L’avocat Gilles-William Goldnadel était l’invité de Face à Face ce dimanche 14 janvier sur CNEWS. Il s’est exprimé au sujet des raisons qui l’ont poussé à rédiger son nouvel ouvrage, “Journal de guerre : c’est l’Occident qu’on assassine”: “Je ne serai plus jamais heureux comme je l’étais le 6 octobre au soir, quelque chose s’est écroulé en moi”
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“Après le 7 octobre, l’heure est à la résistance”: les extraits exclusifs du livre de Gilles-William Goldnadel. Par Judith Waintraub
EXCLUSIF – Dans Journal de guerre. C’est l’Occident qu’on assassine, l’avocat et essayiste tient la chronique des 62 premiers jours du conflit israélo-palestinien, vu de France. Franco-Israélien lui-même, il a choisi de rester se battre à Paris, par la plume et par la parole.
Evidemment, le Journal de Gilles-William Goldnadel commence le 7 octobre, avec le pogrom perpétré par le Hamas en Israël. Il s’achève le 7 décembre sur l’allumage de la première bougie de Hanoukka par le grand rabbin de France à l’Élysée, en présence d’Emmanuel Macron. Pendant ces deux mois, l’avocat bien connu des lecteurs du Figaro a écrit chaque jour pour survivre. «Ce journal ni intime ni officiel est un remède antidouleur pour son rédacteur», confie ce franco-israélien «sioniste et français jusqu’au bout de la plume».
Contempteur infatigable de la haine de l’Occident, qu’elle se baptise wokisme ou s’exprime par le racisme anti-Blanc, il vit l’amère satisfaction d’avoir eu raison avant beaucoup d’autres depuis que le mouvement terroriste palestinien a lancé sa croisade pour l’extermination du peuple juif. Ce qui ne rend pas moins vive son inquiétude pour ses enfants, installés là-bas, ni moins grande sa colère contre tous ceux qui, ici et dans le reste du monde, servent la cause islamiste. Le Hamas a des complices, des alliés objectifs et des idiots utiles. Gilles-William Goldnadel n’en épargne aucun. Des ONG toutes dévouées aux blessés palestiniens, mais qui ignorent le martyre des otages israéliens, même quand elles les ont sous les yeux, jusqu’à Emmanuel Macron, passé en quelques semaines du vœu d’une coalition internationale contre le mouvement terroriste à la condamnation de l’«attitude escalatoire» de l’État hébreu.
Rien de tel qu’une guerre pour brouiller les repères et confondre bourreaux et victimes, surtout quand les premiers se cachent derrière les secondes. Une vie innocente égale une vie innocente, mais toutes les façons de tuer ne se valent pas. Gilles-William Goldnadel le démontre, sans prétendre à la «neutralité», juste à «l’honnêteté rationnelle».
Le premier est dûment répertorié. Le Blanc d’extrême droite qui sévissait en 1923 fait l’objet d’une détestation unanime par l’idéologie du temps présent. Tel n’était pas le cas il y a cent ans, quand sa presse avait pignon sur rue.
L’antisémite racisé de 2023 est autrement plus protégé. Il aura fallu qu’il massacre beaucoup de Juifs français pour que son antisémitisme soit à contrecœur estampillé par l’idéologie médiatique et politique d’extrême gauche, qui était encore il y a quelque temps à la mode du temps. Cette idéologie malsaine tient toutes les manettes de la presse étatique et une bonne partie de celles du privé.
Quoi qu’il arrive, les effets de l’immigration invasive et les lois implacables de l’arithmétique font que la communauté juive est marginalisée et en danger en même temps que l’État qui porte son nom. Le nombre. C’est une grande chose que le nombre.
Le second ennemi implacable du Juif est moins connu, il s’agit donc du philosémite déçu. Il n’en est que plus méchant et impitoyable. Il adore le Juif en pyjama rayé, mais l’abhorre en kaki. Le premier était christique, il ne se défendait pas, il ne souriait pas, sa Shoah était vécue comme une seconde crucifixion par cette gauche postchrétienne philosémite. Le second a le front national de se défendre dans son État-nation. Et va jusqu’à tuer des indigènes de Palestine vécus comme les nouveaux Juifs souffrants. Si le Juif déporté est Jésus, alors le Juif en Judée, c’est Judas.
Le prototype le plus parfait et dangereux du philosémite d’extrême gauche déçu s’appelle Edwy Plenel. Pour ceux qui improbablement l’ignoreraient, Plenel Edwy, alias Joseph Krasny, a joui publiquement dans la revue Rouge du massacre des athlètes israéliens à Munich en 1972. Il aura façonné toute une génération de journalistes militants brillant davantage par le conformisme que par l’esprit critique. […] La «plénélisation» des esprits a fait son œuvre mortifère et créé des réflexes pavloviens au sein de la majorité du monde journalistique.
