Pour lutter contre la pollution sonore à Accra au Ghana, le gouvernement pense que les mosquées pourraient arrêter les appels à la prière diffusés via haut-parleur. Le ministre de l’Environnement, Kwabena Frimpong-Boateng, a une solution: remplacer l’appel du muezzin par des textos ou des messages WhatsApp.
«Pourquoi est-ce que l’horaire de la prière ne pourrait pas être transmis via texto ou WhatsApp? L’imam pourrait envoyer des messages WhatsApp à tout le monde», a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse.
Il a précisé au site Deutsche Welle: «Je crois que ça peut aider à réduire le bruit. C’est potentiellement controversé mais c’est quelque chose auquel nous pouvons réfléchir».
Des imams mécontents
La suggestion a été peu appréciée par la communauté musulmane, qui représente environ 20% de la population du Ghana. Des groupes ont demandé la démission du ministre. Un imam a rétorqué que les textos ne pouvaient pas réveiller les fidèles à l’aube, et un autre qu’il ne savait pas très bien comment il pourrait envoyer tant de messages WhatsApp cinq fois par jour. Il explique qu’il est d’accord pour baisser le son de la prière mais pas pour passer aux textos.
Quant au porte-parole du principal imam du pays, il a expliqué à la radio que ce genre d’interdiction constituait une violation de la liberté religieuse des musulmans.
La proposition du ministre est en partie inspirée du Rwanda, où le gouvernement a récemment interdit les appels à la prière dans la capitale de Kigali, également pour cause de pollution sonore. L’interdiction a jusqu’ici été respectée par tous mais contrairement au Ghana, les musulmans rwandais ne représentent que 5% de la population.
Dans des pays où les musulmans sont minoritaires, beaucoup utilisent déjà des applications mobile pour remplacer l’appel du muezzin et être notifié de l’horaire exact de la prière.
Source www.slate.fr