FIGAROVOX/CHRONIQUE – L’avocat Gilles-William Goldnadel dénonce la postuer démagogique des organisateurs de la manifestation du 10 novembre 2019 contre l’islamophobie.
Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox. Son récent ouvrage, Névroses Médiatiques. Le monde est devenu une foule déchaînée, est paru chez Plon.
Dimanche 10 novembre, tout ce que la France compte d’islamogauchistes descend dans les rues de Paris. Mais le règne impérieux de cette idéologie d’imposture touche sans doute à sa fin tant l’imposture touche le fond. Depuis que le manifeste contre l’islamophobie appelant à la manifestation a été publié à grand renfort de publicité dans les journaux Médiapart et Libération, c’est une véritable débandade à laquelle nous assistons. Ou plutôt une pantalonnade: Yannick Jadot finalement ne s’y rend pas car il a mal lu le texte. Les pieds de Ruffin ne peuvent non plus fouler le pavé parisien car il est au football. De toute manière, il avait mal lu le texte, car il mangeait des gaufres. Caroline de Haas ne veut plus figurer dans le texte à côté d’islamistes qui veulent ranger leurs femmes à la maison mais elle y est quand même. À moins que ce ne soit le contraire. Mélenchon est contre le mot d’islamophobie mais il est contre quand même. Comprenne qui pourra. Le patron du PCF n’y est pas, mais le PCF y est.
L’imposture commence d’abord par la plus grotesque des manipulations.
La France entière, l’ensemble des partis politiques représentés au Parlement ont condamné comme il le fallait l’attentat contre la mosquée de Bayonne. Il n’en demeure pas moins qu’aujourd’hui encore, alors que le terrorisme islamiste aura entraîné la mort de 260 personnes depuis le Bataclan, on ne déplore aucun mort parmi la population musulmane visée spécifiquement. Les Français, les sondages le prouvent, s’ils considèrent à juste titre l’islam politique comme un problème, n’ont pas cédé, Dieu merci, à la tentation raciste ou à la haine mortelle anti-musulmane.
Le chiffrage des actes commis contre les religions en 2018 est encore plus éloquent : Actes antichrétiens : 1063. Actes antisémites : 541. Sans plus de commentaires
La preuve de la manipulation arrive: dernier rapport gouvernemental concernant le bilan 2018 des actes racistes, antisémites, anti-musulmans et antichrétiens. Celui-ci date du 12 février 2019: «après deux années de baisse en 2016 et 2017, le nombre de faits à caractère antisémite a fortement augmenté en 2018 ( 74 %). S’agissant des faits à caractère raciste et xénophobe, une baisse de 4,2 % a été constatée. Les actes anti musulmans atteignent cette année leur plus bas niveau depuis 2010.».
Le chiffrage des actes commis contre les religions en 2018 communiqué par le Ministère de l’Intérieur est encore plus éloquent: Actes antichrétiens: 1063. Actes antisémites: 541. Et en dépit de la différence démographique, actes anti -musulmans: 100. Sans plus de commentaires.
Plus grave peut-être encore, depuis plusieurs jours, j’ai alerté contre celui qui est expressément présenté dans le manifeste précité comme «l’initiateur» de cette manifestation: Madjid Messaouden, élu de la municipalité de gauche de Saint-Denis. Celui-ci aura tenté en vain d’effacer les tweets que lui auront inspiré les massacres commis par Mohamed Merah à Toulouse contre des soldats français chrétiens et musulmans et contre des enfants juifs dans une école parce que juifs. Chacun appréciera ce qu’écrit ce chantre de la lutte contre la stigmatisation peu de temps après que Merah ait couru après une petite fille, l’ait saisie par les cheveux et lui ait tiré une balle dans la tête: «tu fais quoi ce soir? Suis en mode hommage j’arrête tout on va me dire que je suis pas touché pas ému. Du coup je vais m’entraîner à pleurer» , le 19 mars 2012. «Guéant ne s’est toujours pas indigné du fait que le directeur de l’école juive semble ne pas parler français (note GWG: vilain mensonge) tant que c’est pas un imam» (20 mars 2012). «Oui est le père de Mohamed a perdu un enfant il a le droit lui aussi de pleurer son fils n’en déplaise au président apparemment fasciste» (28 mars 2012).
Il semblerait aujourd’hui que le gauchisme commence quelque peu à sentir pesant ce mariage de déraison avec son époux islamiste plus très décoratif.
Ainsi gazouillait donc l’homme ayant initié la manifestation derrière lequel cette gauche extrême défile donc contre la stigmatisation raciste.
Est-ce donc si étonnant? Si on peut définir cet islamo- gauchisme qui est en train de montrer son visage le plus grimaçant, c’est l’entreprise, moins islamique que gauchiste, qui aura tenté avec d’autant plus de succès qu’elle aura bénéficié d’une formidable bienveillance médiatique, de dissimuler l’horreur de l’islamisme radical à l’égard notamment des juifs et des femmes derrière le masque de l’antiracisme dévoyé et de la douleur fantasmée. Le concept d’islamophobie est donc le produit marketing corrompu et désormais invendable de cette manipulation. J’ai expliqué sans fin dans ces colonnes les raisons du succès: la xénophilie anti-occidentale du gauchisme mariée avec la puissance de l’islamisme radical tout aussi anti-occidental. Il semblerait aujourd’hui que le gauchisme commence quelque peu à sentir pesant ce mariage de déraison avec son époux islamiste plus très décoratif.
Ceux qui célèbrent, le 10 novembre, ce mariage honteux risquent pendant très longtemps de ne pas être à la noce. Les mariés islamistes ou gauchistes sont nus dans la rue.
Source www.lefigaro.fr