Depuis des lustres, j’ai tenté de prévenir les Français, y compris au sein de ma communauté juive organisée, des dangers de l’immigration massive et islamique. Il ne fallait être très grand clerc démographe ou islamologue pour imaginer que, parmi des centaines de milliers de musulmans, dont de nombreux aimables – et que j’aime – on trouverait des dizaines de milliers d’islamistes dangereux, détestant les Occidentaux juifs et chrétiens. Je n’ai guère été entendu. […]
Une dernière chose: je nourris pour l’extrême gauche islamo-gauchiste ou aujourd’hui islamo-woke exactement la même aversion que j’aurais nourrie pour l’extrême droite raciste des années 1930. […]
Mardi 10 octobre, 4e jour.
Prise de date
Israël riposte par des bombardements massifs sur une zone urbaine. Comme les Alliés sur la France occupée. Gaza assiégée.
J’entends ici prendre date. Le Grand Pogrom commis par les islamo-nazis a trois jours et la vraie riposte d’Israël n’a pas encore commencé. Je ne donne pas encore trois jours pour qu’Israël soit nazifié et les Arabes de Palestine peints en martyrs génocidés.
Le chef de l’armée israélienne ne sera pas Montgomery mais Rommel. Et Tsahal sera la Reichswehr.
L’explication n’est pas que politique ou médiatique. Elle ne repose pas seulement sur l’immensité du Nombre et l’énormité de l’Argent contre l’unique et le tout petit. Sur la presse d’extrême gauche encore en majesté, qui fait montre d’un esprit critique acéré pour l’Un et d’une indulgence combien coupable pour l’Autre. Sur ses relais pseudo-humanitaires, tous acquis à la Palestine, d’Amnesty à MSF en passant par l’OMS. Sur la révérence craintive et obséquieuse pour la mer immense de la rue arabe dans sa sainte colère.
Il y a tout cela et l’antisémitisme classique.
Il y a pourtant une explication inconsciente et psychiatrique qui les contient, mais aussi les dépasse: les Juifs sont des Blancs au carré. Qui se défendent bec et ongles. Avant d’achever le vieux mâle blanc mourant, terrassons le jeune étalon de l’Occident encore vivant. […]
Vendredi 13 octobre, 7e jour.
Arras rime avec Hamas
11 heures du soir. Un homme est mort. Un professeur égorgé. Par un musulman islamiste.
Et j’enrage. Ma rage est en six lettres. C.I.M.A.D.E.
Une décision d’expulsion définitive avait été rendue à l’encontre de la famille de l’égorgeur tchétchène. Une famille connue par sa radicalité. Mais les pressions du Mrap, du PCF… et de la Cimade avaient fini par faire plier le préfet. Et depuis, l’égorgeur futur n’était plus expulsable.
Ces gens ont le sang du professeur sur la conscience. Sauf qu’ils sont inconscients et ont bonne conscience.
Arrêtons-nous sur la Cimade. Elle est subventionnée fastueusement par l’État. Elle jouit du privilège de rentrer dans des zones réservées et est chargée par cet État de s’occuper des étrangers en situation irrégulière. Autant confier la garde d’un enfant à un pédophile fiché.
La Cimade s’autorise par ailleurs à militer en faveur du boycott illégal d’Israël.
Arras rime avec Hamas.
Un chef d’entreprise débordé qui n’aurait pas respecté la réglementation est condamné en correctionnelle en cas d’accident du travail.
Mais il n’arrivera rien au PCF, ni au Mrap. Ni à la Cimade. Ni au préfet. Ils dorment dans leur nid douillet, tandis que toi, Dominique Bernard, tu dormiras bientôt dans la terre froide.
Et cette rage, ici, me ferait presque oublier les orages de là-bas. […]
Dimanche 15 octobre, 9e jour.
Le Hamas est toujours à Arras
Le président de la République, dans son discours de jeudi soir précédant l’assassinat terroriste du vendredi, suppliait les Français de s’unir.
Mais avec qui m’unir pour la paix, la sécurité et l’intérêt de la patrie?
Dois-je m’unir aux gens de la Nupes, dominée par La France insoumise, incapable de prendre ses distances avec une organisation terroriste coupable d’atrocités antisémites et favorable à une immigration invasive illimitée?
Un parti qui préfère prendre le parti des émeutiers violents plutôt que des policiers ? Bref, le parti de l’étranger.
Ou dois-je tendre la main à ces Français islamistes de banlieue qui veulent me la couper ? À ce stade, je tiens à écrire ici que je reçois de nombreux témoignages individuels de compassion et de solidarité émanant de musulmans français après les massacres terroristes commis en Israël. Ainsi celui du merveilleux Tahar Ben Jelloun.
