux, mais chacun s’est plié à ces règles dans le souci de l’intérêt général.
Puis, tout à coup, le chaos a frappé toutes les villes du Royaume-Uni. Les médias ont fait état de violences et de troubles qui bafouaient les règles du confinement, mais tout le monde a constaté aussi que les comportements asociaux qui se produisaient sous la bannière de Black Lives Matter, étaient tolérés. Lorsque la statue de Winston Churchill sur Parliament Square a été vandalisée, la police, otage du politiquement correct, est demeurée spectatrice et a accepté de s’effacer defant ce mépris affiché de la loi.
Le refus des manifestants de faire leur le patrimoine historique britannique, leur tentative d’« effacer » l’histoire est une menace directe contre la nation. Nous n’aurions disent-ils aucune raison d’être fiers de nos réalisations. Lesquelles seraient seulement le fruit des rapines d’un système patriarcal bigot et malveillant. Les contestataires qui font allégeance à ce narratif marxiste, insultent la mémoire de personnes qui ont combattu et ont donné leur vie pour des libertés que nous considérons aujourd’hui comme acquises ; mais en agissant ainsi, ils font le lit du totalitarisme
Que seront nos vies d’après Covid dans un monde qui n’en a pas fini avec le woke ? Notre sort sera sans doute d’errer dans un monde de méfiance qui nous obligera à une extrême prudence. Les gens osent de moins en moins dire ce qu’ils pensent. Même les forces de l’ordre sont frappées de la paralysie du politiquement correct (ici, ici, et ici) .
Tout occupé à promouvoir le multiculturalisme et à répudier le christianisme, la famille nucléaire et un héritage culturel soigneusement constitué par des personnes qui ont été disqualifiées parce que blanches et mortes, le Royaume-Uni semble n’avoir pas remarqué les divisions sociétales qui se sont creusées. Selon les médias, 19 000 de nos enfants ont été harcelées et violés par des gangs. Plutôt que de nous rassembler, la pandémie a mis en évidence les divisions qui transforment le Royaume-Uni en quelque chose de régressif, non évolué et méconnaissable. Ce Royaume dit Uni est aujourd’hui tout sauf uni.
NDLR : Tiens, ceci serait peut-être à rapprocher avec ce qui se passe aux environs de re’hov Balfour et la place de Paris à Jérusalem, et dans nombre d’endroits du pays, et serait donc un phénomène plus général que dit dans le présent article…