Il n’en demeure pas moins que le nombre de radicaux et d’islamistes présents sur le territoire est impressionnant. La même vérité oblige à observer que si des rassemblements en faveur de la Palestine, quelques jours après les massacres antisémites, se sont déroulés malgré leur interdiction, jamais une manifestation islamique n’a été organisée contre le terrorisme islamiste. […]
Ici habite cette deuxième vérité, de nature existentielle: le président a précisément imploré désespérément l’unité parce qu’il savait le pays déjà en lambeaux, en raison principalement des effets délétères de l’immigration imposée et massive. Plutôt que de demander une unité totale désormais impossible et factice, il eût été mieux inspiré d’annoncer aux Français l’organisation d’un référendum permettant la réforme constitutionnelle nécessaire pour stopper l’immigration.
Il n’est peut-être pas trop tard. Sans être désormais tous unis, l’immense majorité des Français veulent désespérément encore le demeurer. […]
Mardi 17 octobre, 11e jour.
Cet islamo-gauchisme qui n’existe pas.
11 heures du soir. Une frappe a touché l’hôpital Al-Ahli Arabi de Gaza.
Sans désemparer, le Hamas a fait état de 471 morts. Pas un de moins. Le Monde et le New York Times se sont précipités pour reprendre l’information comme si elle émanait du Journal officiel.
Olivier Faure, parmi des centaines d’autres à l’extrême gauche, accable Israël sur X avec entrain. Je lui fais remarquer qu’il ne devrait pas se précipiter.
En réalité, il apparaît au fil des heures que la frappe émanait du Jihad islamique.
Le Monde et le New York Times s’excusent nuitamment. Il faut reconnaître que c’était trop tentant.
Faure s’exécute piteusement.
Il n’empêche, ce fake marque le signal de départ de l’accablement de l’État juif.
Ce matin, festival anti-israélien sur l’antenne de sévices publics. Le boss de la matinale, ancien boss de Libé, invitait le nouveau boss de Libé et un représentant de la Palestine. On était entre soi. Depuis le pogrom, aucun représentant d’Israël n’a été invité dans la matinale. Ça, c’est de l’équilibre.
Question terrible en creux: on nous explique que c’est pour séduire l’électorat des banlieues que La France insoumise prend des positions aussi extrémistes quant à un massacre géant de petits Juifs. Cela constitue un aveu implicite sur l’esprit d’une partie importante des quartiers islamisés. Cela fermement posé, je persiste et je signe: la génération d’Arabo-musulmans qui précède se moquait comme d’une guigne de la Palestine. Elle n’avait pas pour le Français moyen cette aversion grandissante. Sont passés par là et le gauchisme anti-Blancs, qui a dépeint le Français comme un beauf raciste en béret pétainiste, et l’islamisme anti-judéo-chrétien.
Vendredi 20 octobre, 14e jour.
Le diable existe, je l’ai rencontré.
11 heures du soir. J’ai travaillé toute la journée au cabinet. J’ai eu ma famille en Israël. Elle va bien. Je suis resté en France pour me battre de la seule manière que je sais faire et pas trop mal. Mais si ça se gâte avec le Hezbollah? Je veux mourir avec eux. On peut tout me reprocher sauf le manque de pessimisme. Mais je n’imaginais pas ça. Mes enfants sont partis en Israël pour ne pas connaître ça.
L’extrême gauche a fait très fort encore en France aujourd’hui. La lutte contre l’extrême gauche, c’est le combat de ma vie. Elle symbolise exactement tout ce que j’abhorre. Grandiloquente. Donneuse de leçons de morale sans morale. Faussement antiraciste obsédée par la race. Elle est à l’origine de tous nos maux. Immigration massive imposée de force au peuple français. Criminalité. Racisme anti-Blancs. Wokisme, antisémitisme islamique. Hier, le NPA, que je poursuis pour apologie du terrorisme, avait appelé à une manif pour la Palestine. Dans un communiqué, le lendemain de l’attaque, l’organisation syndicale d’extrême gauche avait rappelé son «soutien aux Palestiniens et Palestiniennes et aux moyens qu’ils et elles ont choisis pour résister». Dans cette manifestation, les 4 000 ont fini par un «Allah Akbar»! Et il s’en trouve encore pour dire que l’islamo-gauchisme est une chimère. […]
Samedi 28 octobre, 22e jour.
La solitude arrogante contre la multitude effrayante.
10 heures du soir. Le processus de nazification accélérée des victimes du grand pogrom a commencé. […]
© Judith Waintraub
Source: Le Figaro Magazine